Brésil
Lula largement élu
Luiz ignacio Lula da Silva a largement remporté dimanche l'élection présidentielle avec 63% des suffrages. L'ex-ouvrier métallurgiste s'est donc hissé, sans surprise, à la tête du plus grand pays d'Amérique latine. Il devra honorer à la fois ses promesses de réformes sociales et de maîtrise des finances publiques.
De notre correspondante à Brasilia
Le suspense est si faible, à la veille du second tour de l’élection présidentielle, que les médias s’intéressent déjà à l’après-27 octobre. En effet, les préparatifs sont grands à Brasilia, où l’administration du président Cardoso s’apprête à passer le relais au vainqueur désigné par les urnes. Sur l’agenda officiel de Fernando Henrique Cardoso figure ainsi, à la date de mardi 29, une entrevue avec son successeur. Le président a déjà signé le décret prévoyant la mise à disposition des locaux destinés, à Brasilia, à l’équipe de transition chargée de préparer l’accession au pourvoir le 1er janvier prochain, du nouvel futur élu.
La campagne se referme donc sur une constatation : les trois semaines supplémentaires de joute verbale n’ont engendré ni surprise ni coups bas de la part des deux participants au duel électoral. Et l’avance de Lula s’est confirmée au fil des jours. Il devrait largement augmenter son assise populaire à l’issue de la journée de dimanche : il avait déjà reçu 39 millions de voix le 6 octobre, et pourrait approcher les 60 millions, grâce notamment aux soutiens obtenus durant ces trois semaines. Candidats malheureux, mais qui cumulent ensemble 30% des suffrages, le socialiste Anthony Garotinho et le centriste Ciro Gomes ont appelé à voter pour «Lula et le changement».
Lula et le PT ont aussi reçu, de façon plus surprenante, le soutien de grandes figures des partis conservateurs qui étaient «depuis toujours» au pouvoir ; tels l’ancien président José Sarney et sa fille Roseana, le sénateur de Bahia, Antonio Carlos Magalhaes ou encore l’ancien gouverneur de Sao Paulo, Paulo Maluf. «Ils ne savent pas encore comment être dans l’opposition» constate l’analyste politique de la chaîne Globo, Franklin Martins.
Le président Cardoso étrangement absent
Jamais favori des sondages, le dauphin du gouvernement sortant José Serra est encore très loin dans les enquêtes d’opinion. Mais il a déclaré, en fin de campagne, que la situation allait changer et que «la victoire est possible». Cependant, l’ancien ministre de la Santé, qui avait obtenu 19 millions de voix au premier tour, semble avoir bien du mal à combler son retard : il passerait de 23% à 34%. Les conseillers de José Serra ont pourtant essayé de détourner les électeurs de Lula, en tentant de leur faire peur. Peur de voir arriver la gauche et des admirateurs de Fidel Castro au pouvoir, peur de voir le Brésil devenir une nouvelle Argentine ou Venezuela. Mais l’écart entre les candidats s’est creusé, et l’argument a été abandonné.
Étrangement, le président Cardoso s’est tenu à l’écart de la campagne de son ami, compagnon lors de la création du parti social démocrate (PSDB). Il n’a participé à aucun meeting, n’a fait aucune intervention dans les programmes électoraux. Au contraire, il a même atténué les attaques lancées par son dauphin, assurant par exemple que le Brésil ne courait aucun risque avec son successeur, quel qu’il soit… Et durant l’entre deux tours, les marchés financiers si turbulents durant des mois, se sont calmés. La perspective de l’avènement de Lula est devenue une certitude, et le PT a commencé à dévoiler quelques projets où la rigueur budgétaire domine, rassurant les investisseurs. Le real s’est donc raffermi face au dollar, l’indice «risque pays» a diminué, et la bourse a connu des d’échanges positifs.
Dans l’esprit de tous les Brésiliens, les jeux semblent fait. Lula sera le prochain président du Brésil.
Le suspense est si faible, à la veille du second tour de l’élection présidentielle, que les médias s’intéressent déjà à l’après-27 octobre. En effet, les préparatifs sont grands à Brasilia, où l’administration du président Cardoso s’apprête à passer le relais au vainqueur désigné par les urnes. Sur l’agenda officiel de Fernando Henrique Cardoso figure ainsi, à la date de mardi 29, une entrevue avec son successeur. Le président a déjà signé le décret prévoyant la mise à disposition des locaux destinés, à Brasilia, à l’équipe de transition chargée de préparer l’accession au pourvoir le 1er janvier prochain, du nouvel futur élu.
La campagne se referme donc sur une constatation : les trois semaines supplémentaires de joute verbale n’ont engendré ni surprise ni coups bas de la part des deux participants au duel électoral. Et l’avance de Lula s’est confirmée au fil des jours. Il devrait largement augmenter son assise populaire à l’issue de la journée de dimanche : il avait déjà reçu 39 millions de voix le 6 octobre, et pourrait approcher les 60 millions, grâce notamment aux soutiens obtenus durant ces trois semaines. Candidats malheureux, mais qui cumulent ensemble 30% des suffrages, le socialiste Anthony Garotinho et le centriste Ciro Gomes ont appelé à voter pour «Lula et le changement».
Lula et le PT ont aussi reçu, de façon plus surprenante, le soutien de grandes figures des partis conservateurs qui étaient «depuis toujours» au pouvoir ; tels l’ancien président José Sarney et sa fille Roseana, le sénateur de Bahia, Antonio Carlos Magalhaes ou encore l’ancien gouverneur de Sao Paulo, Paulo Maluf. «Ils ne savent pas encore comment être dans l’opposition» constate l’analyste politique de la chaîne Globo, Franklin Martins.
Le président Cardoso étrangement absent
Jamais favori des sondages, le dauphin du gouvernement sortant José Serra est encore très loin dans les enquêtes d’opinion. Mais il a déclaré, en fin de campagne, que la situation allait changer et que «la victoire est possible». Cependant, l’ancien ministre de la Santé, qui avait obtenu 19 millions de voix au premier tour, semble avoir bien du mal à combler son retard : il passerait de 23% à 34%. Les conseillers de José Serra ont pourtant essayé de détourner les électeurs de Lula, en tentant de leur faire peur. Peur de voir arriver la gauche et des admirateurs de Fidel Castro au pouvoir, peur de voir le Brésil devenir une nouvelle Argentine ou Venezuela. Mais l’écart entre les candidats s’est creusé, et l’argument a été abandonné.
Étrangement, le président Cardoso s’est tenu à l’écart de la campagne de son ami, compagnon lors de la création du parti social démocrate (PSDB). Il n’a participé à aucun meeting, n’a fait aucune intervention dans les programmes électoraux. Au contraire, il a même atténué les attaques lancées par son dauphin, assurant par exemple que le Brésil ne courait aucun risque avec son successeur, quel qu’il soit… Et durant l’entre deux tours, les marchés financiers si turbulents durant des mois, se sont calmés. La perspective de l’avènement de Lula est devenue une certitude, et le PT a commencé à dévoiler quelques projets où la rigueur budgétaire domine, rassurant les investisseurs. Le real s’est donc raffermi face au dollar, l’indice «risque pays» a diminué, et la bourse a connu des d’échanges positifs.
Dans l’esprit de tous les Brésiliens, les jeux semblent fait. Lula sera le prochain président du Brésil.
par Annie Gasnier
Article publié le 28/10/2002