Irak
Vers une nouvelle résolution de l'Onu
Le président George Bush semble avoir renoncé à imposer au Conseil de sécurité de l’Onu sa volonté d’attaquer coûte que coûte l’Irak. Washington pourrait en effet accepter une nouvelle résolution, renforçant certes le rôle des experts en désarmement l’ONU, mais ne mentionnant toutefois pas un recours automatique à la force en cas de refus du régime de Bagdad de coopérer. Hans Blix a par ailleurs révélé que l’Irak avait accepté lors des négociations de Vienne de donner carte blanche aux inspecteurs de l’ONU et pour la première fois les détails des accords conclu ont été publiés. En France, la classe politique s’est de son côté mobilisée pour condamner les velléités guerrières de Washington.
«L’option militaire est mon dernier choix». Le ton adopté par George Bush, en déplacement dans le sud des Etats-Unis, n’est décidément plus aussi belliqueux. Le président américain semble désormais avoir pris en compte la ferme opposition de la communauté internationale, la Grande-Bretagne mise à part, quant à une offensive militaire en Irak. Cette adoucissement de la position américaine semble avoir encouragé Moscou à accepter l’idée d’une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l’Onu sur l’Irak. Les autorités russes avaient pourtant, pas plus tard que la semaine dernière, menacé d’utiliser le droit de veto face à l’intransigeance américaine contre le régime de Bagdad.
Le chef de la diplomatie russe Igor Ivanov a ainsi fait savoir que son pays ne serait désormais plus défavorable à «des propositions visant à augmenter l’efficacité de la mission des inspecteurs en désarmement en Irak». Il a toutefois refusé de se prononcer sur le projet de résolution français, estimant qu’il était encore «trop tôt pour parler d’une résolution concrète». Soucieuses de ménager les Etats-Unis, les autorités françaises prônent en effet une démarche en deux temps au sein du Conseil de sécurité, prévoyant une résolution sur l’envoi des inspecteurs, suivie d’un autre texte si le régime de Bagdad n’honore pas ses obligations. La France et la Russie partagent toutefois la même volonté d’une reprise rapide des inspections en Irak. Les chefs de la diplomatie des deux pays ont en effet souligné «l’importance d’atteindre un accord pratique qui permettrait aux inspecteurs d’effectuer un travail efficace et la nécessité de poursuivre un étroit travail de coordination entre les membres du Conseil de sécurité».
Tout semble donc concourir à l’adoption d’une nouvelle résolution. Même l’Irak, qui s’était pourtant déclaré catégoriquement contre tout nouveau texte du Conseil de sécurité, vient d’affirmer qu’il pourrait envisager une telle résolution. Selon son ambassadeur à l’Onu Mohammed Aldouri, le régime de Bagdad «souhaite en finir avec ce problème pour que le blocus et les sanctions soient levés». «Nous sommes prêts, a-t-il déclaré, à faire tout ce qu’il faudra pour en finir avec cette question pour la simple raison que nous n’avons pas d’armes de destruction massive». L’Irak a d’ailleurs accepté, selon Hans Blix, de donner carte blanche aux experts de l’Onu pour interroger des Irakiens ou et quand bon leur semblent. Le chef des inspecteurs en désarmement a par ailleurs dévoilé les principaux points de l’accord négocié à Vienne avec les autorités irakiennes pour un retour des inspecteurs. Des inspecteurs qui, outre la confirmation de Bagdad, n’attendent désormais plus que le feu vert du Conseil de sécurité pour se rendre en Irak.
Washington violemment critiqué par les politiques français
La volonté américaine d’intervenir militairement contre le régime de Saddam Hussein a été unanimement condamnée par les députés français, lors d’un débat sur l’Irak à l’Assemblée nationale. Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a ainsi affirmé qu’une guerre contre l’Irak ne pouvait être qu’«un dernier recours». Il a également estimé que «l’engrenage de la violence n’était pas une fatalité». Le chef du gouvernement s’en est par ailleurs pris à la «vision simpliste» des Etats-Unis, refusant notamment l’expression de «guerre du bien contre le mal» employée par le président Bush. Une position partagée par l’ancien Premier ministre Alain Juppé qui a notamment déclaré : «Nous n’avons pas envie, nous Français, de partir en croisade contre l’axe du mal».
