Irak
Le retour des inspecteurs dépend du Conseil de sécurité
Les membres permanents du Conseil de sécurité semblent plus que jamais divisés sur l’opportunité d’une nouvelle résolution fixant le retour en Irak des experts en désarmement de l’ONU. Et Hans Blix, le chef des inspecteurs, qui avait pourtant affirmé il y a quarante-huit heures à peine qu’un tel retour pouvait être envisagé à la mi-octobre, semble y avoir renoncé pour le moment, estimant que c’est au Conseil de sécurité de décider de la reprise ou non des inspections. Il semblerait donc que l’ONU ait à cœur de ne pas se mettre à dos Washington. Mais la situation risque de s’envenimer tant les positions des membres permanents du Conseil du sécurité sont aujourd’hui diamétralement opposés sur le dossier irakien, Washington et Londres estimant qu’une nouvelle résolution fixant un recours à la force contre le régime de Bagdad est nécessaire, Paris, Pékin et Moscou la jugeant au contraire inappropriée.
La décision de Kofi Annan, le secrétaire général des Nations unies, de soumettre à l’approbation du Conseil de sécurité le retour en Irak des inspecteurs en désarmement a créé la surprise. Légalement en effet, les experts de l’ONU peuvent reprendre leurs inspections dès qu’ils le souhaitent. Et Hans Blix, le chef des inspecteurs était d’ailleurs parvenu mardi à un accord avec les autorités irakiennes et avait même annoncé la reprise des inspections pour la mi-octobre. Mais Kofi Annan semble avoir renoncé à entreprendre quoi que ce soit en Irak sans un soutien fort du Conseil de sécurité. «C’est à lui de décider, aujourd’hui ou la semaine prochaine, de ce que sera la prochaine étape», a-t-il affirmé en soulignant toutefois que dans cet intervalle, Hans Blix poursuivrait ses préparatifs pour un retour des inspecteurs. Conscient que pour être efficace sur le terrain il lui faut le soutien d’un «Conseil uni derrière lui», le chef des inspecteurs a d’ailleurs affirmé être «prêt à partir à la première opportunité pratique».
Cette décision de soumettre à l’approbation du Conseil de sécurité la reprise des inspections en Irak apparaît clairement comme une volonté de ne pas se mettre à dos Washington qui s’est vivement opposé à une telle reprise sans l’adoption d’une nouvelle résolution. L’administration Bush estime en effet que les conditions prévues par la résolution 1284 votée en décembre 1999 ne sont pas suffisantes pour garantir le travail des inspecteurs en désarmement. «S’ils devaient retourner dans les conditions du régime actuel, il serait impossible de les appeler inspecteurs», a ainsi affirmé le porte-parole de la Maison Blanche Ari Flesher, soulignant qu’«ils ne seraient rien d’autre que des touristes que l’on promène». Mais la décision de Kofi Annan ne signifie toutefois pas que l’administration américaine ait réussi à imposer sa ligne dure contre le régime de Bagdad. Washington qui peut se prévaloir de l’appui inconditionnel de son allié britannique doit en effet encore obtenir l’approbation de neuf pays sur les quinze siégeant au Conseil de sécurité pour faire passer son projet de résolution, très controversé en l’état.
Intenses débats sur l’opportunité d’une nouvelle résolution
L’opportunité d’une nouvelle résolution sur l’Irak telle qu’elle est proposée par Washington et Londres qui souhaitent pouvoir recourir à la force en cas de refus de Bagdad de coopérer divise plus que jamais les membres permanents du Conseil de sécurité. Moscou a d’ores et déjà fait savoir qu’elle opposerait son veto à une telle résolution. «Le document qui nous a été présenté par les Britanniques et les Américains n’a fait que renforcer notre conviction en faveur d’une reprise rapide des inspections et d’un règlement politique globale sans recours automatique à la force», a ainsi affirmé dès jeudi le vice-ministre des Affaires étrangères Alexandre Saltanov. Selon lui, lancer un ultimatum à l’Irak sans avoir au préalable une évaluation de son programme d’armement «ne serait pas constructif». La Maison Blanche a certes tenté de minimiser cette déclaration, mais le président Vladimir Poutine a une nouvelle fois appelé vendredi au «retour le plus rapide des inspecteurs de l’ONU», coupant court aux rumeurs qui laissaient entendre que Moscou pourrait examiner une nouvelle résolution «sur le travail des inspecteurs» en Irak si celle-ci s’avérait nécessaire après le rapport que devait faire jeudi devant le Conseil de sécurité Hans Blix.
