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Allemagne

Résultat extrêmement serré

Les coalitions SPD-Vert et CDU-FDP se disputent la majorité absolue au Bundestag d’où les néo-communistes du PDS sont exclus.
Depuis plusieurs semaines, on savait que Gerhard Schröder et Edmund Stoiber faisaient la course au coude-à-coude. Selon les premiers résultats les chrétiens-démocrates obtiendraient 39,2 % et les sociaux-démocrates 37,1 %.

Mais c’est surtout le score de leurs alliés qui fera la différence. Certes, le PDS (ex-communiste) est éliminé du parlement, ses candidats n’ayant pas atteint le seuil de 5 % des voix permettant de siéger au Bundestag. En revanche, les Verts, avec près de 9 %, ont réussi un redressement que les analystes attribuent largement à la popularité de leur figure de proue, le ministre des Affaires étrangères Joschka Fischer, personnalité politique la plus populaire d’Allemagne. Par contraste, les libéraux du FDP, qui dépassent à peine les 7,4 % sont loin des 18 % espérés, et même du résultat à deux chiffre qu’ils s’étaient fixés comme objectif. Les divisions internes des Libéraux, et les propos provocateurs tenus de manière répétés par le numéro deux du FDP, en particulier certaines déclarations à connotation antisémite, ont suscité de vives réaction et ont aliéné un certain nombre d’électeurs potentiels du FDP.

Les projections en siège donnent donc une majorité à la coalition «rouge-verte» : à 18h30, un institut donnait 303 sièges à la coalition SPD-Verts et 294 à la coalition CDU-SPD, la majorité absolue étant de 300 sièges. Si cette projection se confirmait, ce scrutin verrait le chancelier Schröder obtenir de haute lutte un second mandat alors qu’il avait entamé la campagne avec plusieurs points de retard sur son adversaire chrétien-démocrate. Une campagne marquée, de façon surprenante, par la place inattendue prise par la politique étrangère et notamment la question irakienne. L’opposition résolue du chancelier sortant à la participation de son pays à toute guerre contre l’Irak, qu’elle soit ou non décidée par les Nations unies, a résonné avec le sentiment profond de l’opinion allemande, tous secteurs confondus.

Sur ce point, Edmund Stoiber a paru irrésolu, tentant de se démarquer de Schröder sans parvenir à préciser véritablement sa position propre. A l’inverse, la gaffe de la ministre de la Justice sociale-démocrate, comparant Bush à Hitler, semble avoir coûté un certain nombre de voix aux sociaux-démocrates.

A noter que pour la première fois depuis la réunification, le PDS est éliminé du Bundestag.

De façon surprenante, compte tenu de l’enjeu de l’élection et de son incertitude, la participation électorale (77 %) est plus faible que lors du scrutin précédent 82,2 %).



par Olivier  Da Lage

Article publié le 22/09/2002