Proche-Orient
Procès politique, atmosphère passionnelle
La comparution de Marwan Barghouti a donné lieu à une nouvelle foire d’empoigne ce jeudi, devant le tribunal de Tel Aviv. Fidèle à sa ligne de défense leader palestinien a contesté la compétence de la justice israélienne, provoquant colère et insultes de la part des familles des victimes.
Cette comparution du secrétaire général du Fatah était la troisième depuis son arrestation le 15 avril dernier. Elle aurait dû être une simple formalité. La justice israélienne devait examiner la question de la reconduction de la détention préventive de Marwan Barghouti jusqu’à la fin de la procédure judiciaire entamée contre lui. Mais l’accusé n’a pas renoncé à se servir du tribunal de Tel Aviv, où il est jugé, comme d’une tribune. Il a de nouveau appelé ses compatriotes à violer les couvre-feux instaurer par les autorités d’occupation et nié en bloc les accusations portées contre lui. Les autorités israéliennes estiment que Marwan Barghouti est le principal chef d’orchestre de la seconde intifada et qu’il est à l’un des principaux soutiens au sein de l’autorité palestinienne au terrorisme.
Selon l’acte d’ accusation, il est poursuivi pour «meurtre», «incitation au meurtre», et «appartenance à une organisation terroriste». Les Israéliens estiment qu’il est impliqué dans les attaques menées par la branche armée du Fatah, qui ont fait de nombreuses victimes parmi les colons, et les attentats-suicide, perpétrés ces derniers mois en Israël par les Brigades des martyrs d’al Aqsa.
Conformément à la ligne de défense qu’il avait adopté jusqu’à ce jour, le leader palestinien a dénié à Israël le droit de le juger. D’abord parce que l’Etat hébreu est une puissance occupante selon la définition qui en est donnée par la convention de Genève. Et, à ce titre, Israël enfreint la légalité internationale qui s’applique sur les territoires occupés. Le second axe de la défense de Marwan Barghouti concerne le transfert en territoire israélien de l’accusé. Ce dernier conteste la régularité de ce déplacement en raison de sa qualité de membre de l’autorité politique palestinienne, bénéficiant d’une immunité parlementaire, et fait valoir qu’un protocole particulier, qui n’a donc pas été respecté, avait été défini avec les Israéliens pour mettre en accusation les citoyens des «zones A» de Gaza et de Cisjordanie, sous administration palestinienne.
L’incarcération n’a fait que renforcer son prestige
Les charges qui pèsent sur Marwan Barghouti peuvent aboutir à la prononciation d’une peine de réclusion criminelle à perpétuité. Mais, compte tenu de la personnalité de l’inculpé, le leader palestinien s’avère être un prisonnier encombrant. En le capturant les autorités israéliennes avaient choisi de rompre avec la pratique des assassinats-ciblés, qu’elles poursuivaient l’hiver dernier à l’encontre des palestiniens désignés comme potentiellement dangereux pour Israël. Marwan Barghouti parle couramment l’hébreu et compte bien assurer l’essentiel de sa défense.
Depuis le début de la seconde intifada, il est l’un des leaders palestiniens les plus populaires et son incarcération en Israël n’a fait que conforter son prestige. Il bénéficie en outre d’un soutien international qui pourrait faire de lui la figure emblématique de la victime palestinienne en butte à la répression israélienne.
Reste qu’à l’image de l’image de l’audience de ce jeudi à Tel Aviv, Marwan Barghouti n’est pas seulement confronté à ses juges, mais également à une opinion publique israélienne choquée et exaspérée. En dépit des précautions prises pour assurer la sérénité des débats, les invectives ont fusé de part et d’autre, entre défenseurs, familles des victimes et militants de tous bords. L’accusé est aussi soupçonné d’avoir personnellement commandité les attentats à l’origine de la mort de 26 Israéliens.
Selon l’acte d’ accusation, il est poursuivi pour «meurtre», «incitation au meurtre», et «appartenance à une organisation terroriste». Les Israéliens estiment qu’il est impliqué dans les attaques menées par la branche armée du Fatah, qui ont fait de nombreuses victimes parmi les colons, et les attentats-suicide, perpétrés ces derniers mois en Israël par les Brigades des martyrs d’al Aqsa.
Conformément à la ligne de défense qu’il avait adopté jusqu’à ce jour, le leader palestinien a dénié à Israël le droit de le juger. D’abord parce que l’Etat hébreu est une puissance occupante selon la définition qui en est donnée par la convention de Genève. Et, à ce titre, Israël enfreint la légalité internationale qui s’applique sur les territoires occupés. Le second axe de la défense de Marwan Barghouti concerne le transfert en territoire israélien de l’accusé. Ce dernier conteste la régularité de ce déplacement en raison de sa qualité de membre de l’autorité politique palestinienne, bénéficiant d’une immunité parlementaire, et fait valoir qu’un protocole particulier, qui n’a donc pas été respecté, avait été défini avec les Israéliens pour mettre en accusation les citoyens des «zones A» de Gaza et de Cisjordanie, sous administration palestinienne.
L’incarcération n’a fait que renforcer son prestige
Les charges qui pèsent sur Marwan Barghouti peuvent aboutir à la prononciation d’une peine de réclusion criminelle à perpétuité. Mais, compte tenu de la personnalité de l’inculpé, le leader palestinien s’avère être un prisonnier encombrant. En le capturant les autorités israéliennes avaient choisi de rompre avec la pratique des assassinats-ciblés, qu’elles poursuivaient l’hiver dernier à l’encontre des palestiniens désignés comme potentiellement dangereux pour Israël. Marwan Barghouti parle couramment l’hébreu et compte bien assurer l’essentiel de sa défense.
Depuis le début de la seconde intifada, il est l’un des leaders palestiniens les plus populaires et son incarcération en Israël n’a fait que conforter son prestige. Il bénéficie en outre d’un soutien international qui pourrait faire de lui la figure emblématique de la victime palestinienne en butte à la répression israélienne.
Reste qu’à l’image de l’image de l’audience de ce jeudi à Tel Aviv, Marwan Barghouti n’est pas seulement confronté à ses juges, mais également à une opinion publique israélienne choquée et exaspérée. En dépit des précautions prises pour assurer la sérénité des débats, les invectives ont fusé de part et d’autre, entre défenseurs, familles des victimes et militants de tous bords. L’accusé est aussi soupçonné d’avoir personnellement commandité les attentats à l’origine de la mort de 26 Israéliens.
par Georges Abou
Article publié le 03/10/2002