Allemagne
Contrat de mariage SPD-Verts
Les sociaux-démocrates du chancelier Gerhard Schröder et les écologistes de Joschka Fischer ont signé l’accord de coalition qui constitue leur contrat de gouvernement pour les 4 ans à venir. Dans ce gouvernement, les Verts, qui ont permis, avec leurs 8,6% des voix aux législatives, la victoire d’un SPD en recul, confortent leur position.
Symboliquement, le document de 88 pages intitulé «Renouveau, justice, durabilité» qui constitue le contrat de mariage gouvernemental du SPD et des «Grünen» arbore une couverture rouge et verte. Ce programme de coalition met l’accent sur la politique économique et sociale, dans une conjoncture de faible croissance et avec environ 4 millions de chômeurs. Politique familiale et environnement sont les deux autres aspects prioritaires pour la législature.
En ce qui concerne les finances publiques, l’heure est aux économies et le gouvernement entend supprimer certains avantages fiscaux et taxer les plus-values boursières. Les cotisations de retraites vont augmenter, et le marché du travail devrait connaître des réformes douloureuses afin de lutter contre le chômage. Il est vrai que la situation financière de l’Allemagne est mauvaise au regard des préceptes de l’Union européenne. Déjà, le ministre des Finances Hans Eichel a fait savoir que le déficit public dépassera très probablement les 3% du PIB cette année, limite fixée par le pacte de stabilité européen. Il ne s’agit que d’une confirmation de ce que les analystes prévoyaient depuis un moment. Cet «aveu» suit celui fait, il y a quelques jours, que l’équilibre des finances publiques ne pourra être réalisé avant 2006, et non pas 2004 comme le gouvernement allemand s’entêtait à l’affirmer jusque là.
Toutefois cela ne devrait pas prêter à grandes conséquences dans la mesure où le président de la Commission européenne Romano Prodi vient d’assouplir nettement sa position sur ce thème. Dans une interview au quotidien français Le monde il qualifie de «stupide» un pacte de stabilité trop rigide. Il appelle de ses vœux «un outil plus intelligent et plus de flexibilité». Cette appréciation ira doit au cœur des pays qui, comme la France et le Portugal, sont sous la menace d’une réprimande, voire de sanctions, au nom de ce sacro-saint pacte de stabilité. Il est vrai la limite de 3% du PIB pour les déficits publics apparaît comme de plus en plus difficile à atteindre dans les pays européens en raison de la faiblesse de la reprise économique.
Plus de pouvoirs aux Verts
Le gouvernement allemand réaffirme la relation étroite avec les Etats-Unis, en dépit du refroidissement diplomatique des derniers mois à propos de l’éventualité d’une intervention en Irak. La relation franco-allemande est également créditée d’un rôle central. Et c’est le vert Joschka Fischer qui reste à la tête de la diplomatie allemande.
Les Verts n’ont pas augmenté le nombre de leurs portefeuilles dans le nouveau gouvernement. Mais les pouvoirs de Jurgen Trittin à l’environnement et de renate Künast à l’agriculture et la consommation sont accrus et leurs compétences étendues. Par ailleurs les sociaux-démocrates ont resserré le nombre de postes ministériels ce qui accroît de fait le poids des Verts dans l’équipe. L’exemple de ce gouvernement resserré est le grand ministère du Travail et de l’Economie, avec, à sa tête, un proche du chancelier, Wolfgang Clement, qui sera en première ligne de l’action gouvernementale.
Dans le donnant-donnant qui a présidé au contrat de coalition les Verts ont accepté de retarder de deux ans l’arrêt de la première centrale nucléaire mais obtenu la mise à l’étude de la suppression du service militaire, la réduction des gaz à effet de serre et la poursuite de la réforme pour une agriculture plus écologique.
Ce dernier point donnera lieu à un inévitable différend avec la France dans les discussions qui se profilent sur la réforme de la politique agricole commune. Les Allemands réaffirment leur volonté de réduire la part des dépenses agricoles dans le budget européen et la réforme drastique des subventions agricoles.
En ce qui concerne les finances publiques, l’heure est aux économies et le gouvernement entend supprimer certains avantages fiscaux et taxer les plus-values boursières. Les cotisations de retraites vont augmenter, et le marché du travail devrait connaître des réformes douloureuses afin de lutter contre le chômage. Il est vrai que la situation financière de l’Allemagne est mauvaise au regard des préceptes de l’Union européenne. Déjà, le ministre des Finances Hans Eichel a fait savoir que le déficit public dépassera très probablement les 3% du PIB cette année, limite fixée par le pacte de stabilité européen. Il ne s’agit que d’une confirmation de ce que les analystes prévoyaient depuis un moment. Cet «aveu» suit celui fait, il y a quelques jours, que l’équilibre des finances publiques ne pourra être réalisé avant 2006, et non pas 2004 comme le gouvernement allemand s’entêtait à l’affirmer jusque là.
Toutefois cela ne devrait pas prêter à grandes conséquences dans la mesure où le président de la Commission européenne Romano Prodi vient d’assouplir nettement sa position sur ce thème. Dans une interview au quotidien français Le monde il qualifie de «stupide» un pacte de stabilité trop rigide. Il appelle de ses vœux «un outil plus intelligent et plus de flexibilité». Cette appréciation ira doit au cœur des pays qui, comme la France et le Portugal, sont sous la menace d’une réprimande, voire de sanctions, au nom de ce sacro-saint pacte de stabilité. Il est vrai la limite de 3% du PIB pour les déficits publics apparaît comme de plus en plus difficile à atteindre dans les pays européens en raison de la faiblesse de la reprise économique.
Plus de pouvoirs aux Verts
Le gouvernement allemand réaffirme la relation étroite avec les Etats-Unis, en dépit du refroidissement diplomatique des derniers mois à propos de l’éventualité d’une intervention en Irak. La relation franco-allemande est également créditée d’un rôle central. Et c’est le vert Joschka Fischer qui reste à la tête de la diplomatie allemande.
Les Verts n’ont pas augmenté le nombre de leurs portefeuilles dans le nouveau gouvernement. Mais les pouvoirs de Jurgen Trittin à l’environnement et de renate Künast à l’agriculture et la consommation sont accrus et leurs compétences étendues. Par ailleurs les sociaux-démocrates ont resserré le nombre de postes ministériels ce qui accroît de fait le poids des Verts dans l’équipe. L’exemple de ce gouvernement resserré est le grand ministère du Travail et de l’Economie, avec, à sa tête, un proche du chancelier, Wolfgang Clement, qui sera en première ligne de l’action gouvernementale.
Dans le donnant-donnant qui a présidé au contrat de coalition les Verts ont accepté de retarder de deux ans l’arrêt de la première centrale nucléaire mais obtenu la mise à l’étude de la suppression du service militaire, la réduction des gaz à effet de serre et la poursuite de la réforme pour une agriculture plus écologique.
Ce dernier point donnera lieu à un inévitable différend avec la France dans les discussions qui se profilent sur la réforme de la politique agricole commune. Les Allemands réaffirment leur volonté de réduire la part des dépenses agricoles dans le budget européen et la réforme drastique des subventions agricoles.
par Francine Quentin
Article publié le 17/10/2002