Attentats : la riposte
Vingt ans de prison pour le Taliban américain
Le Taliban américain, John Walker Lindh, a été condamné, vendredi, à vingt ans de réclusion dans le cadre d’un accord passé entre ses avocats et l’accusation qui lui a permis d’échapper à la prison à vie. Le jeune homme, âgé de 21 ans à peine, est notamment accusé d’avoir «aider le régime des Taliban». Il n’a pas la possibilité de faire appel de sa condamnation et devra de plus, à sa sortie de prison, vivre six ans en liberté surveillée.
John Walker Lindh aura quarante et un ans à sa sortie de prison en 2022. Celui que l’on surnomme le Taliban américain vient d’être condamné, à l’issue d’une audience de deux heures et demi, à vingt ans de prison, sans avoir la possibilité de faire appel. Le jeune homme avait en effet été contraint, en juillet dernier, d’admettre non seulement sa culpabilité mais également de renoncer à faire appel et de collaborer avec les enquêteurs pour échapper à une condamnation à perpétuité. Le juge, qui a prononcé la sentence devant une salle comble du tribunal fédéral d’Alexandria près de Washington, a également ajouté à cette peine six ans de liberté surveillée à sa sortie de prison. «La vie, a expliqué le magistrat, consiste à faire des choix et vous avez fait le mauvais choix en rejoignant les Taliban».
Converti à l’islam à l’âge de seize ans, le jeune Américain avait été capturé en novembre 2001 près de Mazar-e-Sharif, dans le nord de l’Afghanistan, lors de la campagne militaire américaine lancée contre le régime du mollah Omar après les attentats du 11 septembre. Il avait d’abord choisi de plaider non coupable des dix chefs d’inculpation retenu contre lui. Il était notamment accusé de complot en vue de tuer des Américains et de complot avec les Taliban et al-Qaïda, l’organisation terroriste d’Oussama ben Laden. Des accusations pouvant être passibles de la peine capitale. Mais l’accord surprise, passé mi-juillet entre ses avocats et l’accusation, lui a permis d’échapper à la prison à vie. John Walker Lindh a ainsi reconnu avoir «rendu des services aux Taliban» et avoir violé la loi américaine en combattant à leurs côtés armé d’un fusil de type Kalashnikov et de deux grenades. Son avocat a toutefois tenu à préciser que son client «n’a jamais tiré et n’a jamais tué d’Américains».
Les remords de John Walker Lindh
Quelques minutes avant l’annonce de sa condamnation, John Walker lindh, très ému, a éclaté en sanglots en se livrant à une poignante confession. Le jeune homme, vêtu d’une combinaison verte de prisonnier, a exprimé «ses remords pour ce qui est arrivé». «Je n’ai jamais compris le Jihad comme de l’anti-américanisme ou du terrorisme», a-t-il affirmé en soulignant qu’«il condamnait sans ambiguïté le terrorisme à tous les niveaux». La voix brisée par l’émotion, il a également déclaré que «les attentats de ben Laden sont totalement contraires à toutes les règles du Jihad et sans la moindre justification».
Le jeune américain a par ailleurs tenté d’expliquer son engagement auprès du régime du mollah Omar. «Je suis allé en Afghanistan parce que je croyais que c’était mon devoir religieux d’aider militairement mes frères musulmans dans leur Jihad», a-t-il déclaré tout en soulignant que s’il avait compris plus tôt la nature des Taliban, il n’aurait jamais rejoint leurs rangs. «Je comprends pourquoi tant d’Américains ont été furieux lors de ma capture en Afghanistan», a également déclaré John Walker Lindh. «Je sais que beaucoup le sont encore, a-t-il ajouté, mais j’espère qu’avec le temps et de la compréhension, ces sentiments changeront».
Converti à l’islam à l’âge de seize ans, le jeune Américain avait été capturé en novembre 2001 près de Mazar-e-Sharif, dans le nord de l’Afghanistan, lors de la campagne militaire américaine lancée contre le régime du mollah Omar après les attentats du 11 septembre. Il avait d’abord choisi de plaider non coupable des dix chefs d’inculpation retenu contre lui. Il était notamment accusé de complot en vue de tuer des Américains et de complot avec les Taliban et al-Qaïda, l’organisation terroriste d’Oussama ben Laden. Des accusations pouvant être passibles de la peine capitale. Mais l’accord surprise, passé mi-juillet entre ses avocats et l’accusation, lui a permis d’échapper à la prison à vie. John Walker Lindh a ainsi reconnu avoir «rendu des services aux Taliban» et avoir violé la loi américaine en combattant à leurs côtés armé d’un fusil de type Kalashnikov et de deux grenades. Son avocat a toutefois tenu à préciser que son client «n’a jamais tiré et n’a jamais tué d’Américains».
Les remords de John Walker Lindh
Quelques minutes avant l’annonce de sa condamnation, John Walker lindh, très ému, a éclaté en sanglots en se livrant à une poignante confession. Le jeune homme, vêtu d’une combinaison verte de prisonnier, a exprimé «ses remords pour ce qui est arrivé». «Je n’ai jamais compris le Jihad comme de l’anti-américanisme ou du terrorisme», a-t-il affirmé en soulignant qu’«il condamnait sans ambiguïté le terrorisme à tous les niveaux». La voix brisée par l’émotion, il a également déclaré que «les attentats de ben Laden sont totalement contraires à toutes les règles du Jihad et sans la moindre justification».
Le jeune américain a par ailleurs tenté d’expliquer son engagement auprès du régime du mollah Omar. «Je suis allé en Afghanistan parce que je croyais que c’était mon devoir religieux d’aider militairement mes frères musulmans dans leur Jihad», a-t-il déclaré tout en soulignant que s’il avait compris plus tôt la nature des Taliban, il n’aurait jamais rejoint leurs rangs. «Je comprends pourquoi tant d’Américains ont été furieux lors de ma capture en Afghanistan», a également déclaré John Walker Lindh. «Je sais que beaucoup le sont encore, a-t-il ajouté, mais j’espère qu’avec le temps et de la compréhension, ces sentiments changeront».
par Mounia Daoudi
Article publié le 05/10/2002