Environnement
Willy ne veut pas se sauver
Pas facile de redevenir un orque des mers quand on a connu la gloire en aquarium grâce à Hollywood. Keiko, la star des cétacés qui a joué dans la trilogie Sauvez Willy, en fait la dure expérience. Ramené en Islande en 1998 après des années de captivité et finalement mis en liberté en juillet 2002, il n’a pas réussi à reprendre sa place parmi les siens au fond des océans.
Quand Keiko est malade, on le soigne. Quand Keiko a faim, on le nourrit. Quand Keiko veut s’amuser, on joue avec lui. Mais quand Keiko est tout seul au milieu d’un grand fjord gelé, qu’est-ce qu’il devient ? Après quatre ans d’une liberté qui lui a demandé de nombreux apprentissages (s’acclimater à l’eau froide, retrouver son instinct de chasseur, reconnaître les espèces…), il cherche aujourd’hui désespérément la compagnie de ses anciens geôliers, les hommes, en revenant au large des côtes de Norvège et en s’approchant des bateaux, attiré par le bruit des voix.
Car l’orque le plus populaire de la planète n’a pas fait le deuil de son ancienne vie pendant laquelle il a passé près de vingt ans en compagnie des humains. Né en 1977 (ou 1978) dans les eaux islandaises, Keiko a été capturé en 1979 et a commencé à cette date un long parcours d’animal d’exhibition dans les parcs aquatiques. D’abord, dans son pays natal puis au Reino Aventura de Mexico. C’est là que les producteurs de la grande saga cinématographique Sauvez Willy (qui raconte les aventures d’un orque et d’un jeune garçon) l’ont repéré et engagé en guest star de leur film dont le succès a provoqué une mobilisation internationale en faveur des cétacés captifs.
Tant et si bien, qu’au bout d’un temps, après trois épisodes et beaucoup de millions de dollars (onze), tout a été fait pour assurer à Willy, alias Keiko dans la vie de tous les jours, une retraite heureuse, donc libre. La Fondation Sauvez Willy a ainsi recueilli des fonds et des soutiens pour permettre de rapatrier notre ami cétacé. C’est comme ça qu’un beau matin de septembre 1998, l’orque est arrivé en avion (un C-17 Globemaster, le seul appareil capable de réaliser un transport si exceptionnel) en Islande et a été mis a l’eau dans la baie Klettsvik de Vestmannaeyjar. Après un programme de réadaptation de quatre ans, il a été totalement libéré cet été.
Il n’avait pas de compagnon
Mais décidément dans la vie, ce n’est jamais comme au cinéma. Dans Sauvez Willy, l’orque rebelle finit par retrouver ses congénères et sa liberté, et s’en trouve très heureux. Dans les eaux froides d’Islande, Keiko a, par contre, été confronté à un milieu si ce n’est franchement hostile, tout au moins inhospitalier. Pas facile, en effet, pour un animal de retrouver ses repères dans l’océan après tant d’années de captivité, ni de trouver sa place au milieu de ses congénères qui ont des règles et des codes que le pauvre Keiko ignore aujourd’hui presque totalement.
D’ailleurs, les spécialistes ne sont pas étonnés du comportement de l’orque. Il a appris à communiquer avec les hommes, à vivre dans un bassin de quelques dizaines de mètres, à jouer avec un ballon en échange d’un poisson ou d’une caresse mais, dans le même temps, il a oublié comment trouver de la nourriture ailleurs que dans un seau, comment reconnaître et se faire reconnaître par ses semblables qu’il comprend finalement beaucoup moins bien que les hommes.
Pour preuve, durant son escapade dans les eaux troubles de la liberté, il est resté tout seul. Il ne semble pas avoir réussi à s’intégrer dans un groupe d’orques. Quand il est revenu près de la Norvège dans le fjord de Shaalvik, il n’avait pas de compagnon. Et en plus, il était malade et a dû être traité aux antibiotiques. Les scientifiques ne sont pas, non plus, convaincus qu’il ait réussi à se nourrir. Car il a fallu recommencer à lui fournir ses quelque cinquante kilos de poissons quotidiens.
