Grande-Bretagne
Blair présente ses preuves contre l’Irak
Alors que les Etats-Unis tentent d’obtenir du Conseil de sécurité des Nations unies une nouvelle résolution contre l’Irak, Tony Blair apporte de l’eau au moulin de Washington en publiant un rapport qui présente des extraits des travaux des services de renseignement britanniques, selon lesquels Saddam Hussein dispose d’armes de destruction massive et a mis au point des plans pour les utiliser. Le Premier ministre britannique estime même que l’Irak pourrait obtenir l’arme atomique dans un délai très court.
«Le problème est grave et réel… Il ne fait aucun doute qu’en dépit des démentis, des sanctions, des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, il [Saddam Hussein] poursuit son programme d’armes de destruction massive.» Tony Blair n’a visiblement aucun doute sur les intentions du régime irakien qu’il accuse purement et simplement de mener la communauté internationale en bateau.
Ces affirmations s’appuient sur les «preuves» fournies par les services d’espionnage britanniques, concernant l’existence d’un tel arsenal en Irak. Le rapport présenté par le Premier ministre évoque notamment la poursuite de la production d’armes chimiques et biologiques, dont certaines pourraient être déployées «en 45 minutes». Mais aussi la présence dans les réserves irakiennes d’une vingtaine de missiles Al-Hussein, fabriqués à partir des missiles soviétiques Scuds [utilisés contre Israël durant la guerre du Koweit], dont la portée est de 650 kilomètres. D’autre part, l’Irak aurait poursuivi son programme de développement de l’arme nucléaire et pourrait l’obtenir d’ici un à deux ans. Selon Londres, ce pays se serait d’ailleurs procuré des «quantités importantes» d’uranium en Afrique (le rapport ne dit pas quel pays africain serait concerné) alors qu’aucun programme nucléaire civil ne pouvait justifier un tel approvisionnement. De même, l’Irak poursuivrait la construction de missiles balistiques. Pire, le régime de Saddam Hussein aurait des «projets militaires» pour utiliser les armements dont il dispose qui forment «la base de son pouvoir régional».
Ce rapport arrive à point nommé pour appuyer l’argumentaire de Washington
Dans la grande offensive diplomatique menée par les Etats-Unis pour convaincre leurs alliés de la communauté internationale du bien-fondé d’une intervention militaire en Irak, ce rapport arrive à point nommé pour appuyer l’argumentaire de Washington. Tony Blair a d’ailleurs tiré des conclusions immédiates en affirmant qu’il fallait «empêcher» l’Irak de poursuivre dans cette voie. Et Jack Straw, le ministre de Affaires étrangères, a confirmé que la Grande-Bretagne était sans ambiguïté sur la ligne américaine concernant la nécessité d’une action militaire. «Lorsque les résolutions de l’ONU sont continuellement bafouées comme elles l’ont été, alors la volonté de la communauté internationale doit être appliquée par la force».
Malgré la proposition des Irakiens de permettre le retour «inconditionnel» des inspecteurs en désarmement de l’ONU pour vérifier leurs installations, intervenue soudainement alors que pendant quatre ans ils avaient refusé d’accéder à cette demande, les Etats-Unis maintiennent la pression sur le Conseil de sécurité pour obtenir l’adoption d’une nouvelle résolution «forte» qui permette de lancer une intervention militaire si l’Irak refuse de coopérer. Le président Bush ayant précisé que les Etats-Unis entendaient de toute manière intervenir. «Si l’ONU n’agit pas, les Etats-Unis et leurs alliés le feront».
Mais les Américains ont du mal à obtenir le ralliement inconditionnel qu’ils attendent sur cette question sensible. La France et la Russie notamment estiment que toutes les décisions doivent être prises dans le cadre de l’ONU et que la guerre ne doit être envisagée qu’en dernier recours. Le président Chirac a ainsi déclaré que «la guerre est la pire des solutions» alors que le chef de la diplomatie russe, Igor Ivanov l’a considérée «comme la dernière possibilité». Sans parler de l’Allemagne qui a d’ores et déjà dit clairement qu’elle ne participerait pas à une intervention contre le régime de Saddam Hussein et ne semble pas devoir changer de position après la publication du rapport des services de renseignement britanniques. Cette question sera, malgré tout, abordé sérieusement à l’occasion de la rencontre entre Tony Blair et Gerhard Schröder, mardi soir, à Londres.
