Egypte
La Bibliothèque d’Alexandrie est inaugurée
Parterre de prix Nobel et de chefs d’État, la Bibliotheca Alexandrina a été inaugurée en fanfare. Reste désormais à la remplir de livres et de visiteurs.
De notre envoyé spécial à Alexandrie
La Bibliotheca Alexandrina s’est offert, pour son inauguration officielle mercredi 16 octobre, un parterre où l’on avait fusionné pouvoir, art et science. Un peu comme l’antique Bibliothèque d’Alexandrie qui se voulait la somme des sciences et des arts de l’antiquité mais qui était aussi au service des ambitions politiques du fondateur de la dynastie des Ptolémées. La nouvelle Bibliothèque d’Alexandrie a donc eu son quatuor de présidents avec l’Égyptien Hosni Moubarak, le Français Jacques Chirac, le Grec Costis Stephanopoulos et le Roumain Ion Illiescu ainsi que ses reines, ses poètes, ses écrivains et ses prix Nobel.
Dans leurs messages de vœux pour la dernière née des grandes bibliothèques, tous les intervenants ont souhaité la voir devenir «un phare du dialogue des cultures, de la tolérance, et de la liberté de pensée». Un message qui est plus que symbolique puisqu’il intervient dans une région où la liberté de pensée est souvent mise à mal par les «zélotes et les bigots» comme l’a dit Wole Soyink, le Nobel nigérian de littérature. Un message qui intervient aussi à un moment où, à cause des attentats du 11 septembre, les habitants du Proche-Orient sentent leur culture incomprise par l’Occident. La nouvelle Bibliothèque s’est donc vue confiée la délicate et ambitieuse mission consistant à être le pont qui permettra d’éviter le choc des civilisations.
Une sorte de cathédrale moderne
Les hôtes d’honneur ont ensuite suivi un spectacle musical dans la superbe salle de lecture de la Bibliothèque. De Saint François d’Assises à l’hymne de la joie chanté par un chœur d’enfants en passant par des artistes d’Afrique, d’Asie et du nouveau monde, les concepteurs ont su échapper à la tentation de la grandiloquence. Un choix sobre inspiré sans doute par une bibliothèque qui, de l’intérieur, évoque une sorte de cathédrale moderne. Plus tard, après un dîner au Palais présidentiel de Ras el Tin, les hôtes de la bibliothèque ont eu droit à une rétrospective dansante de l’histoire de l’Egypte à l’ombre d’une reconstitution du phare d’Alexandrie à échelle réduite. Un grand spectacle kitch avec des centaines de danseurs et de figurants qui finissait en feu d’artifice. Un spectacle qui avait le mérite d’avoir su éviter le culte de la personnalité ou des régimes. Au bout de douze ans de travaux le bébé était finalement né. Reste maintenant à l’élever et à lui donner un caractère indépendant.
Le premier test de la Bibliotheca aura lieu dimanche 20 octobre quand elle ouvrira ses portes au public. C’est là que l’on saura si elle est sur la bonne voie de devenir un phare du savoir alors qu’elle est déjà devenue un monument d’Alexandrie. Certains la comparent déjà à l’opéra de Sydney. Cet été, elle a été quotidiennement visitée par près de 2 000 personnes venues admirer le bâtiment en forme de microprocesseur géant, les expositions et les musées à défaut de pouvoir toucher les livres puisque la salle de lecture n’était toujours pas ouverte. Pour l’architecte autrichien Christoph Kapeller, un des deux concepteurs de la Bibliotheca et chef du projet, le premier objectif a été rempli : la symbolique. «Dans le pays des Pyramides, le reste vient, tout seul, avec le temps» nous a-t-il affirmé.«Si vous voulez que les gens s’éduquent, offrez leur un symbole fort et ils s’éduqueront. La Bibliotheca pourrait être le catalyseur du début d’un processus de développement d’Alexandrie comme cela a été le cas avec le musée de Bilbao» conclut-il songeur.
La Bibliotheca Alexandrina s’est offert, pour son inauguration officielle mercredi 16 octobre, un parterre où l’on avait fusionné pouvoir, art et science. Un peu comme l’antique Bibliothèque d’Alexandrie qui se voulait la somme des sciences et des arts de l’antiquité mais qui était aussi au service des ambitions politiques du fondateur de la dynastie des Ptolémées. La nouvelle Bibliothèque d’Alexandrie a donc eu son quatuor de présidents avec l’Égyptien Hosni Moubarak, le Français Jacques Chirac, le Grec Costis Stephanopoulos et le Roumain Ion Illiescu ainsi que ses reines, ses poètes, ses écrivains et ses prix Nobel.
Dans leurs messages de vœux pour la dernière née des grandes bibliothèques, tous les intervenants ont souhaité la voir devenir «un phare du dialogue des cultures, de la tolérance, et de la liberté de pensée». Un message qui est plus que symbolique puisqu’il intervient dans une région où la liberté de pensée est souvent mise à mal par les «zélotes et les bigots» comme l’a dit Wole Soyink, le Nobel nigérian de littérature. Un message qui intervient aussi à un moment où, à cause des attentats du 11 septembre, les habitants du Proche-Orient sentent leur culture incomprise par l’Occident. La nouvelle Bibliothèque s’est donc vue confiée la délicate et ambitieuse mission consistant à être le pont qui permettra d’éviter le choc des civilisations.
Une sorte de cathédrale moderne
Les hôtes d’honneur ont ensuite suivi un spectacle musical dans la superbe salle de lecture de la Bibliothèque. De Saint François d’Assises à l’hymne de la joie chanté par un chœur d’enfants en passant par des artistes d’Afrique, d’Asie et du nouveau monde, les concepteurs ont su échapper à la tentation de la grandiloquence. Un choix sobre inspiré sans doute par une bibliothèque qui, de l’intérieur, évoque une sorte de cathédrale moderne. Plus tard, après un dîner au Palais présidentiel de Ras el Tin, les hôtes de la bibliothèque ont eu droit à une rétrospective dansante de l’histoire de l’Egypte à l’ombre d’une reconstitution du phare d’Alexandrie à échelle réduite. Un grand spectacle kitch avec des centaines de danseurs et de figurants qui finissait en feu d’artifice. Un spectacle qui avait le mérite d’avoir su éviter le culte de la personnalité ou des régimes. Au bout de douze ans de travaux le bébé était finalement né. Reste maintenant à l’élever et à lui donner un caractère indépendant.
Le premier test de la Bibliotheca aura lieu dimanche 20 octobre quand elle ouvrira ses portes au public. C’est là que l’on saura si elle est sur la bonne voie de devenir un phare du savoir alors qu’elle est déjà devenue un monument d’Alexandrie. Certains la comparent déjà à l’opéra de Sydney. Cet été, elle a été quotidiennement visitée par près de 2 000 personnes venues admirer le bâtiment en forme de microprocesseur géant, les expositions et les musées à défaut de pouvoir toucher les livres puisque la salle de lecture n’était toujours pas ouverte. Pour l’architecte autrichien Christoph Kapeller, un des deux concepteurs de la Bibliotheca et chef du projet, le premier objectif a été rempli : la symbolique. «Dans le pays des Pyramides, le reste vient, tout seul, avec le temps» nous a-t-il affirmé.«Si vous voulez que les gens s’éduquent, offrez leur un symbole fort et ils s’éduqueront. La Bibliotheca pourrait être le catalyseur du début d’un processus de développement d’Alexandrie comme cela a été le cas avec le musée de Bilbao» conclut-il songeur.
par Alexandre Buccianti
Article publié le 18/10/2002