Proche-Orient
Sharon «<i>convoqué</i>» à Washington
Soucieux de se concilier les pays arabes en cas d’intervention militaire contre le régime de Bagdad, les Etats-Unis refusent de voir leurs efforts mis à mal par la politique sécuritaire d’Ariel Sharon. Washington a en effet, ces dernières semaines, critiqué à plusieurs reprises les opérations militaires israéliennes qui ont coûté la vie à des dizaines de civils et déploré la situation économique et sociale dans les territoires palestiniens. La visite aux Etats-Unis du Premier ministre israélien prend donc des allures de convocation et c’est sans doute pour parer aux critiques de Washington qu’Ariel Sharon vient d’ordonner de desserrer l’étau sur les localités palestiniennes.
Officiellement la visite du Premier ministre israélien à Washington, la septième du genre depuis l’arrivée au pouvoir du président Bush, est destinée à coordonner les positions des deux alliés en cas d’offensive contre l’Irak. L’administration américaine, qui intensifie ses préparatifs militaires pour intervenir contre le régime de Bagdad, souhaite en effet que l’Etat hébreu fasse preuve de la même retenue qu’en 1991, lors de la deuxième guerre du Golfe. A l’époque, le gouvernement dirigé par Yitzhak Shamir s’était en effet abstenu, pour ne pas faire sauter la coalition internationale, de riposter aux tirs de 39 missiles Scud irakiens sur son territoire. Or sur ce point Ariel Sharon semble avoir volontairement entretenu un certain flou. Le secrétaire général du gouvernement Gidéon Saar s’est en effet contenté d’affirmer que «le Premier ministre avait affirmé qu’Israël se réservait le droit à la légitime défense», tout en soulignant qu’Ariel Sharon «ferait en sorte de préserver les intérêts» des Etats-Unis et d’Israël. Une position qui n’est pas pour satisfaire l’administration américaine qui compte sinon sur le soutien du moins sur la neutralité des pays arabes de la région, très agacé par l’attitude d’Israël vis-à-vis des Palestiniens.
C’est dans ce contexte et au vu des nombreuses critiques dont l’Etat hébreu a fait l’objet ses dernières semaines, que la visite d’Ariel Sharon à Washington apparaît plutôt comme une convocation. L’administration américaine entend en effet imposer un maximum de retenue aux Israéliens dans leurs affrontements avec les Palestiniens. Elle n’a en effet pas ménagé ses critiques ces dernières semaines, exigeant et obtenant notamment le 29 septembre dernier la levée du siège du QG de Yasser Arafat que l’armée israélienne avait imposé dix jours plus tôt à la suite d’attentats meurtriers sur le sol hébreu. Les Américains avaient également vivement critiqué le gouvernement Sharon à la suite de l’incursion sanglante dans le camp de réfugiés de Khan Younès qui avait provoqué la mort de nombreux civils palestiniens. Et pas plus tard que la semaine dernière, l’ambassadeur américain en Israël a remis au Premier ministre israélien un message de Washington dénonçant le refus de l’Etat hébreu d’alléger les sanctions imposées à la population palestinienne et la mort de civils dans des opérations militaires. Mais ces critiques ne signifient pas pour autant que l’administration Bush a l’intention de résoudre le dossier israélo-palestinien, qui n’a jamais fait l’objet d’un consensus chez les conseillers du président américain.
Contraint et forcé, Israël lâche du lest
Critiqué de toutes parts par la communauté internationale et plus particulièrement par son allié américain, le Premier ministre Ariel Sharon a été contraint de faire quelques concessions. Il a ainsi ordonné le transfert à l’Autorité palestinienne d’une nouvelle tranche de 14,7 millions de dollars sur des fonds lui revenant. Ces fonds, gelés depuis pratiquement le début de l’Intifada en septembre 2000 et portant sur un montant total de 420 millions de dollars, correspondent en fait au produit de la TVA et des droits de douane prélevés sur les produits importés dans les territoires palestiniens et transitant par Israël. L’Etat hébreu avait justifié leur gel à titre de sanction pour qu’ils ne servent pas à financer «des activités terroristes». Le quotidien israélien Haaretz a en outre annoncé que le ministre des Affaires étrangères Shimon Peres allait rencontrer en fin de semaine des responsables de l’Autorité palestinienne afin de tenter de trouver des solutions pour parer à la grave crise humanitaire qui frappe la population palestinienne.
