Australie
Euthanasie: diffusion de «sacs à suicide»
Dans l’Etat du Queensland, une association en faveur de l’euthanasie, vient de mettre en circulation des sacs en plastique conçus pour aider les personnes malades en phase terminale à se suicider. Il s’agit d’une nouvelle action de choc pour tenter de faire évoluer la loi australienne qui condamne actuellement l’euthanasie à de lourdes peines d’emprisonnement.
De notre correspondante en Australie
On les appelle les «sacs de sortie australiens» (Aussie Exit Bag). Il s’agit de «sacs à suicide» diffusés par l’association Exit, crée et dirigée par le Docteur Philip Nietschke. «Pour les utiliser, le malade doit prendre tout d’abord des somnifères avant de rentrer la tête dans le sac en plastique. La rareté progressive de l’oxygène entraîne la lente asphyxie de la personne pendant son sommeil. Cette solution s’adresse uniquement aux malades incurables en phase terminale et entraîne une mort relativement paisible» précise le Docteur Nietschke. Au-delà du geste volontairement provocateur, les «sacs de sortie», représentent pour le fondateur d’Exit une des seules alternatives dans un cadre législatif qui condamne à de lourdes peines de prison l’euthanasie ou l’assistance au suicide mais qui reconnaît le droit au suicide.
Déjà au mois de mai, le débat sur l’euthanasie a surgi sur le devant de la scène avec le décès de Nancy Crick. Atteinte d’un cancer, cette Australienne de 69 ans, a rendu publique son intention de mettre fin à ses jours. Avec l’aide de l’association Exit, elle a ouvert un site Internet et tenu un journal régulier pour tenter de faire évoluer une loi qu’elle considérait comme injuste. Dans sa dernière déclaration Nancy Crick s’insurge contre l’hypocrisie de la loi qui l’autorise à se suicider mais qui lui refuse la présence de quiconque à ses côtés. «Je ne veux pas mourir seule» écrit cette arrière-grand-mère. Par défi, 21 personnes étaient présentes auprès d’elle ce 22 mai dernier. La procédure judiciaire toujours en cours marquera peut être le début d’un nouveau cadre juridique en Australie.
«La lutte pour la reconnaissance de l’euthanasie est aussi une lutte de classes!»
La lutte en faveur de l’euthanasie apparaît d’autant plus virulente en Australie, après que cet acte a été légalisé dans le Territoire du Nord, en 1995. A cette époque, le docteur Nietschke s’est engagé dans la bataille «par respect du choix des malades et par refus de l’arrogance et du paternalisme du corps médical». La loi a été adoptée par 13 voix contre 12. Quatre patients ont bénéficié de la législation avant l’intervention du gouvernement fédéral et le retrait de la loi le 27 mars 1998.
Le docteur Nietschke reconnaît, encore aujourd’hui, assister des patients dans leur choix de fin de vie. «Les personnes désespérées font des actes désespérés explique t-il, je continue donc de recevoir et de conseiller les personnes sur les meilleures méthodes pour se suicider.». «J’ai parfois le sentiment d’être comme ces médecins qui pratiquaient l’avortement dans les années 50. Les patients avec les moyens et les relations pouvaient toujours y accéder, les autres devaient avoir recourt aux médecins des arrière-cours. La lutte pour la reconnaissance de l’euthanasie est aussi une lutte de classes!» déclare Philip Nietschke avec conviction.
De nombreux groupes d’action catholiques, qui constituent un lobby très puissant dans le pays, ont fait du docteur Nietschke leur principale cible. «70% de la population est favorable au libre choix devant la mort. L’ennui est que les 30% restants sont particulièrement actifs et influents» regrette Philip Nietschke. Mais il ajoute aussitôt que «si les lobbies catholiques peuvent ralentir le processus, ils ne pourront cependant pas l’arrêter et je suis convaincu que l’euthanasie constitue un des sujets majeurs des 10 prochaines années».
Pour le moment, le Premier ministre de l’Etat du Queensland, Peter Beattie, a demandé une enquête afin de vérifier la conformité de la diffusion de ces «sacs de sortie» avec la législation australienne.
