Francophonie
Dans les coulisses d’une élection
La nomination du prochain secrétaire général de la francophonie est un moment fort du sommet de Beyrouth. Boutros Boutros-Ghali occupe ce poste depuis le sommet de Hanoï, en 1997, date à laquelle il avait été choisi pour être le premier porte-parole d’une nouvelle organisation francophone déjà désireuse de prendre une dimension politique. Aujourd’hui, deux candidats s’opposent: Abdou Diouf et Henri Lopès.
De notre envoyée spéciale à Beyrouth
C’est à la fin du IXe sommet de la francophonie de Beyrouth, dimanche, que le nom du prochain secrétaire général sera connu. La décision revient aux chefs d’Etat et de gouvernement qui se réunissent aujourd’hui à huis clos. Officiellement, deux candidats sont en lice. Abdou Diouf, l’ancien président du Sénégal, et Henri Lopès, l’ambassadeur du Congo Brazzaville en France. Ces deux hommes ont été présentés par leurs Etats respectifs pour succéder à l’actuel secrétaire général, l’Egyptien Boutros Boutros-Ghali qui, «officiellement» n’a pourtant pas retiré sa candidature, posée l’année dernière. Il avait alors mené campagne pour être reconduit à son poste à l’occasion du sommet de Beyrouth prévu pour octobre 2001. Et puis, la conférence avait finalement été reportée après les attentats du 11 septembre. Cette situation inédite avait nécessité de prendre des mesures exceptionnelles et Boutros Boutros-Ghali avait obtenu une prolongation de son mandat d’un an, sans qu’une nouvelle élection ait eu lieu.
Aujourd’hui, la donne est différente. Boutros Boutros-Ghali a même affirmé, à Beyrouth, avant l’ouverture du sommet, qu’il ne désirait pas être reconduit pour un nouveau mandat. Même si, fidèle à son habitude, il a tenu à préciser qu’il s’en remettait à la décision des chefs d’Etat. «Cette décision est prise par les chefs d’Etat et de gouvernement… Je l’applaudirais quelle qu’elle soit… Je ne cherche pas un deuxième mandat».
En cinq années passées à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie, Boutros Boutros-Ghali a mis en œuvre une politique de rapprochement et de collaboration avec les autres organisations internationales ou régionales, dont il connaît bien le fonctionnement puisqu’il a été secrétaire général des Nations unies. Il a aussi participé à rendre la francophonie plus visible sur la scène internationale, par exemple, en menant des missions de médiation et d’observation des élections dans les pays africains. Mais il s’est heurté à un certain nombre de contraintes dues au fonctionnement et à la structure de l’organisation dont il prône, à l’occasion du sommet de Beyrouth, la réforme.
Abdou Diouf, favori
Qui va être choisi au final ? Abdou Diouf est parti grand favori. Mais Henri Lopès qui était déjà candidat en 1997 face à Boutros Boutros-Ghali, persiste à rester dans la course. D’ailleurs, il bénéficie du soutien de certains chefs d’Etat influents qui ont fait le déplacement à Beyrouth. Omar Bongo, le président gabonais, par exemple. Dans une interview accordée à Radio France Internationale, à son arrivée dans la capitale libanaise, celui-ci a d’ailleurs clairement exposé son point de vue sur la question en insistant sur l’absence de responsables originaires des pays d’Afrique centrale dans les organisations régionales et son désir de remédier à cette situation.
A la veille de l’annonce officielle, les jeux ne seraient, dit-on, pas encore totalement faits. Il est vrai qu’Abdou Diouf a toujours manifesté son souhait d’être un candidat rassembleur et d’obtenir une nomination par consensus. Sans réticence, ni opposition. Mais pour qu’il en soit ainsi, il faudrait que la candidature d’Henri Lopès soit retirée au dernier moment. Plusieurs fois, depuis le début de la semaine, cette hypothèse a été évoquée sans qu’il n’y ait jamais de confirmation officielle. Le président Bongo a ainsi estimé que l’on irait «sûrement au vote».
