Prix Nobel
Jimmy Carter prix Nobel de la paix
Le prix Nobel de la paix 2002 vient d’être attribué à Jimmy Carter. Il récompense le combat de l’ancien président des Etats-Unis «pour trouver des solutions pacifiques» aux conflits. Cet hommage aux convictions d’un homme qui a toujours prôné les valeurs de la négociation plutôt que celles de la force, sonne comme une critique de la politique de l’actuel président américain, George W. Bush.
«Je pense qu’il ne fait aucun doute que le prix Nobel encourage les gens à réfléchir à la paix et aux droits de l’homme, je suis donc très reconnaissant et honoré par cette récompense». Jimmy Carter ne boude pas son plaisir. Lui qui ne s’est jamais désengagé de la politique internationale depuis son départ de la Maison Blanche en 1981, est aujourd’hui, à 78 ans, récompensé pour sa persévérance dans le difficile combat qu’il a mené en faveur de la résolution pacifique des conflits et de l’aide au développement. Notamment grâce à la fondation qui porte son nom et qu’il a créée en 1982, un an seulement après sa défaite cuisante face au Républicain Ronald Reagan qui l’a privé d’un deuxième mandat à la Maison Blanche.
En deux décennies d’une retraite active, ce baptiste fervent et père de quatre enfants a inlassablement mis ses convictions et son expérience au service d’un grand nombre de causes et de pays en difficulté. Sa dernière mission, fort symbolique, l’a mené à Cuba pour une visite historique au pays du plus fidèle ennemi des Etats-Unis, le président Castro. Il s’est aussi rendu, en 1994, en Corée du Nord pour tenter de calmer le différend qui opposait ce pays à son voisin du Sud et à Washington à propos de ses capacités à développer l’arme nucléaire. En 1995, il a encore réussi à obtenir un cessez-le-feu de quatre mois en Bosnie-Herzégovine, dans un contexte particulièrement conflictuel. Sans compter ses missions de médiation politique (Haïti, Sud Soudan, Venezuela) ou d’observation des élections (Mexique, Pérou, Nicaragua, Venezuela, Timor Oriental).
«Le meilleur ex-président des Etats-Unis»
Mais dans tous les esprits, Jimmy Carter reste l’homme des accords de Camp David, conclu le 17 septembre 1978, qui ont permis la signature d’un traité de paix entre Israël et l’Egypte, quelques mois plus tard. «Partenaire à part entière» dans une négociation fondamentale entre deux puissances du Proche-Orient dont les relations étaient marquées par un lourd passif guerrier, il acquiert, grâce à la conclusion de cet accord historique, un grand prestige sur la scène internationale. Alors même que dans son pays, il apparaît comme un président faible et naïf, notamment à cause de sa gestion de la prise d’otages américains en Iran en 1979, mais aussi responsable de la récession économique qui marque les Etats-Unis à la fin de son mandat.
Jimmy Carter, que l’on surnomme souvent «le meilleur ex-président des Etats-Unis», avec un mélange d’ironie et d’affection, n’en est pas à sa première distinction. Il a déjà reçu le prix des Droits de l’homme des Nations unies en 1998 et la médaille présidentielle de la Liberté, la plus haute distinction américaine, qui lui a été remise par un autre démocrate élu président, Bill Clinton. Mais le Nobel est incontestablement la plus prestigieuse des récompenses que pouvait obtenir cet «infatigable combattant» de la paix. L’hommage qui lui est ainsi rendu est d’autant plus symbolique qu’il arrive à un moment où l’actuel locataire de la Maison Blanche mène une politique guerrière sur la scène internationale, totalement à l’opposé des valeurs pacifistes défendues par Jimmy Carter. Le comité Nobel a d’ailleurs été très clair sur ce point en estimant que l’on «peut et doit interpréter [ce prix] comme une critique de la ligne suivie par l’actuelle administration américaine sur l’Irak».
En deux décennies d’une retraite active, ce baptiste fervent et père de quatre enfants a inlassablement mis ses convictions et son expérience au service d’un grand nombre de causes et de pays en difficulté. Sa dernière mission, fort symbolique, l’a mené à Cuba pour une visite historique au pays du plus fidèle ennemi des Etats-Unis, le président Castro. Il s’est aussi rendu, en 1994, en Corée du Nord pour tenter de calmer le différend qui opposait ce pays à son voisin du Sud et à Washington à propos de ses capacités à développer l’arme nucléaire. En 1995, il a encore réussi à obtenir un cessez-le-feu de quatre mois en Bosnie-Herzégovine, dans un contexte particulièrement conflictuel. Sans compter ses missions de médiation politique (Haïti, Sud Soudan, Venezuela) ou d’observation des élections (Mexique, Pérou, Nicaragua, Venezuela, Timor Oriental).
«Le meilleur ex-président des Etats-Unis»
Mais dans tous les esprits, Jimmy Carter reste l’homme des accords de Camp David, conclu le 17 septembre 1978, qui ont permis la signature d’un traité de paix entre Israël et l’Egypte, quelques mois plus tard. «Partenaire à part entière» dans une négociation fondamentale entre deux puissances du Proche-Orient dont les relations étaient marquées par un lourd passif guerrier, il acquiert, grâce à la conclusion de cet accord historique, un grand prestige sur la scène internationale. Alors même que dans son pays, il apparaît comme un président faible et naïf, notamment à cause de sa gestion de la prise d’otages américains en Iran en 1979, mais aussi responsable de la récession économique qui marque les Etats-Unis à la fin de son mandat.
Jimmy Carter, que l’on surnomme souvent «le meilleur ex-président des Etats-Unis», avec un mélange d’ironie et d’affection, n’en est pas à sa première distinction. Il a déjà reçu le prix des Droits de l’homme des Nations unies en 1998 et la médaille présidentielle de la Liberté, la plus haute distinction américaine, qui lui a été remise par un autre démocrate élu président, Bill Clinton. Mais le Nobel est incontestablement la plus prestigieuse des récompenses que pouvait obtenir cet «infatigable combattant» de la paix. L’hommage qui lui est ainsi rendu est d’autant plus symbolique qu’il arrive à un moment où l’actuel locataire de la Maison Blanche mène une politique guerrière sur la scène internationale, totalement à l’opposé des valeurs pacifistes défendues par Jimmy Carter. Le comité Nobel a d’ailleurs été très clair sur ce point en estimant que l’on «peut et doit interpréter [ce prix] comme une critique de la ligne suivie par l’actuelle administration américaine sur l’Irak».
par Valérie Gas
Article publié le 11/10/2002 Dernière mise à jour le 08/10/2004 à 14:52 TU