Irak
Vers un compromis à l’ONU
Les orateurs, qui ont participé deux jours durant au débat public sur l’Irak au Conseil de sécurité de l’ONU, ont été unanimes à condamner les velléités américaines concernant une offensive militaire contre le régime de Bagdad. Tous se sont en effet prononcés pour renforcer avant tout le régime des inspections en désarmement, mettant ainsi en minorité Washington pour qui renverser le régime de Saddam Hussein reste la priorité. Mais face à cette levée de boucliers, l’administration américaine pourrait revoir sa copie en acceptant un compromis qui n’imposerait pas l’automaticité d’un recours à la force au cas où l’Irak ne respecterait pas ses engagements. Mais les termes de ce compromis restent à ce jour très vagues et les consultations se poursuivent encore entre les différents membres du Conseil de sécurité pour sortir de l’impasse actuelle.
Dès la fin du débat public sur l’Irak, qui a ouvertement condamné la position de Washington, un texte a circulé aux Nations unies portant sur une nouvelle proposition américaine destinée à mettre fin à l’impasse dans laquelle se trouve actuellement le Conseil de sécurité. Selon ce document en effet, l’administration Bush s’engagerait à ce qu’aucune action militaire ne soit entreprise avant une réunion du Conseil de sécurité. Ce dernier ayant été au préalable saisi par le chef des inspecteurs de l’ONU à la suite d’une violation irakienne du régime des inspections. Washington, qui reste attaché à ce qu’une seule résolution –et non deux comme le souhaite la France– soit adoptée, aurait proposé une formulation en deux temps. Le premier paragraphe stipulant ainsi que le chef des inspecteurs de l’ONU adressera immédiatement au Conseil de sécurité un rapport sur tout manquement de l’Irak et le second prévoyant, dès réception de ce document, une réunion immédiate du Conseil pour étudier «les moyens de rétablir la paix et la sécurité internationale».
Cette proposition, si elle marque sans conteste un net recul de la position de l’administration Bush, inquiète en revanche de nombreux diplomates qui estiment qu’elle met une trop forte pression sur les inspecteurs, en leur donnant notamment le pouvoir d’estimer la gravité d’une éventuelle violation du régime de Bagdad. Elle ne précise pas en outre quelles seront «les conséquences» pour l’Irak s’il ne respecte pas ses engagements et surtout, plus inquiétant encore, elle ne lie pas une possible offensive militaire à une seconde résolution de l’ONU. Contre toute attente et alors qu’elle s’était déclarée contre toute intervention militaire qui ne soit pas mandatée par le Conseil de sécurité, la France pourrait adhérer à la proposition américaine. Tout le monde affiche d’ ailleurs son optimisme à commencer par le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, qui a notamment affirmé que le Conseil allait très prochainement voter une nouvelle résolution «renforçant l’efficacité des inspecteurs et exigeant que les autorités irakiennes se plient à leurs demandes».
Washington libre d’agir hors du cadre de l’ONU
Si l’administration américaine semble avoir accepté de prendre en considération les différentes positions exprimées sur le dossier irakien, elle reste toutefois totalement libre d’intervenir militairement contre le régime de Saddam Hussein. Le secrétaire d’Etat américain Colin Powell, qui s’est rendu jeudi à New York alors que sa visite n’était pas prévue, a en effet rappelé que «les Etats-Unis agissent actuellement en vertu de l’autorité donnée la semaine dernière au président par le Congrès». Il a même précisé que si les élus américains avaient demandé à George Bush qu’«il agisse avec les Nations unies pour voir s’il est possible de faire face collectivement au problème», ils lui avaient également donné toute «autorité pour agir, que les Nations unies soient actives ou non». Le chef de la diplomatie américaine a en outre souligné que toute nouvelle résolution «conservera au président américain, si l’ONU n’est pas décidée à agir, le droit d’agir en auto-défense avec d’autres nations».
Cette position est largement partagée par la Grande-Bretagne, fidèle alliée des Etats-Unis. Le ministre britannique des Affaires étrangères n’a pas exclu en effet que Washington et Londres interviennent militairement en Irak sans résolution de l’ONU. «Il est tout à fait justifié pour les Etats-Unis, comme pour nous, de réserver leur position si les Nations unies ne prennent par leurs responsabilités», a notamment affirmé vendredi Jack Straw, en précisant que son pays était «prêt à passer par la voie des Nations unies si toutefois elle réussit».
Cette proposition, si elle marque sans conteste un net recul de la position de l’administration Bush, inquiète en revanche de nombreux diplomates qui estiment qu’elle met une trop forte pression sur les inspecteurs, en leur donnant notamment le pouvoir d’estimer la gravité d’une éventuelle violation du régime de Bagdad. Elle ne précise pas en outre quelles seront «les conséquences» pour l’Irak s’il ne respecte pas ses engagements et surtout, plus inquiétant encore, elle ne lie pas une possible offensive militaire à une seconde résolution de l’ONU. Contre toute attente et alors qu’elle s’était déclarée contre toute intervention militaire qui ne soit pas mandatée par le Conseil de sécurité, la France pourrait adhérer à la proposition américaine. Tout le monde affiche d’ ailleurs son optimisme à commencer par le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, qui a notamment affirmé que le Conseil allait très prochainement voter une nouvelle résolution «renforçant l’efficacité des inspecteurs et exigeant que les autorités irakiennes se plient à leurs demandes».
Washington libre d’agir hors du cadre de l’ONU
Si l’administration américaine semble avoir accepté de prendre en considération les différentes positions exprimées sur le dossier irakien, elle reste toutefois totalement libre d’intervenir militairement contre le régime de Saddam Hussein. Le secrétaire d’Etat américain Colin Powell, qui s’est rendu jeudi à New York alors que sa visite n’était pas prévue, a en effet rappelé que «les Etats-Unis agissent actuellement en vertu de l’autorité donnée la semaine dernière au président par le Congrès». Il a même précisé que si les élus américains avaient demandé à George Bush qu’«il agisse avec les Nations unies pour voir s’il est possible de faire face collectivement au problème», ils lui avaient également donné toute «autorité pour agir, que les Nations unies soient actives ou non». Le chef de la diplomatie américaine a en outre souligné que toute nouvelle résolution «conservera au président américain, si l’ONU n’est pas décidée à agir, le droit d’agir en auto-défense avec d’autres nations».
Cette position est largement partagée par la Grande-Bretagne, fidèle alliée des Etats-Unis. Le ministre britannique des Affaires étrangères n’a pas exclu en effet que Washington et Londres interviennent militairement en Irak sans résolution de l’ONU. «Il est tout à fait justifié pour les Etats-Unis, comme pour nous, de réserver leur position si les Nations unies ne prennent par leurs responsabilités», a notamment affirmé vendredi Jack Straw, en précisant que son pays était «prêt à passer par la voie des Nations unies si toutefois elle réussit».
par Mounia Daoudi
Article publié le 18/10/2002