Allemagne
Gerhard Schröder perd et gagne
Vainqueur au bout d’un suspens électoral sans précédent en Allemagne, le social-démocrate Gerhard Schröder doit une fière chandelle à ses alliés Verts et devra s’atteler maintenant au dossier qui a failli lui coûter l’élection : le chomage.
De notre correspondant à Berlin
Le chancelier allemand revient de loin. Donné perdant pendant des mois dans les sondages, , le social-démocrate opère sur le fil un numéro d’acrobatie électorale jamais vu. A la fermeture des bureaux de vote dimanche à 18 heures, certains sondages donnent jusqu’à deux points d’avance aux chrétiens-démocrates de la CDU par rapport au parti social-démocrate SPD de Schröder. L’autre parti d’opposition, le petit mouvement libéral FDP, progresse également même s’il rate de très loin les objectifs ambitieux qu’il s’était fixés.
Avant 19 heures, le challenger de Gerhard Schröder, le Bavarois Edmund Stoiber triomphe devant ses militants en déclarant « Nous avons gagné les élections ». Une phrase à la fin de son allocution nuance : « Je ne débouche pas encore le champagne. Mais ça ne saurait tarder ». S’en suit une soirée à suspense comme l’Allemagne n’en a jamais connu. Les sondages donnent les deux coalitions potentielles au coude à coude. L’alliance rouge-verte entre les sociaux-démocrates de Schröder et les Verts au pouvoir et celle de la CDU et du FDP totalisent le même nombre de sièges.
Coincés entre ces deux blocs subsistent les deux seuls survivants du PDS, l’ex-parti communiste est-allemand. N’atteignant pas la barre fatidique des 5%, le parti n’obtient pas de groupe parlementaire. Ses deux seuls élus ont eux réussi à enlever leur circonscription au scrutin majoritaire uninominal. Le traditionnel débat entre les chefs de partis vers 20 heures 15 prend des allures surréalistes. Personne ne pouvant dire qui a gagné, les réactions des uns et des autres sur leur victoire ou leur échec passent à la trappe, ainsi que les questions sur les perspectives pour le futur gouvernement. Le débat se transforme en un soporifique remake de la campagne électorale.
Plus tard dans la soirée, une tendance se dessine. Le SPD obtient plusieurs mandats supplémentaires qui assurent une courte majorité à la coalition sortante. Les visages s’allongent à la CDU où l’on avait cru à la victoire. Vers trois heures du matin, au terme d’une soirée électorale historique, les chrétiens-démocrates perdent même leur seule raison de triompher. Ils ne sont plus en tête, le SPD de Gerhard Schröder les devance de 8000 voix. Chaque parti obtient 38,5% des voix.
Les électeurs allemands ont sanctionné le chancelier Schröder pour son médiocre bilan en matière d’emploi. D’ailleurs, les pertes des sociaux-démocrates parmi les ouvriers et les chômeurs sont substantielles. Mais les Verts qui obtiennent leur meilleur score de leur histoire à une élection nationale avec 8,6% sauvent la mise à Schröder. La personnalité du ministre des affaires étrangères écolo, le très populaire Joschka Fischer, a joué. Les Verts pourraient obtenir un siège ministériel supplémentaire au sein du nouveau gouvernement.
A droite, c’est la désillusion. La CDU jugée plus compétente en matière économique et sociale marque des points passant de 35.1 à 38.5% des voix. Mais la personnalité du Bavarois Edmund Stoiber moins convaincant que le tenant du titre Schröder n’aura pas suffi. Le camp conservateur se réorganise. Stoiber regagne son fief de Munich. La présidente de la CDU Angela Merkel asseoit son pouvoir en prenant la tête du groupe parlementaire chrétien-démocrate. La lutte continue. Les libéraux pansent leurs plaies et se séparent de leur vice-président Jürgen Mölleman dont les sorties jugées antisémites à la veille du scrutin n’ont pas fait les affaires du parti.
« La majorité est la majorité » a scandé Gerhard Schröder dimanche soir. La coalition rouge-verte resserrée veut se mettre rapidement au travail. La réforme du marché du travail et celui des systèmes sociaux devraient être au centre des préoccupations du nouveau gouvernement qui veut sortir le pays d’une crise difficile. Schröder espère réduire le nombre de chômeurs de moitié d’ici 2005 et le ramener à deux millions.
