Proche-Orient
Offensive meurtrière de l’armée israélienne à Khan Younès
Quatorze civils palestiniens ont été tués lors d’une offensive de l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Cette offensive est l’une des plus meurtrières depuis le début de l’Intifada, en septembre 2000. L’Autorité palestinienne a une nouvelle fois exhorté les Nations unies à envoyer une force internationale de protection du peuple palestinien tandis que le mouvement radical Hamas a appelé à une intensification des attentats suicide contre l’Etat hébreu. La France, La Russie et l’Union européenne ont condamné l’intervention israélienne. Washington n’avait toujours pas fait le moindre commentaire lundi en fin d’après-midi.
L’opération militaire lancée dans la nuit de dimanche à lundi par l’armée israélienne dans la bande de Gaza visait explicitement le camp de réfugiés de Khan Younès, considéré par Tsahal comme «la place forte du Hamas». Elle a surpris dans leur sommeil les Palestiniens qui ne s’attendaient sans doute pas à une telle offensive étant donnée la relative accalmie qui règne actuellement dans la région. Une quarantaine de chars appuyés par des hélicoptères d’assaut ont ainsi ouvert le feu tuant treize personnes et blessant une cinquantaine d’autres, dont certaines très grièvement. Un hôpital a également été la cible des tirs des soldats israéliens dans la matinée de lundi. Huit Palestiniens qui s’y trouvaient ont été blessés, l’un deux a même succombé à ses blessures. Ces morts portent à 2560 le nombre de personnes tuées depuis le début de l’Intifada en septembre 2000, dont 1894 côté palestinien et 615 côté israélien.
L’Armée israélienne, qui affirme avoir voulu «détruire des infrastructures terroristes», a déclaré avoir découvert durant les perquisitions «un sac contenant des obus de mortiers et des engins piégés» qu’elle s’est empressée de détruire. Interrogé par la radio publique israélienne, le général Israël Ziv, en charge du secteur de Gaza, a affirmé avoir pesé les risques d’une telle opération. «Nous avons pris en compte qu’il pourrait y avoir des victimes civiles, mais la plupart des tués étaient des hommes armés qui ont attaqué nos soldats à l’arme automatique et à la grenade avant d’être abattus», a-t-il justifié. Quarante-huit heures auparavant, le chef d’état-major, le général Moshé Yaalon avait prévenu qu’il restait «un long chemin à faire dans la bande de Gaza pour la lutte anti-terroriste». Connu pour ses positions radicales, il avait même préconisé plus d’opérations dans ce territoire pourtant entièrement sous contrôle de l’Autorité palestinienne.
Ce brusque regain de violences intervient au moment où le chef de la diplomatie européenne, l’Espagnol Javier Solana est en tournée dans la région. Il devait rencontrer lundi le président Yasser Arafat, malgré l’appel à son boycott du ministre israélien de la Défense. Benyamin Ben Eliezer avait en effet estimé que «les contacts des Européens avec Arafat et l’expression de leur sympathie envers lui étaient une perte de temps».
Condamnation internationale et silence de Washington
L’Autorité palestinienne a une nouvelle fois dénoncé ce qu’elle a qualifié de «massacre sans fin de l’armée israélienne». Nabil Abou Roudeina, l’un des principaux conseillers du président Arafat, a en outre demandé au Conseil de sécurité «de se réunir d’urgence et d’envoyer une force de protection internationale» en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, soulignant également que «des sanctions internationales devaient être imposées» à l’Etat hébreu. L’attaque israélienne a par ailleurs été violemment dénoncé par le mouvement radical Hamas qui a appelé à une intensification des attentats suicide. «Après ce massacre, il n’y a plus de sécurité pour le peuple palestinien à Khan Younès», a notamment affirmé un de ses responsables, estimant qu’«il est donc légitime qu’il n’y ait plus de sécurité à Tel Aviv». Il a donc appelé «tous les groupes armés palestiniens à frapper partout en Israël».
