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Union européenne

En route vers l’Europe à 25

La Commission européenne propose l’élargissement de l’Union des Quinze à dix nouveaux pays à partir de 2004. Le sommet européen de Copenhague, à la mi-décembre, entérinera officiellement le lancement d’une Europe à 25 forte de 455 millions d’habitants. Mais les pays entrants présentent aussi des faiblesses.
La Pologne, la République tchèque, la Hongrie, la Slovaquie, la Lituanie, la Lettonie, l'Estonie, la Slovénie, Malte et Chypre devraient marquer leur entrée dans l’Union européenne dès 2004 en participant aux élections européennes de juin. D’ici là, plusieurs étapes devront encore être franchies et les négociations en cours s’achever.

Dans l’immédiat, la Commission européenne rend public son rapport sur l’élargissement qui prend en compte les progrès accomplis au cours des trois ou cinq années de négociations, selon les pays, qui viennent de s’écouler. Les critères d’adhésion établis en 1993 portent sur la démocratie, l’économie de marché et la capacité à s’intégrer à l’Union. Elle propose donc que dix pays candidats soient admis, reportant à 2007, au moins, l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie. De plus, le cas épineux de la Turquie a été mis de côté et les négociations avec ce pays n’ont pas encore débuté.

Le rapport de la Commission européenne devra encore être entériné lors du prochain sommet européen de Bruxelles les 24 et 25 octobre prochain et l’élargissement à dix nouveaux membres officiellement approuvé au sommet de Copenhague les 12 et 13 décembre qui marque la fin de la présidence danoise. Cela ouvrira la porte à un nouveau traité européen, en 2003, inscrivant dans le marbre l’entrée de ces dix pays dans la communauté et, en 2004, leur participation effective aux instances communautaire, après ratification par les 25 membres.

Une incertitude demeure toutefois avec la situation qui prévaut dans l’un des pays européens, l’Irlande. En juin 2001 les Irlandais avaient en effet rejeté par 54% des suffrages la ratification du traité de Nice qui prévoyait l’élargissement de l’Union européenne. Un nouveau referendum «de rattrapage» a lieu le 19 octobre prochain car le suffrage universel est, dans ce pays contrairement aux autres membres de l’UE, le seul moyen de faire adopter ce traité. Un nouveau refus provoquerait, dit-on dans les milieux communautaires, «une crise institutionnelle sans précédent».

Disparités et faiblesses

Même en supposant le problème irlandais réglé en faveur de l’élargissement, l’arrivée de dix pays d’Europe centrale et orientale dans l’Union présente des avantages mais aussi des difficultés. Forte de 75 millions d’habitants supplémentaires, soit 455 millions d’âmes, l’UE, vaste marché, se hausse au rang de troisième plus grande puissance démographique au monde après la Chine et l’Inde. Mais la richesse totale de ces dix pays, avec un PIB cumulé de 404 milliards d’euros, n’atteint pas 5% du PIB de l’UE à quinze. La richesse par habitant des dix entrants est égale à 45% de celle des membres actuels de l’Union. Encore, les futurs membres ne sont-ils pas tous logés à la même enseigne: le PIB par habitant frôle les 70% de la moyenne européenne en Slovénie mais n’atteint que 40% en Pologne, le pays le plus peuplé des dix avec 39 millions d’habitants. Le coût de l’élargissement a été évalué par la Commission européenne à 40 milliards d’euros entre 2004 et 2006.

Outre ces disparités économiques et sociales, les pays d’Europe centrale qui vont intégrer l’Union européenne ont connu des années pénibles après l’écroulement de l’URSS et du bloc de l’Est. La Commission européenne n’omet pas de souligner, dans son rapport, les manquements en matière de lutte contrer la fraude, le blanchiment d’argent sale, le crime organisé et la corruption. Des insuffisances persistent dans le domaine de l’environnement avec une piètre qualité de l’eau, la faiblesse de la lutte contrer la pollution industrielle et les risques chimiques. A cela s’ajoutent les préoccupations de l’Europe occidentale en matière d’immigration clandestine et de porosité des frontières extérieures de l’UE.

L’Union européenne a donc prévu un certain nombre de garde-fous ou clauses de sauvegarde en cas de non-respect des règlements phytosanitaires sur les exportations agricoles, de la réglementation financière ou de la concurrence.

Lire également :

La marche forcée de l'élargissement
Chronique Europe de Valérie Lainé



par Francine  Quentin

Article publié le 09/10/2002