La France et la Chine, également membres permanents du Conseil, partage la même position que la Russie. «Nous sommes tout à fait hostile à ce qu’une résolution indique dès maintenant le caractère automatique d’une intervention militaire», a notamment affirmé le président français Jacques Chirac. Selon lui en effet, seul le Conseil de sécurité dispose de la capacité de décider ou non d’une action militaire. Paris privilégie ainsi une action en deux temps avec d’abord l’adoption d’une résolution encadrant la reprise des inspections. En cas de désobéissance du régime de Bagdad, une deuxième résolution devra alors être soumise au Conseil de sécurité. Une approche qui est loin de convaincre l’administration américaine.
Cette décision de soumettre à l’approbation du Conseil de sécurité la reprise des inspections en Irak apparaît clairement comme une volonté de ne pas se mettre à dos Washington qui s’est vivement opposé à une telle reprise sans l’adoption d’une nouvelle résolution. L’administration Bush estime en effet que les conditions prévues par la résolution 1284 votée en décembre 1999 ne sont pas suffisantes pour garantir le travail des inspecteurs en désarmement. «S’ils devaient retourner dans les conditions du régime actuel, il serait impossible de les appeler inspecteurs», a ainsi affirmé le porte-parole de la Maison Blanche Ari Flesher, soulignant qu’«ils ne seraient rien d’autre que des touristes que l’on promène». Mais la décision de Kofi Annan ne signifie toutefois pas que l’administration américaine ait réussi à imposer sa ligne dure contre le régime de Bagdad. Washington qui peut se prévaloir de l’appui inconditionnel de son allié britannique doit en effet encore obtenir l’approbation de neuf pays sur les quinze siégeant au Conseil de sécurité pour faire passer son projet de résolution, très controversé en l’état.
Intenses débats sur l’opportunité d’une nouvelle résolution
L’opportunité d’une nouvelle résolution sur l’Irak telle qu’elle est proposée par Washington et Londres qui souhaitent pouvoir recourir à la force en cas de refus de Bagdad de coopérer divise plus que jamais les membres permanents du Conseil de sécurité. Moscou a d’ores et déjà fait savoir qu’elle opposerait son veto à une telle résolution. «Le document qui nous a été présenté par les Britanniques et les Américains n’a fait que renforcer notre conviction en faveur d’une reprise rapide des inspections et d’un règlement politique globale sans recours automatique à la force», a ainsi affirmé dès jeudi le vice-ministre des Affaires étrangères Alexandre Saltanov. Selon lui, lancer un ultimatum à l’Irak sans avoir au préalable une évaluation de son programme d’armement «ne serait pas constructif». La Maison Blanche a certes tenté de minimiser cette déclaration, mais le président Vladimir Poutine a une nouvelle fois appelé vendredi au «retour le plus rapide des inspecteurs de l’ONU», coupant court aux rumeurs qui laissaient entendre que Moscou pourrait examiner une nouvelle résolution «sur le travail des inspecteurs» en Irak si celle-ci s’avérait nécessaire après le rapport que devait faire jeudi devant le Conseil de sécurité Hans Blix.
La France et la Chine, également membres permanents du Conseil, partage la même position que la Russie. «Nous sommes tout à fait hostile à ce qu’une résolution indique dès maintenant le caractère automatique d’une intervention militaire», a notamment affirmé le président français Jacques Chirac. Selon lui en effet, seul le Conseil de sécurité dispose de la capacité de décider ou non d’une action militaire. Paris privilégie ainsi une action en deux temps avec d’abord l’adoption d’une résolution encadrant la reprise des inspections. En cas de désobéissance du régime de Bagdad, une deuxième résolution devra alors être soumise au Conseil de sécurité. Une approche qui est loin de convaincre l’administration américaine.
par Mounia Daoudi
Article publié le 04/10/2002