Congo démocratique
Les forces étrangères se retirent
Le Kivu à l’est de la république démocratique du Congo est à nouveau le théâtre de violents combats. Le principe de certains accords de partage du pouvoir qui semblait acquis volent en éclat. Tout le monde accuse tout le monde.
Malgré l’échec du dialogue inter-congolais une certaine accalmie c’était pourtant installée dans la guerre que se livrent des milices appuyées par des pays étrangers. Mais de nouvelles divergences politiques ont recréé un cadre propice à la reprise des affrontements. La poursuite des hostilités dans partie orientale de la République démocratique du Congo inquiète les médiateurs sud-africains, la Monuc (Mission des Nations-unies pour le Congo), les envoyés spéciaux du secrétaire général de l’ONU, et même le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda, tous trois impliqués dans le conflit congolais.
Le Rwanda, qui a annoncé le retrait total de ses troupes de la RDC, confirme par ailleurs qu’il n’entretient aucune velléité de retour sur le sol congolais. Mais il accuse les ex-FAR (Forces armées rwandaises) et les Interahamwe (miliciens hutus rwandais) responsables du génocide de 1994, d’être les principales forces de combat actives depuis quelques jours à Uvira, dans le sud-Kivu, ville frontalière du Rwanda. Le gouvernement rwandais craint pour sa sécurité et se «réserve le droit de défendre le pays contre les ex-FAR et les Interahamwe et il entend choisir le moyen le plus approprié de le faire, quand le juste moment viendra», affirme un porte-parole de l’armée rwandaise.
Les Maï-Maï, groupes armés, traditionnellement alliés au pouvoir de Kinshasa, avaient pris le contrôle de la ville d’Uvira le 13 octobre, après de violents combats livrés aux forces présentes dans la région, celles du RCD (Rassemblement congolais pour la démocratique) en l’occurrence. Les Maï-Maï ont été soutenus par les combattants Banyamulenge (Tutsis congolais du Sud-Kivu) dissidents du mouvement rebelle RCD, protégé du Rwanda. Kigali en a conclu que ces assauts étaient «un rideau de fumée pour donner un semblant de logique à cette nouvelle offensive du gouvernement de Kinshasa».
Les efforts sud-africains réduits à néant
On signale également la participation aux combats de rebelles hutus venus du Burundi. Mais la vraie difficulté pour les médiateurs n’est plus seulement de trouver un compromis entre mouvements rebelles à Uvira, mais de calmer aujourd’hui des affrontements entre les ethnies rivales, Hema et Lendu, à Bunia sur le lac Albert à la frontière avec l’Ouganda. Les miliciens du groupe ethnique Hema, regroupés au sein de l’UPC (Union des patriotes du Congo) combattent les Lendu qui seraient soutenus par une branche du Rassemblement congolais pour la démocratie, le RCD-ML (Mouvement de libération).
La Monuc, les organisations humanitaires et les représentants des Nations-unies s’inquiètent à nouveau d’un embrasement général de l’est de la République démocratique du Congo. Le MLC (Mouvement de libération du Congo) de Jean-pierre Bemba combat aujourd’hui le RCD-N de Roger Lumbala, son allié d’hier, dissidence du RCD-ML de Mbusa Nyamuisi, pour prendre le contrôle des principales villes de la région de l’Ituri, vers la frontière ougandaise. Les plans d’unification entre les différentes factions de cette région, qui ont fait suite aux accords de Sun City d’avril 2002, se trouvent ainsi tous remis en cause. Tous les acteurs politiques et militaires de la région s’affrontent, réduisant à néant les efforts du président sud-africain Thabo Mbeki qui souhaitait faire accepter aux uns et aux autres un plan de réconciliation et de gouvernance collégiale, 1+4. Un président et quatre vice-présidents.
Le Rwanda, qui a annoncé le retrait total de ses troupes de la RDC, confirme par ailleurs qu’il n’entretient aucune velléité de retour sur le sol congolais. Mais il accuse les ex-FAR (Forces armées rwandaises) et les Interahamwe (miliciens hutus rwandais) responsables du génocide de 1994, d’être les principales forces de combat actives depuis quelques jours à Uvira, dans le sud-Kivu, ville frontalière du Rwanda. Le gouvernement rwandais craint pour sa sécurité et se «réserve le droit de défendre le pays contre les ex-FAR et les Interahamwe et il entend choisir le moyen le plus approprié de le faire, quand le juste moment viendra», affirme un porte-parole de l’armée rwandaise.
Les Maï-Maï, groupes armés, traditionnellement alliés au pouvoir de Kinshasa, avaient pris le contrôle de la ville d’Uvira le 13 octobre, après de violents combats livrés aux forces présentes dans la région, celles du RCD (Rassemblement congolais pour la démocratique) en l’occurrence. Les Maï-Maï ont été soutenus par les combattants Banyamulenge (Tutsis congolais du Sud-Kivu) dissidents du mouvement rebelle RCD, protégé du Rwanda. Kigali en a conclu que ces assauts étaient «un rideau de fumée pour donner un semblant de logique à cette nouvelle offensive du gouvernement de Kinshasa».
Les efforts sud-africains réduits à néant
On signale également la participation aux combats de rebelles hutus venus du Burundi. Mais la vraie difficulté pour les médiateurs n’est plus seulement de trouver un compromis entre mouvements rebelles à Uvira, mais de calmer aujourd’hui des affrontements entre les ethnies rivales, Hema et Lendu, à Bunia sur le lac Albert à la frontière avec l’Ouganda. Les miliciens du groupe ethnique Hema, regroupés au sein de l’UPC (Union des patriotes du Congo) combattent les Lendu qui seraient soutenus par une branche du Rassemblement congolais pour la démocratie, le RCD-ML (Mouvement de libération).
La Monuc, les organisations humanitaires et les représentants des Nations-unies s’inquiètent à nouveau d’un embrasement général de l’est de la République démocratique du Congo. Le MLC (Mouvement de libération du Congo) de Jean-pierre Bemba combat aujourd’hui le RCD-N de Roger Lumbala, son allié d’hier, dissidence du RCD-ML de Mbusa Nyamuisi, pour prendre le contrôle des principales villes de la région de l’Ituri, vers la frontière ougandaise. Les plans d’unification entre les différentes factions de cette région, qui ont fait suite aux accords de Sun City d’avril 2002, se trouvent ainsi tous remis en cause. Tous les acteurs politiques et militaires de la région s’affrontent, réduisant à néant les efforts du président sud-africain Thabo Mbeki qui souhaitait faire accepter aux uns et aux autres un plan de réconciliation et de gouvernance collégiale, 1+4. Un président et quatre vice-présidents.
par Didier Samson
Article publié le 17/10/2002