Corse
Nicolas Sarkozy, retour sur l’île
C’est sur fond de tension avec les nationalistes, que Nicolas Sarkozy, Dominique Perben et Patrick Devedjian se rendent en Corse, les 25 et 26 octobre, pour y lancer notamment le débat sur la réforme de la décentralisation, qui doit permettre à l’île de Beauté d’accéder à une plus grande autonomie.
Depuis son entrée en fonction en mai dernier, Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur est partout : sur le terrain tout d’abord mais aussi et surtout dans les médias. Personne ne peut y échapper : il est omniprésent sur tous les fronts - à Sangatte au centre d’accueil de clandestins candidats à l’immigration en Grande Bretagne, à Strasbourg où il s’est rendu le 24 octobre pour remonter le moral des pompiers blessés le week-end dernier dans une cité sensible mais aussi en Corse où il effectue, aujourd’hui et demain, son deuxième voyage en trois mois - et sur tous les dossiers : l’immigration, la sécurité intérieur, la réforme des modes de scrutin, le terrorisme, la décentralisation… etc.
Sa seconde visite en Corse intervient une semaine à peine après une «nuit bleue» où seize attentats ou tentatives ont été perpétrés dans l’île. Nicolas Sarkozy a relativisé l’importance de ce regain de violence, qui ne semble pas remettre en cause la relance du processus de dialogue entre le gouvernement et les élus locaux. «Si on voulait m’impressionner, c’est raté. Je n’ai pas voulu avoir une réaction excessive. Je ne sous-estime pas le symbole et la frayeur des victimes mais je suis persuadé que les auteurs n’attendent que des réactions outragées pour provoquer une escalade de la violence», a-t-il déclaré dans le journal Le Monde, daté du 24 octobre. Mais cette «nuit bleue» a provoqué une vague d’inquiétude dans l’île. José Rossi, président UMP de l’Assemblée corse, a appelé le gouvernement à assurer la paix publique dans l’île avec la même détermination que sur le continent, dans les banlieues, en soulignant que tous les élus travaillaient à l’apaisement.
Le regroupement des détenus corses
Jusqu’à présent, l’omniprésent ministre de l’Intérieur a fait un parcours sans faute sur le délicat dossier corse, parvenant même en juillet dernier à renouer le dialogue avec les élus insulaires tout en permettant la visite surprise sur l’île du Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. A cette occasion, le chef du gouvernement a invité les Corses à être les «précurseurs» de la loi de décentralisation, qui envisage notamment le droit à l’expérimentation locale. Pour les élus de l’île, la voie choisie par le Premier ministre permet de préserver les acquis du processus de Matignon engagé en août 2000 sous l’impulsion de Lionel Jospin tout en dépassionnant le débat. Grâce à la décentralisation et à la réforme de la Constitution, l’approfondissement du statut particulier dont bénéficiait déjà la Corse ne devrait plus déroger aux lois de la République.
A l’occasion de ce périple de deux jours sur l’île de Beauté, Nicolas Sarkozy est accompagné de Patrick Devedjian, ministre délégué aux Libertés locales et de Dominique Perben, ministre de la Justice. Ce dernier mettra à profit son déplacement pour rencontrer les acteurs concernés par le regroupement des détenus corses sur l’île qui devrait intervenir dans «les prochaines semaines». «Je me rendrai en Corse vendredi et samedi pour rencontrer les magistrats, les responsables de la pénitentiaire et les élus locaux (…) pour voir comment, avant la construction de la prison d’Ajaccio, nous pouvons régler cette question», a déclaré le Garde des Sceaux.
A plusieurs reprises, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin a confirmé sa décision de procéder au rapprochement des détenus corses, déjà condamnés, avec leurs familles, comme le réclamaient depuis quelques années avec force, les mouvements nationalistes. Toutefois, Pierre Bédier, secrétaire d’Etat aux Programmes immobiliers de la justice avait déçu les indépendantistes lors de sa visite sur l’île au début du mois en indiquant qu’un centre de détention serait créé seulement «dans quatre ou cinq ans».
Sa seconde visite en Corse intervient une semaine à peine après une «nuit bleue» où seize attentats ou tentatives ont été perpétrés dans l’île. Nicolas Sarkozy a relativisé l’importance de ce regain de violence, qui ne semble pas remettre en cause la relance du processus de dialogue entre le gouvernement et les élus locaux. «Si on voulait m’impressionner, c’est raté. Je n’ai pas voulu avoir une réaction excessive. Je ne sous-estime pas le symbole et la frayeur des victimes mais je suis persuadé que les auteurs n’attendent que des réactions outragées pour provoquer une escalade de la violence», a-t-il déclaré dans le journal Le Monde, daté du 24 octobre. Mais cette «nuit bleue» a provoqué une vague d’inquiétude dans l’île. José Rossi, président UMP de l’Assemblée corse, a appelé le gouvernement à assurer la paix publique dans l’île avec la même détermination que sur le continent, dans les banlieues, en soulignant que tous les élus travaillaient à l’apaisement.
Le regroupement des détenus corses
Jusqu’à présent, l’omniprésent ministre de l’Intérieur a fait un parcours sans faute sur le délicat dossier corse, parvenant même en juillet dernier à renouer le dialogue avec les élus insulaires tout en permettant la visite surprise sur l’île du Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. A cette occasion, le chef du gouvernement a invité les Corses à être les «précurseurs» de la loi de décentralisation, qui envisage notamment le droit à l’expérimentation locale. Pour les élus de l’île, la voie choisie par le Premier ministre permet de préserver les acquis du processus de Matignon engagé en août 2000 sous l’impulsion de Lionel Jospin tout en dépassionnant le débat. Grâce à la décentralisation et à la réforme de la Constitution, l’approfondissement du statut particulier dont bénéficiait déjà la Corse ne devrait plus déroger aux lois de la République.
A l’occasion de ce périple de deux jours sur l’île de Beauté, Nicolas Sarkozy est accompagné de Patrick Devedjian, ministre délégué aux Libertés locales et de Dominique Perben, ministre de la Justice. Ce dernier mettra à profit son déplacement pour rencontrer les acteurs concernés par le regroupement des détenus corses sur l’île qui devrait intervenir dans «les prochaines semaines». «Je me rendrai en Corse vendredi et samedi pour rencontrer les magistrats, les responsables de la pénitentiaire et les élus locaux (…) pour voir comment, avant la construction de la prison d’Ajaccio, nous pouvons régler cette question», a déclaré le Garde des Sceaux.
A plusieurs reprises, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin a confirmé sa décision de procéder au rapprochement des détenus corses, déjà condamnés, avec leurs familles, comme le réclamaient depuis quelques années avec force, les mouvements nationalistes. Toutefois, Pierre Bédier, secrétaire d’Etat aux Programmes immobiliers de la justice avait déçu les indépendantistes lors de sa visite sur l’île au début du mois en indiquant qu’un centre de détention serait créé seulement «dans quatre ou cinq ans».
par Clarisse Vernhes
Article publié le 25/10/2002