Que va donc devenir Keiko ? Les autorités norvégiennes réfléchissent à cette question. Elles ont déjà décidé d’interdire l’approche à moins de cinquante mètres de l’orque qui est, bien sûr, devenu une attraction touristique. Mais aussi un danger pour les pêcheurs car il provoque une agitation inhabituelle dans une zone très poissonneuse et risque de perturber leur activité. La solution pourrait bien être de le transférer dans un autre fjord, plus sauvage et fréquenté par ses congénères pour qu’il puisse de nouveau tenter de reprendre le cours normal de sa vie d’orque.
Car l’orque le plus populaire de la planète n’a pas fait le deuil de son ancienne vie pendant laquelle il a passé près de vingt ans en compagnie des humains. Né en 1977 (ou 1978) dans les eaux islandaises, Keiko a été capturé en 1979 et a commencé à cette date un long parcours d’animal d’exhibition dans les parcs aquatiques. D’abord, dans son pays natal puis au Reino Aventura de Mexico. C’est là que les producteurs de la grande saga cinématographique Sauvez Willy (qui raconte les aventures d’un orque et d’un jeune garçon) l’ont repéré et engagé en guest star de leur film dont le succès a provoqué une mobilisation internationale en faveur des cétacés captifs.
Tant et si bien, qu’au bout d’un temps, après trois épisodes et beaucoup de millions de dollars (onze), tout a été fait pour assurer à Willy, alias Keiko dans la vie de tous les jours, une retraite heureuse, donc libre. La Fondation Sauvez Willy a ainsi recueilli des fonds et des soutiens pour permettre de rapatrier notre ami cétacé. C’est comme ça qu’un beau matin de septembre 1998, l’orque est arrivé en avion (un C-17 Globemaster, le seul appareil capable de réaliser un transport si exceptionnel) en Islande et a été mis a l’eau dans la baie Klettsvik de Vestmannaeyjar. Après un programme de réadaptation de quatre ans, il a été totalement libéré cet été.
Il n’avait pas de compagnon
Mais décidément dans la vie, ce n’est jamais comme au cinéma. Dans Sauvez Willy, l’orque rebelle finit par retrouver ses congénères et sa liberté, et s’en trouve très heureux. Dans les eaux froides d’Islande, Keiko a, par contre, été confronté à un milieu si ce n’est franchement hostile, tout au moins inhospitalier. Pas facile, en effet, pour un animal de retrouver ses repères dans l’océan après tant d’années de captivité, ni de trouver sa place au milieu de ses congénères qui ont des règles et des codes que le pauvre Keiko ignore aujourd’hui presque totalement.
D’ailleurs, les spécialistes ne sont pas étonnés du comportement de l’orque. Il a appris à communiquer avec les hommes, à vivre dans un bassin de quelques dizaines de mètres, à jouer avec un ballon en échange d’un poisson ou d’une caresse mais, dans le même temps, il a oublié comment trouver de la nourriture ailleurs que dans un seau, comment reconnaître et se faire reconnaître par ses semblables qu’il comprend finalement beaucoup moins bien que les hommes.
Pour preuve, durant son escapade dans les eaux troubles de la liberté, il est resté tout seul. Il ne semble pas avoir réussi à s’intégrer dans un groupe d’orques. Quand il est revenu près de la Norvège dans le fjord de Shaalvik, il n’avait pas de compagnon. Et en plus, il était malade et a dû être traité aux antibiotiques. Les scientifiques ne sont pas, non plus, convaincus qu’il ait réussi à se nourrir. Car il a fallu recommencer à lui fournir ses quelque cinquante kilos de poissons quotidiens.
Que va donc devenir Keiko ? Les autorités norvégiennes réfléchissent à cette question. Elles ont déjà décidé d’interdire l’approche à moins de cinquante mètres de l’orque qui est, bien sûr, devenu une attraction touristique. Mais aussi un danger pour les pêcheurs car il provoque une agitation inhabituelle dans une zone très poissonneuse et risque de perturber leur activité. La solution pourrait bien être de le transférer dans un autre fjord, plus sauvage et fréquenté par ses congénères pour qu’il puisse de nouveau tenter de reprendre le cours normal de sa vie d’orque.
par Valérie Gas
Article publié le 02/10/2002