Iran
Les Européens posent leurs conditions
Les pays européens ont décidé de lier la coopération économique et commerciale à une meilleure collaboration de Téhéran dans le domaine politique et dans la lutte contre les armes de destruction massive.
De notre correspondant à Téhéran
Le dialogue entre l’Iran et l’Union européenne pour la signature d’un accord de coopération commercial est-il sur le point de se gripper ? La question est posée depuis la dernière rencontre qui a eu lieu à Téhéran début septembre. «Nous n’acceptons aucune pré-condition pour entamer des négociations avec l’Union européenne», a affirmé Ali Ahani, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères. Une réponse au communiqué publié par la troïka de l’Union européenne, dirigée par le vice-ministre néerlandais des Affaires étrangères, dont le pays préside actuellement l’UE. A l’issue de la rencontre avec des responsables iraniens à Téhéran, les membres de la troïka européenne ont publié un communiqué posant quatre conditions à la partie iranienne.
Tout d’abord, l’UE «encourage l’Iran à rejoindre sans aucune réserve la communauté internationale en reconnaissant l’existence des deux Etats palestinien et israélien». Ce qui est inacceptable pour l’Iran, qui ne reconnaît pas Israël. La délégation européenne a également demandé à l’Iran de «signer, ratifier et appliquer pleinement les instruments internationaux de non prolifération des armes de destructions massives». De même, les Européens demandent à Téhéran «de respecter les principes des droits de l’homme». Enfin, ils réclament «une pleine coopération de l’Iran dans l’application de la résolution 1373 du Conseil de sécurité des Nations unies concernant la lutte contre le financement du terrorisme».
L’Iran compte sur l’Europe pour contrebalancer la pression américaine
Le communiqué de la troïka européenne précise que l’Union européenne qui «cherche un renforcement de la coopération avec l’Iran (…) s’attend à ce qu’un renforcement des relations économiques et commerciales s’accompagne d’un progrès dans les autres domaines avec l’Iran, en particulier les quatre domaines mentionnés».
Ces conditions posées par l’Union européenne ne sont pas vraiment une surprise. En effet, il y a deux mois, lorsque les pays européens ont décidé de lancer les négociations pour la signature de l’accord commercial avec l’Iran, plusieurs pays, en particulier l’Allemagne et les Pays-Bas, ont fait remarquer que les privilèges accordés à l’Iran sur le plan commercial et économique dans le cadre d’un tel accord, devraient s’accompagner d’une meilleure coopération de l’Iran dans les autres domaines, notamment en ce qui concerne le respect des droits de l’homme, la lutte contre le terrorisme et la non-prolifération des armes de destruction massive.
Les conditions posées par l’UE peuvent bien évidemment retarder les négociations pour la signature d’un accord commercial. Elles peuvent également affecter les relations entre les deux parties. En effet, il est peu probable que les Iraniens répondent positivement en ce qui concerne la reconnaissance de l’Etat d’Israël. De même, la position des conservateurs, qui contrôlent notamment la justice, laisse peu de chance à une évolution positive dans le domaine des droits de l’homme. De nombreux responsables de l’opposition libérale ont été condamnés à de lourdes peines de prison ces derniers mois et la politique de fermeture des journaux indépendants se poursuit inlassablement.
Enfin, si les Iraniens ont toujours affirmé ne pas posséder d’armes chimiques ou biologiques, ils ne devraient pas stopper leur programme de développement de missile à longue portée. «Un jour où l’autre la question des armes de destruction massive va faire surface dans les relations entre l’Iran et l’Occident», affirme un diplomate européen.
Téhéran compte sur une coopération avec les pays européens pour contrebalancer les pressions des Etats-Unis, en particulier depuis qu’en février dernier, le président Bush a rangé l’Iran parmi les «pays de l’axe du mal» pour son soutien au terrorisme international et sa volonté d’acquérir des armes de destruction massive. Mais les conditions posées par la troïka européenne laissent penser que les pays européens semblent avoir fait un pas dans la direction des Etats-Unis et partagent les mêmes inquiétudes. Ce qui ne peut qu’affaiblir la position de l’Iran sur la scène internationale.