De son côté, l’Irak continue à dénoncer la politique des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Pour Youssef Hammadi, le ministre de la Culture, qui dément les informations contenues dans le rapport publié par Londres, «les allégations du chef du gouvernement britannique s’inscrivent dans le cadre d’une campagne de mensonges orchestrée par le sionisme mondial». Naji Sabri, le ministre des Affaires étrangères irakien, a quant à lui maintenu la ligne adoptée récemment par le régime de Saddam Hussein en déclarant que Bagdad était «prêt à accueillir des experts britanniques en désarmement» et en les mettant au défi de prouver que l’Irak possède effectivement des armes de destruction massive.
Le dossier sur les armes de destruction massive en Irak
Ces affirmations s’appuient sur les «preuves» fournies par les services d’espionnage britanniques, concernant l’existence d’un tel arsenal en Irak. Le rapport présenté par le Premier ministre évoque notamment la poursuite de la production d’armes chimiques et biologiques, dont certaines pourraient être déployées «en 45 minutes». Mais aussi la présence dans les réserves irakiennes d’une vingtaine de missiles Al-Hussein, fabriqués à partir des missiles soviétiques Scuds [utilisés contre Israël durant la guerre du Koweit], dont la portée est de 650 kilomètres. D’autre part, l’Irak aurait poursuivi son programme de développement de l’arme nucléaire et pourrait l’obtenir d’ici un à deux ans. Selon Londres, ce pays se serait d’ailleurs procuré des «quantités importantes» d’uranium en Afrique (le rapport ne dit pas quel pays africain serait concerné) alors qu’aucun programme nucléaire civil ne pouvait justifier un tel approvisionnement. De même, l’Irak poursuivrait la construction de missiles balistiques. Pire, le régime de Saddam Hussein aurait des «projets militaires» pour utiliser les armements dont il dispose qui forment «la base de son pouvoir régional».
Ce rapport arrive à point nommé pour appuyer l’argumentaire de Washington
Dans la grande offensive diplomatique menée par les Etats-Unis pour convaincre leurs alliés de la communauté internationale du bien-fondé d’une intervention militaire en Irak, ce rapport arrive à point nommé pour appuyer l’argumentaire de Washington. Tony Blair a d’ailleurs tiré des conclusions immédiates en affirmant qu’il fallait «empêcher» l’Irak de poursuivre dans cette voie. Et Jack Straw, le ministre de Affaires étrangères, a confirmé que la Grande-Bretagne était sans ambiguïté sur la ligne américaine concernant la nécessité d’une action militaire. «Lorsque les résolutions de l’ONU sont continuellement bafouées comme elles l’ont été, alors la volonté de la communauté internationale doit être appliquée par la force».
Malgré la proposition des Irakiens de permettre le retour «inconditionnel» des inspecteurs en désarmement de l’ONU pour vérifier leurs installations, intervenue soudainement alors que pendant quatre ans ils avaient refusé d’accéder à cette demande, les Etats-Unis maintiennent la pression sur le Conseil de sécurité pour obtenir l’adoption d’une nouvelle résolution «forte» qui permette de lancer une intervention militaire si l’Irak refuse de coopérer. Le président Bush ayant précisé que les Etats-Unis entendaient de toute manière intervenir. «Si l’ONU n’agit pas, les Etats-Unis et leurs alliés le feront».
Mais les Américains ont du mal à obtenir le ralliement inconditionnel qu’ils attendent sur cette question sensible. La France et la Russie notamment estiment que toutes les décisions doivent être prises dans le cadre de l’ONU et que la guerre ne doit être envisagée qu’en dernier recours. Le président Chirac a ainsi déclaré que «la guerre est la pire des solutions» alors que le chef de la diplomatie russe, Igor Ivanov l’a considérée «comme la dernière possibilité». Sans parler de l’Allemagne qui a d’ores et déjà dit clairement qu’elle ne participerait pas à une intervention contre le régime de Saddam Hussein et ne semble pas devoir changer de position après la publication du rapport des services de renseignement britanniques. Cette question sera, malgré tout, abordé sérieusement à l’occasion de la rencontre entre Tony Blair et Gerhard Schröder, mardi soir, à Londres.
De son côté, l’Irak continue à dénoncer la politique des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Pour Youssef Hammadi, le ministre de la Culture, qui dément les informations contenues dans le rapport publié par Londres, «les allégations du chef du gouvernement britannique s’inscrivent dans le cadre d’une campagne de mensonges orchestrée par le sionisme mondial». Naji Sabri, le ministre des Affaires étrangères irakien, a quant à lui maintenu la ligne adoptée récemment par le régime de Saddam Hussein en déclarant que Bagdad était «prêt à accueillir des experts britanniques en désarmement» et en les mettant au défi de prouver que l’Irak possède effectivement des armes de destruction massive.
Le dossier sur les armes de destruction massive en Irak
par Valérie Gas
Article publié le 24/09/2002