A l’extérieur, le chancelier devra rapidement renouer avec Washington au moment où les relations germano-américaines connaissent leur crise leur plus grave depuis la guerre, en raison des critiques de Berlin contre une possible intervention des Etats-Unis en Irak.
Le chancelier allemand revient de loin. Donné perdant pendant des mois dans les sondages, , le social-démocrate opère sur le fil un numéro d’acrobatie électorale jamais vu. A la fermeture des bureaux de vote dimanche à 18 heures, certains sondages donnent jusqu’à deux points d’avance aux chrétiens-démocrates de la CDU par rapport au parti social-démocrate SPD de Schröder. L’autre parti d’opposition, le petit mouvement libéral FDP, progresse également même s’il rate de très loin les objectifs ambitieux qu’il s’était fixés.
Avant 19 heures, le challenger de Gerhard Schröder, le Bavarois Edmund Stoiber triomphe devant ses militants en déclarant « Nous avons gagné les élections ». Une phrase à la fin de son allocution nuance : « Je ne débouche pas encore le champagne. Mais ça ne saurait tarder ». S’en suit une soirée à suspense comme l’Allemagne n’en a jamais connu. Les sondages donnent les deux coalitions potentielles au coude à coude. L’alliance rouge-verte entre les sociaux-démocrates de Schröder et les Verts au pouvoir et celle de la CDU et du FDP totalisent le même nombre de sièges.
Coincés entre ces deux blocs subsistent les deux seuls survivants du PDS, l’ex-parti communiste est-allemand. N’atteignant pas la barre fatidique des 5%, le parti n’obtient pas de groupe parlementaire. Ses deux seuls élus ont eux réussi à enlever leur circonscription au scrutin majoritaire uninominal. Le traditionnel débat entre les chefs de partis vers 20 heures 15 prend des allures surréalistes. Personne ne pouvant dire qui a gagné, les réactions des uns et des autres sur leur victoire ou leur échec passent à la trappe, ainsi que les questions sur les perspectives pour le futur gouvernement. Le débat se transforme en un soporifique remake de la campagne électorale.
Plus tard dans la soirée, une tendance se dessine. Le SPD obtient plusieurs mandats supplémentaires qui assurent une courte majorité à la coalition sortante. Les visages s’allongent à la CDU où l’on avait cru à la victoire. Vers trois heures du matin, au terme d’une soirée électorale historique, les chrétiens-démocrates perdent même leur seule raison de triompher. Ils ne sont plus en tête, le SPD de Gerhard Schröder les devance de 8000 voix. Chaque parti obtient 38,5% des voix.
Les électeurs allemands ont sanctionné le chancelier Schröder pour son médiocre bilan en matière d’emploi. D’ailleurs, les pertes des sociaux-démocrates parmi les ouvriers et les chômeurs sont substantielles. Mais les Verts qui obtiennent leur meilleur score de leur histoire à une élection nationale avec 8,6% sauvent la mise à Schröder. La personnalité du ministre des affaires étrangères écolo, le très populaire Joschka Fischer, a joué. Les Verts pourraient obtenir un siège ministériel supplémentaire au sein du nouveau gouvernement.
A droite, c’est la désillusion. La CDU jugée plus compétente en matière économique et sociale marque des points passant de 35.1 à 38.5% des voix. Mais la personnalité du Bavarois Edmund Stoiber moins convaincant que le tenant du titre Schröder n’aura pas suffi. Le camp conservateur se réorganise. Stoiber regagne son fief de Munich. La présidente de la CDU Angela Merkel asseoit son pouvoir en prenant la tête du groupe parlementaire chrétien-démocrate. La lutte continue. Les libéraux pansent leurs plaies et se séparent de leur vice-président Jürgen Mölleman dont les sorties jugées antisémites à la veille du scrutin n’ont pas fait les affaires du parti.
« La majorité est la majorité » a scandé Gerhard Schröder dimanche soir. La coalition rouge-verte resserrée veut se mettre rapidement au travail. La réforme du marché du travail et celui des systèmes sociaux devraient être au centre des préoccupations du nouveau gouvernement qui veut sortir le pays d’une crise difficile. Schröder espère réduire le nombre de chômeurs de moitié d’ici 2005 et le ramener à deux millions.
A l’extérieur, le chancelier devra rapidement renouer avec Washington au moment où les relations germano-américaines connaissent leur crise leur plus grave depuis la guerre, en raison des critiques de Berlin contre une possible intervention des Etats-Unis en Irak.
par Pascal THIBAUT
Article publié le 23/09/2002