Corse
Sarkozy favorable au regroupement des condamnés
Dans le Journal du Dimanche (JDD), Nicolas Sarkozy, le ministre de l'Intérieur, s'est déclaré favorable au regroupement et au rapprochement des détenus corses avec leurs familles. Les prévenus, quant à eux, ne sont pas concernés par cette décision, qui répond en partie aux revendications des nationalistes insulaires.
C’est une annonce qui ressemble fort à un geste en direction des nationalistes corses. «Je ne vois pas pourquoi la loi ne serait pas appliquée en Corse (…) Les condamnés insulaires seront rapprochés de leurs familles. Non pas parce qu’ils sont corses mais parce que c’est la loi. Pourquoi un détenu corse aurait-il moins besoin de voir sa famille ou ses enfants ?», a déclaré Nicolas Sarkozy, dans le Journal du Dimanche. Mais en excluant d’une telle mesure les prévenus, dont les membres du commando qui ont assassiné le préfet Erignac, en février 1998, il ne répond que partiellement aux attentes et aux revendications des nationalistes.
Depuis que le processus de Matignon a été enterré avec l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement, les indépendantistes n’ont cessé de réclamer des avancées sur le regroupement des «prisonniers politiques». En effet, les nationalistes ont fait de cette question une condition et un préalable à la reprise du dialogue avec les autorités françaises. Lors de la visite en Corse, en juillet dernier, du ministre de l’Intérieur rejoint par le Premier ministre, ils avaient de nouveau mis ce sujet au centre des discussions tout en réaffirmant le 4 août, lors des journées nationalistes de Corte, dans la voix de Jean-Guy Talamoni, chef de file de Corsica Nazione à l’Assemblée territoriale, qu’un «tel geste serait un élément important dans le déblocage de la situation corse».
Les nationalistes réservés
Le regroupement dans l’île de Beauté des «prisonniers politiques» corses détenus sur le continent, revendication de longue date des nationalistes, s’est toujours heurtée à de fortes réticences des gouvernements successifs de droite comme de gauche. Daniel Vaillant, le prédécesseur de Nicolas Sarkozy avait annoncé en octobre 2001 la création d’un nouveau centre de détention. Une annonce aussitôt démentie par Marylise Lebranchu, alors ministre de la Justice, qui avait estimé que ce n’était pas «le moment». «Il faut engager un débat sans tabou, sans exclusive, pour redonner confiance à la Corse», a estimé Nicolas Sarkozy dans le JDD, en indiquant qu’il se rendrait fin octobre, pour la deuxième fois dans l’île, après la visite du secrétaire d’Etat aux programmes immobiliers de la Justice, Pierre Bédier, mi-octobre.
Actuellement, il existe trois établissements pénitentiaires en Corse : les maisons d’arrêt de Borgo, près de Bastia et celle d’Ajaccio, qui ne peuvent accueillir les condamnés qui purgent des peines inférieures à un an de réclusion, et le centre de Casabianda, dans l’est de l’île, où sont essentiellement incarcérés les délinquants sexuels. Aujourd’hui, aucune de ces trois structures ne peut accueillir des prisonniers définitivement condamnés à de lourdes peines.
A cette annonce, les réactions des nationalistes se sont faites rares. Le Comité anti-répression s’est dit «réservé». «Nous nous félicitons qu’il y ait peut-être une petite chance de retour de ces détenus. Mais en l’absence de certaines décisions, nous restons réservés», a déclaré la porte-parole de cette association. «Le cas des prévenus dont les instructions sont closes n’est pas évoqué alors qu’il concerne la majorité des prisonniers», a-t-elle ajouté. Avec ce geste, Nicolas Sarkozy défend une approche totalement en opposition avec les décisions qu’avait prises la droite lorsqu’elle était aux commandes.
Ecouter également : Christophe Marques, Secrétaire général du syndicat FO pénitentiaire. Il réagit à l'annonce de Nicolas Sarkozy et commente la première grande campagne de recrutement et d'amélioration de l'image des gardiens de prison.
Depuis que le processus de Matignon a été enterré avec l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement, les indépendantistes n’ont cessé de réclamer des avancées sur le regroupement des «prisonniers politiques». En effet, les nationalistes ont fait de cette question une condition et un préalable à la reprise du dialogue avec les autorités françaises. Lors de la visite en Corse, en juillet dernier, du ministre de l’Intérieur rejoint par le Premier ministre, ils avaient de nouveau mis ce sujet au centre des discussions tout en réaffirmant le 4 août, lors des journées nationalistes de Corte, dans la voix de Jean-Guy Talamoni, chef de file de Corsica Nazione à l’Assemblée territoriale, qu’un «tel geste serait un élément important dans le déblocage de la situation corse».
Les nationalistes réservés
Le regroupement dans l’île de Beauté des «prisonniers politiques» corses détenus sur le continent, revendication de longue date des nationalistes, s’est toujours heurtée à de fortes réticences des gouvernements successifs de droite comme de gauche. Daniel Vaillant, le prédécesseur de Nicolas Sarkozy avait annoncé en octobre 2001 la création d’un nouveau centre de détention. Une annonce aussitôt démentie par Marylise Lebranchu, alors ministre de la Justice, qui avait estimé que ce n’était pas «le moment». «Il faut engager un débat sans tabou, sans exclusive, pour redonner confiance à la Corse», a estimé Nicolas Sarkozy dans le JDD, en indiquant qu’il se rendrait fin octobre, pour la deuxième fois dans l’île, après la visite du secrétaire d’Etat aux programmes immobiliers de la Justice, Pierre Bédier, mi-octobre.
Actuellement, il existe trois établissements pénitentiaires en Corse : les maisons d’arrêt de Borgo, près de Bastia et celle d’Ajaccio, qui ne peuvent accueillir les condamnés qui purgent des peines inférieures à un an de réclusion, et le centre de Casabianda, dans l’est de l’île, où sont essentiellement incarcérés les délinquants sexuels. Aujourd’hui, aucune de ces trois structures ne peut accueillir des prisonniers définitivement condamnés à de lourdes peines.
A cette annonce, les réactions des nationalistes se sont faites rares. Le Comité anti-répression s’est dit «réservé». «Nous nous félicitons qu’il y ait peut-être une petite chance de retour de ces détenus. Mais en l’absence de certaines décisions, nous restons réservés», a déclaré la porte-parole de cette association. «Le cas des prévenus dont les instructions sont closes n’est pas évoqué alors qu’il concerne la majorité des prisonniers», a-t-elle ajouté. Avec ce geste, Nicolas Sarkozy défend une approche totalement en opposition avec les décisions qu’avait prises la droite lorsqu’elle était aux commandes.
Ecouter également : Christophe Marques, Secrétaire général du syndicat FO pénitentiaire. Il réagit à l'annonce de Nicolas Sarkozy et commente la première grande campagne de recrutement et d'amélioration de l'image des gardiens de prison.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 30/09/2002