Le dialogue entre l’Iran et l’Union européenne pour la signature d’un accord de coopération commercial est-il sur le point de se gripper ? La question est posée depuis la dernière rencontre qui a eu lieu à Téhéran début septembre. «Nous n’acceptons aucune pré-condition pour entamer des négociations avec l’Union européenne», a affirmé Ali Ahani, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères. Une réponse au communiqué publié par la troïka de l’Union européenne, dirigée par le vice-ministre néerlandais des Affaires étrangères, dont le pays préside actuellement l’UE. A l’issue de la rencontre avec des responsables iraniens à Téhéran, les membres de la troïka européenne ont publié un communiqué posant quatre conditions à la partie iranienne.
Tout d’abord, l’UE «encourage l’Iran à rejoindre sans aucune réserve la communauté internationale en reconnaissant l’existence des deux Etats palestinien et israélien». Ce qui est inacceptable pour l’Iran, qui ne reconnaît pas Israël. La délégation européenne a également demandé à l’Iran de «signer, ratifier et appliquer pleinement les instruments internationaux de non prolifération des armes de destructions massives». De même, les Européens demandent à Téhéran «de respecter les principes des droits de l’homme». Enfin, ils réclament «une pleine coopération de l’Iran dans l’application de la résolution 1373 du Conseil de sécurité des Nations unies concernant la lutte contre le financement du terrorisme».
L’Iran compte sur l’Europe pour contrebalancer la pression américaine
Le communiqué de la troïka européenne précise que l’Union européenne qui «cherche un renforcement de la coopération avec l’Iran (…) s’attend à ce qu’un renforcement des relations économiques et commerciales s’accompagne d’un progrès dans les autres domaines avec l’Iran, en particulier les quatre domaines mentionnés».
Ces conditions posées par l’Union européenne ne sont pas vraiment une surprise. En effet, il y a deux mois, lorsque les pays européens ont décidé de lancer les négociations pour la signature de l’accord commercial avec l’Iran, plusieurs pays, en particulier l’Allemagne et les Pays-Bas, ont fait remarquer que les privilèges accordés à l’Iran sur le plan commercial et économique dans le cadre d’un tel accord, devraient s’accompagner d’une meilleure coopération de l’Iran dans les autres domaines, notamment en ce qui concerne le respect des droits de l’homme, la lutte contre le terrorisme et la non-prolifération des armes de destruction massive.
Les conditions posées par l’UE peuvent bien évidemment retarder les négociations pour la signature d’un accord commercial. Elles peuvent également affecter les relations entre les deux parties. En effet, il est peu probable que les Iraniens répondent positivement en ce qui concerne la reconnaissance de l’Etat d’Israël. De même, la position des conservateurs, qui contrôlent notamment la justice, laisse peu de chance à une évolution positive dans le domaine des droits de l’homme. De nombreux responsables de l’opposition libérale ont été condamnés à de lourdes peines de prison ces derniers mois et la politique de fermeture des journaux indépendants se poursuit inlassablement.
Enfin, si les Iraniens ont toujours affirmé ne pas posséder d’armes chimiques ou biologiques, ils ne devraient pas stopper leur programme de développement de missile à longue portée. «Un jour où l’autre la question des armes de destruction massive va faire surface dans les relations entre l’Iran et l’Occident», affirme un diplomate européen.
Téhéran compte sur une coopération avec les pays européens pour contrebalancer les pressions des Etats-Unis, en particulier depuis qu’en février dernier, le président Bush a rangé l’Iran parmi les «pays de l’axe du mal» pour son soutien au terrorisme international et sa volonté d’acquérir des armes de destruction massive. Mais les conditions posées par la troïka européenne laissent penser que les pays européens semblent avoir fait un pas dans la direction des Etats-Unis et partagent les mêmes inquiétudes. Ce qui ne peut qu’affaiblir la position de l’Iran sur la scène internationale.
par Siavosh Ghazi
Article publié le 13/09/2002