Le gouvernement israélien vient par ailleurs, après des mois de blocus, d’autoriser quelque dix mille Palestiniens de la bande de Gaza à retourner travailler quotidiennement sur son territoire. Ils étaient plus de 50 000 à s’y rendre tous les jours avant le début de l’Intifada. Sur le plan militaire enfin, le ministre de la Défense, Benyamin Ben Eliezer vient d’annoncer que l’armée israélienne pourrait d’ici la fin de la semaine se retirer de la ville autonome d’Hébron. A la suite d’attentats particulièrement meurtriers, les soldats de Tsahal réoccupent en effet depuis le mois de juin la quasi totalité de la Cisjordanie et ce n’est que récemment qu’Israël a levé le couvre-feu imposé pendant la journée sur les villes autonomes.
C’est dans ce contexte et au vu des nombreuses critiques dont l’Etat hébreu a fait l’objet ses dernières semaines, que la visite d’Ariel Sharon à Washington apparaît plutôt comme une convocation. L’administration américaine entend en effet imposer un maximum de retenue aux Israéliens dans leurs affrontements avec les Palestiniens. Elle n’a en effet pas ménagé ses critiques ces dernières semaines, exigeant et obtenant notamment le 29 septembre dernier la levée du siège du QG de Yasser Arafat que l’armée israélienne avait imposé dix jours plus tôt à la suite d’attentats meurtriers sur le sol hébreu. Les Américains avaient également vivement critiqué le gouvernement Sharon à la suite de l’incursion sanglante dans le camp de réfugiés de Khan Younès qui avait provoqué la mort de nombreux civils palestiniens. Et pas plus tard que la semaine dernière, l’ambassadeur américain en Israël a remis au Premier ministre israélien un message de Washington dénonçant le refus de l’Etat hébreu d’alléger les sanctions imposées à la population palestinienne et la mort de civils dans des opérations militaires. Mais ces critiques ne signifient pas pour autant que l’administration Bush a l’intention de résoudre le dossier israélo-palestinien, qui n’a jamais fait l’objet d’un consensus chez les conseillers du président américain.
Contraint et forcé, Israël lâche du lest
Critiqué de toutes parts par la communauté internationale et plus particulièrement par son allié américain, le Premier ministre Ariel Sharon a été contraint de faire quelques concessions. Il a ainsi ordonné le transfert à l’Autorité palestinienne d’une nouvelle tranche de 14,7 millions de dollars sur des fonds lui revenant. Ces fonds, gelés depuis pratiquement le début de l’Intifada en septembre 2000 et portant sur un montant total de 420 millions de dollars, correspondent en fait au produit de la TVA et des droits de douane prélevés sur les produits importés dans les territoires palestiniens et transitant par Israël. L’Etat hébreu avait justifié leur gel à titre de sanction pour qu’ils ne servent pas à financer «des activités terroristes». Le quotidien israélien Haaretz a en outre annoncé que le ministre des Affaires étrangères Shimon Peres allait rencontrer en fin de semaine des responsables de l’Autorité palestinienne afin de tenter de trouver des solutions pour parer à la grave crise humanitaire qui frappe la population palestinienne.
Le gouvernement israélien vient par ailleurs, après des mois de blocus, d’autoriser quelque dix mille Palestiniens de la bande de Gaza à retourner travailler quotidiennement sur son territoire. Ils étaient plus de 50 000 à s’y rendre tous les jours avant le début de l’Intifada. Sur le plan militaire enfin, le ministre de la Défense, Benyamin Ben Eliezer vient d’annoncer que l’armée israélienne pourrait d’ici la fin de la semaine se retirer de la ville autonome d’Hébron. A la suite d’attentats particulièrement meurtriers, les soldats de Tsahal réoccupent en effet depuis le mois de juin la quasi totalité de la Cisjordanie et ce n’est que récemment qu’Israël a levé le couvre-feu imposé pendant la journée sur les villes autonomes.
par Mounia Daoudi
Article publié le 16/10/2002