Politique française
La dure réforme du Parti socialiste
Lors du conseil national du Parti socialiste (PS), ce week-end, François Hollande a dévoilé la ligne politique qu’il entend imposer à son parti au congrès de mai 2003. Il a notamment plaidé pour un «réformisme de gauche», mais il n’a, semble-t-il, pas convaincu son opposition interne qui lui reproche, depuis quelques mois déjà, son «consensus mou».
Sous la pression de contestations internes - Henri Emmanuelli et Jean-Luc Mélenchon d’un côté, Julien Dray, Arnaud Montebourg et Vincent Peillon, de l’autre - le premier secrétaire du PS a estimé, ce week-end lors du congrès national du mouvement, qu’il était temps que son parti soit «aussi à gauche que souhaitable et aussi réformiste que nécessaire». Pressé de toutes parts de définir sa stratégie pour le futur congrès de Dijon prévu du 16 au 18 mai 2003, François Hollande a déclaré qu’il se «garderait bien de clore» un débat militant qui débute à peine après le double échec électoral du printemps tout en réaffirmant sa volonté de préserver l’unité du parti dans le combat contre la droite.
Pour François Hollande, la conjugaison de quatre facteurs a conduit à l’élimination de Lionel Jospin au premier tour de l’élection présidentielle : la division de la gauche, l’éloignement des catégories populaires, la gravité de la crise politique et l’effacement de l’identité socialiste. Ainsi, partant de cette compréhension de la défaite socialiste, le premier secrétaire du PS a donc tiré les leçons et les orientations que le parti devait mettre en œuvre assez rapidement. Pour ses principaux détracteurs, ce discours n’a pas apporté les éclaircissements attendus qu’ils jugent nécessaires. A mi-chemin entre la défaite présidentielle du 21 avril et le congrès de Dijon, le PS est partagé sur des questions essentielles comme l’Europe, l’attitude à adopter face à la mondialisation, la sécurité ou les services publics.
Un isolement relatif
Alors que la polémique ne cesse d’enfler entre partisans et adversaires d’un coup de barre à gauche, entre «sociaux-gauchistes» et «sociaux-libéraux», François Hollande a refusé de s’engager plus avant sur ce terrain : «il ne peut y avoir de place entre nous pour la suspicion, les anathèmes ou les caricatures», a-t-il lancé. A l’aile gauche, François Hollande a répondu : «chaque fois que nous avons perdu, ce n’est pas d’avoir été moins à gauche, c’est de nous être isolés des Français». Ce discours, loin de les apaiser, a nourri les critiques du «Nouveau monde», le tandem constitué par Henri Emmanuelli et Jean-Luc Mélenchon qui prônent précisément un rapprochement entre la «gauche de gestion et la gauche de contestation». En revanche, François Hollande s’est montré plus réceptif à l’exigence de «rénovation» exprimée par le trio Julien Dray, Arnaud Montebourg et Vincent Peillon. Bien que moins virulents, les trois hommes se sont montrés guère convaincus. «La rénovation, ça ne peut pas être ce que j’ai entendu pour l’instant», a estimé Julien Dray.
Dans la bataille qui s’engage, François Hollande n’est pas totalement isolé et s’efforce même de constituer autour de lui un «axe majoritaire» qui devrait englober plusieurs poids lourds du parti, dont Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn, Pierre Mauroy, Daniel Vaillant et Elisabeth Guigou. «Ceux qui voudront venir viendront. Les autres iront se compter», a-t-il dit, non sans ironie.
Lire également :
Hollande, forcément convenu
(L’éditorial politique de Geneviève Goëtzinger)
Pour François Hollande, la conjugaison de quatre facteurs a conduit à l’élimination de Lionel Jospin au premier tour de l’élection présidentielle : la division de la gauche, l’éloignement des catégories populaires, la gravité de la crise politique et l’effacement de l’identité socialiste. Ainsi, partant de cette compréhension de la défaite socialiste, le premier secrétaire du PS a donc tiré les leçons et les orientations que le parti devait mettre en œuvre assez rapidement. Pour ses principaux détracteurs, ce discours n’a pas apporté les éclaircissements attendus qu’ils jugent nécessaires. A mi-chemin entre la défaite présidentielle du 21 avril et le congrès de Dijon, le PS est partagé sur des questions essentielles comme l’Europe, l’attitude à adopter face à la mondialisation, la sécurité ou les services publics.
Un isolement relatif
Alors que la polémique ne cesse d’enfler entre partisans et adversaires d’un coup de barre à gauche, entre «sociaux-gauchistes» et «sociaux-libéraux», François Hollande a refusé de s’engager plus avant sur ce terrain : «il ne peut y avoir de place entre nous pour la suspicion, les anathèmes ou les caricatures», a-t-il lancé. A l’aile gauche, François Hollande a répondu : «chaque fois que nous avons perdu, ce n’est pas d’avoir été moins à gauche, c’est de nous être isolés des Français». Ce discours, loin de les apaiser, a nourri les critiques du «Nouveau monde», le tandem constitué par Henri Emmanuelli et Jean-Luc Mélenchon qui prônent précisément un rapprochement entre la «gauche de gestion et la gauche de contestation». En revanche, François Hollande s’est montré plus réceptif à l’exigence de «rénovation» exprimée par le trio Julien Dray, Arnaud Montebourg et Vincent Peillon. Bien que moins virulents, les trois hommes se sont montrés guère convaincus. «La rénovation, ça ne peut pas être ce que j’ai entendu pour l’instant», a estimé Julien Dray.
Dans la bataille qui s’engage, François Hollande n’est pas totalement isolé et s’efforce même de constituer autour de lui un «axe majoritaire» qui devrait englober plusieurs poids lourds du parti, dont Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn, Pierre Mauroy, Daniel Vaillant et Elisabeth Guigou. «Ceux qui voudront venir viendront. Les autres iront se compter», a-t-il dit, non sans ironie.
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(L’éditorial politique de Geneviève Goëtzinger)
par Clarisse Vernhes
Article publié le 21/10/2002