Plus fermes, les députés de l’opposition ont appelé à un «non à la guerre» qui soit plus bien énergique. «Il faut aller plus loin pour empêcher l’irrémédiable», a notamment déclaré le président du groupe socialiste à l’Assemblée. «Que la France dise clairement non à cette guerre, qu’elle explique sans détour qu’elle refusera de prêter son concours politique et militaire à une intervention anglo-américaine», a également martelé Jean-Marc Ayrault en réclamant notamment un veto de Paris à l’actuel projet de résolution américain. Une demande à laquelle le chef de la diplomatie française Dominique de Villepin a toutefois opposé une fin de non recevoir. Selon lui en effet, «brandir ce veto aujourd’hui serait se priver de la capacité de peser sur le jeu international». Et Paris semble en effet, en l’absence de diplomatie européenne, plus que jamais soucieuse de faire entendre sa voix sur la scène internationale.
Le chef de la diplomatie russe Igor Ivanov a ainsi fait savoir que son pays ne serait désormais plus défavorable à «des propositions visant à augmenter l’efficacité de la mission des inspecteurs en désarmement en Irak». Il a toutefois refusé de se prononcer sur le projet de résolution français, estimant qu’il était encore «trop tôt pour parler d’une résolution concrète». Soucieuses de ménager les Etats-Unis, les autorités françaises prônent en effet une démarche en deux temps au sein du Conseil de sécurité, prévoyant une résolution sur l’envoi des inspecteurs, suivie d’un autre texte si le régime de Bagdad n’honore pas ses obligations. La France et la Russie partagent toutefois la même volonté d’une reprise rapide des inspections en Irak. Les chefs de la diplomatie des deux pays ont en effet souligné «l’importance d’atteindre un accord pratique qui permettrait aux inspecteurs d’effectuer un travail efficace et la nécessité de poursuivre un étroit travail de coordination entre les membres du Conseil de sécurité».
Tout semble donc concourir à l’adoption d’une nouvelle résolution. Même l’Irak, qui s’était pourtant déclaré catégoriquement contre tout nouveau texte du Conseil de sécurité, vient d’affirmer qu’il pourrait envisager une telle résolution. Selon son ambassadeur à l’Onu Mohammed Aldouri, le régime de Bagdad «souhaite en finir avec ce problème pour que le blocus et les sanctions soient levés». «Nous sommes prêts, a-t-il déclaré, à faire tout ce qu’il faudra pour en finir avec cette question pour la simple raison que nous n’avons pas d’armes de destruction massive». L’Irak a d’ailleurs accepté, selon Hans Blix, de donner carte blanche aux experts de l’Onu pour interroger des Irakiens ou et quand bon leur semblent. Le chef des inspecteurs en désarmement a par ailleurs dévoilé les principaux points de l’accord négocié à Vienne avec les autorités irakiennes pour un retour des inspecteurs. Des inspecteurs qui, outre la confirmation de Bagdad, n’attendent désormais plus que le feu vert du Conseil de sécurité pour se rendre en Irak.
Washington violemment critiqué par les politiques français
La volonté américaine d’intervenir militairement contre le régime de Saddam Hussein a été unanimement condamnée par les députés français, lors d’un débat sur l’Irak à l’Assemblée nationale. Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a ainsi affirmé qu’une guerre contre l’Irak ne pouvait être qu’«un dernier recours». Il a également estimé que «l’engrenage de la violence n’était pas une fatalité». Le chef du gouvernement s’en est par ailleurs pris à la «vision simpliste» des Etats-Unis, refusant notamment l’expression de «guerre du bien contre le mal» employée par le président Bush. Une position partagée par l’ancien Premier ministre Alain Juppé qui a notamment déclaré : «Nous n’avons pas envie, nous Français, de partir en croisade contre l’axe du mal».
Plus fermes, les députés de l’opposition ont appelé à un «non à la guerre» qui soit plus bien énergique. «Il faut aller plus loin pour empêcher l’irrémédiable», a notamment déclaré le président du groupe socialiste à l’Assemblée. «Que la France dise clairement non à cette guerre, qu’elle explique sans détour qu’elle refusera de prêter son concours politique et militaire à une intervention anglo-américaine», a également martelé Jean-Marc Ayrault en réclamant notamment un veto de Paris à l’actuel projet de résolution américain. Une demande à laquelle le chef de la diplomatie française Dominique de Villepin a toutefois opposé une fin de non recevoir. Selon lui en effet, «brandir ce veto aujourd’hui serait se priver de la capacité de peser sur le jeu international». Et Paris semble en effet, en l’absence de diplomatie européenne, plus que jamais soucieuse de faire entendre sa voix sur la scène internationale.
par Mounia Daoudi
Article publié le 09/10/2002