Sur le plan international, La France la première a «exprimé sa préoccupation» quant aux conséquence de l’offensive israélienne, déplorant notamment «le signal négatif que ces opérations adressent aux Palestiniens». Moscou a de son côté son condamné l’usage non proportionnel de la force à Khan Younès. Selon les autorités russes en effet, «il est impossible de justifier des opérations militaires massives qui font des victimes dans la population civile». Soucieuse de la portée des événements de Khan Younès, l’Union européenne qui a fermement condamné l’incursion israélienne, a appelé les Palestiniens à «contrôler les terroristes potentiels afin qu’ils ne lancent pas de représailles». Pour le chef de la diplomatie danoise, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE, «il ne s’agit pas de savoir qui a jeté la première pierre mais qui va cesser de lancer la deuxième pierre». Un appel auquel les organisations terroristes palestiniennes risquent bien de rester sourdes.
L’Armée israélienne, qui affirme avoir voulu «détruire des infrastructures terroristes», a déclaré avoir découvert durant les perquisitions «un sac contenant des obus de mortiers et des engins piégés» qu’elle s’est empressée de détruire. Interrogé par la radio publique israélienne, le général Israël Ziv, en charge du secteur de Gaza, a affirmé avoir pesé les risques d’une telle opération. «Nous avons pris en compte qu’il pourrait y avoir des victimes civiles, mais la plupart des tués étaient des hommes armés qui ont attaqué nos soldats à l’arme automatique et à la grenade avant d’être abattus», a-t-il justifié. Quarante-huit heures auparavant, le chef d’état-major, le général Moshé Yaalon avait prévenu qu’il restait «un long chemin à faire dans la bande de Gaza pour la lutte anti-terroriste». Connu pour ses positions radicales, il avait même préconisé plus d’opérations dans ce territoire pourtant entièrement sous contrôle de l’Autorité palestinienne.
Ce brusque regain de violences intervient au moment où le chef de la diplomatie européenne, l’Espagnol Javier Solana est en tournée dans la région. Il devait rencontrer lundi le président Yasser Arafat, malgré l’appel à son boycott du ministre israélien de la Défense. Benyamin Ben Eliezer avait en effet estimé que «les contacts des Européens avec Arafat et l’expression de leur sympathie envers lui étaient une perte de temps».
Condamnation internationale et silence de Washington
L’Autorité palestinienne a une nouvelle fois dénoncé ce qu’elle a qualifié de «massacre sans fin de l’armée israélienne». Nabil Abou Roudeina, l’un des principaux conseillers du président Arafat, a en outre demandé au Conseil de sécurité «de se réunir d’urgence et d’envoyer une force de protection internationale» en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, soulignant également que «des sanctions internationales devaient être imposées» à l’Etat hébreu. L’attaque israélienne a par ailleurs été violemment dénoncé par le mouvement radical Hamas qui a appelé à une intensification des attentats suicide. «Après ce massacre, il n’y a plus de sécurité pour le peuple palestinien à Khan Younès», a notamment affirmé un de ses responsables, estimant qu’«il est donc légitime qu’il n’y ait plus de sécurité à Tel Aviv». Il a donc appelé «tous les groupes armés palestiniens à frapper partout en Israël».
Sur le plan international, La France la première a «exprimé sa préoccupation» quant aux conséquence de l’offensive israélienne, déplorant notamment «le signal négatif que ces opérations adressent aux Palestiniens». Moscou a de son côté son condamné l’usage non proportionnel de la force à Khan Younès. Selon les autorités russes en effet, «il est impossible de justifier des opérations militaires massives qui font des victimes dans la population civile». Soucieuse de la portée des événements de Khan Younès, l’Union européenne qui a fermement condamné l’incursion israélienne, a appelé les Palestiniens à «contrôler les terroristes potentiels afin qu’ils ne lancent pas de représailles». Pour le chef de la diplomatie danoise, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE, «il ne s’agit pas de savoir qui a jeté la première pierre mais qui va cesser de lancer la deuxième pierre». Un appel auquel les organisations terroristes palestiniennes risquent bien de rester sourdes.
par Mounia Daoudi
Article publié le 07/10/2002