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Politique française

Nouvelle fronde au Parti socialiste

Julien Dray, secrétaire national du PS et animateur de la Gauche socialiste, Arnaud Montebourg, député de Saône-et-Loire, et Vincent Peillon, porte-parole du parti ont appelé, le 9 octobre dans une tribune publiée dans le journal Libération, à la transformation de leur mouvement en un «nouveau Parti socialiste». Une initiative censée, selon eux, répondre aux attentes nées du «séisme» du premier tour de l’élection présidentielle, le 21 avril dernier, où Lionel Jospin avait dû s’incliner, contre toute attente, au profit de Jean-Marie Le Pen.
Après Jean-Luc Mélenchon et Henri Emmanuelli qui ont, il y a quelques jours, constitué un nouveau courant au sein du PS, François Hollande, premier secrétaire, doit affronter une nouvelle fronde : celle de trois quadras - Julien Dray, Arnaud Montebourg et Vincent Peillon - qui ont, à leur tour, annoncé la création d'une nouvelle mouvance pour rénover leur parti. Depuis le 21 avril dernier, date de la défaite de Lionel Jospin au premier tour de la présidentielle et de son retrait définitif de la vie politique, le premier secrétaire doit faire face, seul, à des règlements de compte que se livrent certains membres de ses troupes.

Julien Dray, Arnaud Montebourg et Vincent Peillon qui ont dans l’idée de présenter une motion commune - un texte soumis aux militants - lors du prochain congrès du parti, prévu en mai 2003 à Dijon, déplorent en effet «un découragement», «une crise de confiance», et «presque un malaise» au sein de leur formation. «Nous demandons que le congrès de Dijon soit un congrès constituant», a assuré le trio tout en se livrant à une critique implicite de certains aspects de l’action conduite pendant cinq ans par le gouvernement pluriel de Lionel Jospin.

François Hollande pris de court

Ils appellent notamment à «un nouveau mode d’organisation et de fonctionnement du PS avec de nouvelles formes de délibération, de représentation et de militantisme». «Le PS n’est pas figé dans le marbre (…) il faut accepter un certain nombre de transformations», a même ajouté Vincent Peillon, pointant implicitement du doigt François Hollande qu’il accuse d’être attentiste. D’autre part, les trois hommes relancent l’idée d’une nouvelle Constitution plus en phase, selon eux, avec les évolutions de la société française : «Nous avons besoin de refonder le contrat démocratique entre tous les Français, et rien ne pourra le refaire, aucun ravaudage, si ce n’est une nouvelle Constitution, donc une nouvelle République». Ce nouveau courant sera concrétisé dès la semaine prochaine, lors d’une conférence de presse des trois compères qui annonceront, à l’occasion, son nom qui devrait être «Avenir socialiste».

Interrogé par Libération, le premier secrétaire du PS, qui a visiblement été pris de court, a estimé que le «temps du congrès n’était pas encore arrivé». Doit-on voir dans cette nouvelle rébellion, le désaveu de François Hollande pour sa gestion du parti après le départ de Lionel Jospin, le prix à payer pour avoir imposé, il y a quelques mois, Laurent Fabius comme numéro 2 du PS ou les deux à la fois ? Selon toute vraisemblance, cette nouvelle crise ne trouvera son issue que lors de la tenue du congrès du parti en mai 2003.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 09/10/2002