Cette solution ne correspond pas à l’esprit d’une francophonie que les chefs d’Etat et de gouvernement veulent unanime. Mais Charles Rizk, représentant personnel du président libanais Emile Lahoud, a estimé qu’une élection aux voix était malgré tout envisageable en précisant aussi que, d’ici demain, les choses pouvaient tout aussi bien «se régler progressivement».
C’est à la fin du IXe sommet de la francophonie de Beyrouth, dimanche, que le nom du prochain secrétaire général sera connu. La décision revient aux chefs d’Etat et de gouvernement qui se réunissent aujourd’hui à huis clos. Officiellement, deux candidats sont en lice. Abdou Diouf, l’ancien président du Sénégal, et Henri Lopès, l’ambassadeur du Congo Brazzaville en France. Ces deux hommes ont été présentés par leurs Etats respectifs pour succéder à l’actuel secrétaire général, l’Egyptien Boutros Boutros-Ghali qui, «officiellement» n’a pourtant pas retiré sa candidature, posée l’année dernière. Il avait alors mené campagne pour être reconduit à son poste à l’occasion du sommet de Beyrouth prévu pour octobre 2001. Et puis, la conférence avait finalement été reportée après les attentats du 11 septembre. Cette situation inédite avait nécessité de prendre des mesures exceptionnelles et Boutros Boutros-Ghali avait obtenu une prolongation de son mandat d’un an, sans qu’une nouvelle élection ait eu lieu.
Aujourd’hui, la donne est différente. Boutros Boutros-Ghali a même affirmé, à Beyrouth, avant l’ouverture du sommet, qu’il ne désirait pas être reconduit pour un nouveau mandat. Même si, fidèle à son habitude, il a tenu à préciser qu’il s’en remettait à la décision des chefs d’Etat. «Cette décision est prise par les chefs d’Etat et de gouvernement… Je l’applaudirais quelle qu’elle soit… Je ne cherche pas un deuxième mandat».
En cinq années passées à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie, Boutros Boutros-Ghali a mis en œuvre une politique de rapprochement et de collaboration avec les autres organisations internationales ou régionales, dont il connaît bien le fonctionnement puisqu’il a été secrétaire général des Nations unies. Il a aussi participé à rendre la francophonie plus visible sur la scène internationale, par exemple, en menant des missions de médiation et d’observation des élections dans les pays africains. Mais il s’est heurté à un certain nombre de contraintes dues au fonctionnement et à la structure de l’organisation dont il prône, à l’occasion du sommet de Beyrouth, la réforme.
Abdou Diouf, favori
Qui va être choisi au final ? Abdou Diouf est parti grand favori. Mais Henri Lopès qui était déjà candidat en 1997 face à Boutros Boutros-Ghali, persiste à rester dans la course. D’ailleurs, il bénéficie du soutien de certains chefs d’Etat influents qui ont fait le déplacement à Beyrouth. Omar Bongo, le président gabonais, par exemple. Dans une interview accordée à Radio France Internationale, à son arrivée dans la capitale libanaise, celui-ci a d’ailleurs clairement exposé son point de vue sur la question en insistant sur l’absence de responsables originaires des pays d’Afrique centrale dans les organisations régionales et son désir de remédier à cette situation.
A la veille de l’annonce officielle, les jeux ne seraient, dit-on, pas encore totalement faits. Il est vrai qu’Abdou Diouf a toujours manifesté son souhait d’être un candidat rassembleur et d’obtenir une nomination par consensus. Sans réticence, ni opposition. Mais pour qu’il en soit ainsi, il faudrait que la candidature d’Henri Lopès soit retirée au dernier moment. Plusieurs fois, depuis le début de la semaine, cette hypothèse a été évoquée sans qu’il n’y ait jamais de confirmation officielle. Le président Bongo a ainsi estimé que l’on irait «sûrement au vote».
Cette solution ne correspond pas à l’esprit d’une francophonie que les chefs d’Etat et de gouvernement veulent unanime. Mais Charles Rizk, représentant personnel du président libanais Emile Lahoud, a estimé qu’une élection aux voix était malgré tout envisageable en précisant aussi que, d’ici demain, les choses pouvaient tout aussi bien «se régler progressivement».
par Valérie Gas
Article publié le 19/10/2002