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Francophonie

Comment éviter la fuite des cerveaux

Donner la possibilité aux étudiants des pays francophones de rester dans leur pays et d’y trouver un débouché professionnel : c’est dans cette optique que travaille dorénavant l’Agence universitaire de la francophonie, notamment dans le cadre de la mise en place de son programme de campus numériques. Au Liban, pays hôte du IXème sommet de la francophonie, où les chefs d’Etat et de gouvernement arrivent aujourd’hui, cette politique prend tout son sens.
De notre envoyée spéciale à Beyrouth

C’est à Berytech, un pôle technologique au sein duquel les étudiants qui ont des projets reçoivent le soutien des entreprises libanaises, que le prix El Fasi qui récompense des chercheurs francophones a été remis hier, à Beyrouth, en marge du sommet. L’Agence universitaire de la francophonie, l’opérateur chargé de l’enseignement supérieur qui a créé cette récompense il y a quelques années, a choisi d’implanter sur ce même site son campus numérique au Liban. Pour la plus grande satisfaction de Michèle Gendreau-Massaloux, rectrice de l’AUF, qui désire avant tout aider les universités francophones à proposer des diplômes «professionnellement efficaces».

Quoi de mieux alors que donner aux étudiants l’accès, durant leur cursus universitaire, à un «environnement» où ils sont en contact direct avec les entreprises. C’est le meilleur moyen de leur offrir des débouchés et de les convaincre de rester dans leur pays à la fin de leurs études. Cette problématique est particulièrement importante au Liban, un pays dans lequel de nombreux jeunes choisissent l’expatriation. Mais elle est aussi valable dans les pays d’Afrique francophone où les étudiants partent souvent faire leurs études dans les pays du Nord et ne reviennent pas toujours. «Ne pas participer à la fuite des cerveaux», Michèle Gendreau-Massaloux insiste sur cette idée.

Obtenir un diplôme grâce à Internet

D’ailleurs, le programme d’implantation de campus numériques au sein des universités francophones a tenu compte de cet objectif. Il s’agit d’un projet lancé il y a plusieurs années mais qui a été remanié à l’arrivée de Michèle Gendreau-Massaloux à la tête de l’AUF, après le sommet de Moncton en 1999. Désormais, on ne parle plus d’université virtuelle mais de centres d’accès à l’information au sein desquels les étudiants peuvent utiliser les nouvelles technologies pour faciliter leurs travaux de recherches (accès à des banques de données en ligne, visioconférences) ou suivre des cours grâce à Internet. Certains centres, mieux équipés, deviennent des campus numériques. C’est le cas, par exemple, à Beyrouth et depuis peu au Bénin. Dans chacun de ces centres, des tuteurs aident les utilisateurs qu’ils soient étudiants ou professeurs. Ils jouent un rôle central et sont recrutés en fonction de leur compétence universitaire mais aussi pédagogique.

Un certain nombre de formations diplômantes sont proposées dans ce cadre. Ainsi, un étudiant sénégalais peut suivre de Dakar les cours du DESS de communication de l’université de Strasbourg et obtenir, en bout de course, ce diplôme. Ou profiter d’autres formations en sciences de l’information, environnement, informatique. L’AUF va essayer d’élargir rapidement son offre, encore restreinte, en tenant compte, à chaque fois, des besoins et des débouchés nationaux. Pour essayer d’orienter les étudiants vers des formations utiles dans leurs pays.

Cela ne signifie pas que l’Agence n’aide pas, par ailleurs, les étudiants qui veulent se former directement dans les universités francophones à l’étranger. Un millier de bourses sont octroyées chaque année. Mais Michèle Gendreau-Massaloux souhaite aussi pouvoir mettre en place, dans ce cadre, un suivi des étudiants pour les aider à trouver un emploi dans leur pays d’origine.



par Valérie  Gas

Article publié le 17/10/2002