Liens utiles :
Association en faveur du libre choix EXIT australia :www.euthanasia.net
Association contre l’euthanasie Right to life : www.qrtl.org.au
On les appelle les «sacs de sortie australiens» (Aussie Exit Bag). Il s’agit de «sacs à suicide» diffusés par l’association Exit, crée et dirigée par le Docteur Philip Nietschke. «Pour les utiliser, le malade doit prendre tout d’abord des somnifères avant de rentrer la tête dans le sac en plastique. La rareté progressive de l’oxygène entraîne la lente asphyxie de la personne pendant son sommeil. Cette solution s’adresse uniquement aux malades incurables en phase terminale et entraîne une mort relativement paisible» précise le Docteur Nietschke. Au-delà du geste volontairement provocateur, les «sacs de sortie», représentent pour le fondateur d’Exit une des seules alternatives dans un cadre législatif qui condamne à de lourdes peines de prison l’euthanasie ou l’assistance au suicide mais qui reconnaît le droit au suicide.
Déjà au mois de mai, le débat sur l’euthanasie a surgi sur le devant de la scène avec le décès de Nancy Crick. Atteinte d’un cancer, cette Australienne de 69 ans, a rendu publique son intention de mettre fin à ses jours. Avec l’aide de l’association Exit, elle a ouvert un site Internet et tenu un journal régulier pour tenter de faire évoluer une loi qu’elle considérait comme injuste. Dans sa dernière déclaration Nancy Crick s’insurge contre l’hypocrisie de la loi qui l’autorise à se suicider mais qui lui refuse la présence de quiconque à ses côtés. «Je ne veux pas mourir seule» écrit cette arrière-grand-mère. Par défi, 21 personnes étaient présentes auprès d’elle ce 22 mai dernier. La procédure judiciaire toujours en cours marquera peut être le début d’un nouveau cadre juridique en Australie.
«La lutte pour la reconnaissance de l’euthanasie est aussi une lutte de classes!»
La lutte en faveur de l’euthanasie apparaît d’autant plus virulente en Australie, après que cet acte a été légalisé dans le Territoire du Nord, en 1995. A cette époque, le docteur Nietschke s’est engagé dans la bataille «par respect du choix des malades et par refus de l’arrogance et du paternalisme du corps médical». La loi a été adoptée par 13 voix contre 12. Quatre patients ont bénéficié de la législation avant l’intervention du gouvernement fédéral et le retrait de la loi le 27 mars 1998.
Le docteur Nietschke reconnaît, encore aujourd’hui, assister des patients dans leur choix de fin de vie. «Les personnes désespérées font des actes désespérés explique t-il, je continue donc de recevoir et de conseiller les personnes sur les meilleures méthodes pour se suicider.». «J’ai parfois le sentiment d’être comme ces médecins qui pratiquaient l’avortement dans les années 50. Les patients avec les moyens et les relations pouvaient toujours y accéder, les autres devaient avoir recourt aux médecins des arrière-cours. La lutte pour la reconnaissance de l’euthanasie est aussi une lutte de classes!» déclare Philip Nietschke avec conviction.
De nombreux groupes d’action catholiques, qui constituent un lobby très puissant dans le pays, ont fait du docteur Nietschke leur principale cible. «70% de la population est favorable au libre choix devant la mort. L’ennui est que les 30% restants sont particulièrement actifs et influents» regrette Philip Nietschke. Mais il ajoute aussitôt que «si les lobbies catholiques peuvent ralentir le processus, ils ne pourront cependant pas l’arrêter et je suis convaincu que l’euthanasie constitue un des sujets majeurs des 10 prochaines années».
Pour le moment, le Premier ministre de l’Etat du Queensland, Peter Beattie, a demandé une enquête afin de vérifier la conformité de la diffusion de ces «sacs de sortie» avec la législation australienne.
Liens utiles :
Association en faveur du libre choix EXIT australia :www.euthanasia.net
Association contre l’euthanasie Right to life : www.qrtl.org.au
par Carole Martin
Article publié le 23/09/2002