Proche-Orient
La paix otage de la crise politique israélienne
Dès l’annonce la semaine dernière, de la dissolution de la Knesset, les partis politiques israéliens se sont immédiatement lancés dans une campagne électorale dont l’issue ne devrait pourtant pas être une surprise avec l’arrivée au pouvoir d’une coalition de droite. Cette campagne, qui devrait se caractériser par une surenchère à droite puisque une primaire du Likoud, prévue le 28 novembre prochain, doit déterminer qui de Benyamin Netanyahu ou d’Ariel Sharon –deux faucons– portera les couleurs du parti lors des élections de janvier, risque en outre de reléguer aux calendes grecques une reprise des négociations israélo-palestiniennes. Plusieurs responsables politiques israéliens se sont d’ailleurs d’ores et déjà prononcés contre le dernier plan de paix proposé par le quartette qui, outre les Etats-Unis, regroupe l’Union européenne, la Russie et l’ONU.
Le gouvernement de transition d’Ariel Sharon, qui s’est vu renforcé la semaine dernière avec l’arrivée des deux faucons que sont le nouveau ministre de la Défense Shaoul Mofaz et le chef de la diplomatie, Benyamin Netanyahu, devrait avoir pour principale mission de conduire le pays aux législatives de janvier prochain. Il semblerait, en effet, que toutes discussions sur le plan de paix, proposé le mois dernier par le quartette, soient désormais conditionnées aux résultat de ce scrutin anticipé, le parti travailliste et le Likoud ayant visiblement opté pour s’investir en priorité dans les primaires de leur formation qui doivent avoir lieu avant la fin du mois de novembre. Officiellement, la communauté internationale, continue pourtant d’œuvrer, comme si de rien n’était, à la promotion d’une «feuille de route» censée conduire à la création d’un Etat palestinien à l’horizon 2005. Un responsable du département d’Etat, David Satterfield, est d’ailleurs arrivé lundi dans la région et doit rencontrer les deux parties.
Mais sur place en Israël, on fait très peu de cas de cette nouvelle proposition de règlement du conflit. Si à gauche, certains travaillistes consentent encore à parler de négociations de paix, à droite le sujet n’est désormais plus à l’ordre du jour et la surenchère est de mise. Ariel Sharon qui doit affronter son grand rival Benyamin Netanyahu dans un duel qui pourrait s’avérer impitoyable lors des primaires du Likoud le 28 novembre prochain, a ainsi émis de sérieuses réserves sur ce plan qui ne suscite d’ailleurs que très peu d’enthousiasme dans son entourage. Il a notamment critiqué l’existence d’un calendrier contraignant et exigé que l’Autorité palestinienne mette d’abord fin au terrorisme. Mais soucieux de ménager son allié américain, le Premier ministre, qui a affirmé accepter «en principe» ce plan, a très diplomatiquement remis l’examen du projet à après les élections de janvier. Il a également empêché son nouveau ministre de la Défense, le faucon Shaoul Mofaz, partisan d’une expulsion de Yasser Arafat de Cisjordanie, d’émettre la moindre critique sur cette proposition du quartette.
Plus brutal, le nouveau chef de la diplomatie a pour sa part affirmé que tout examen de «la feuille de route» du quartette était désormais superflu. Benyamin Netanyahu estime en effet que l’assaut américain contre le régime de Bagdad, qu’il considère comme inéluctable, rend inutile toutes discussions. Il a même affirmé que cette offensive contre l’Irak «offrira une bonne occasion de se débarrasser de Yasser Arafat».
La droite assurée de remporter les élections
Tous les sondages le prédisent, le Likoud sera le grand vainqueur des législatives de janvier, le parti travailliste apparaissant définitivement hors course. Identifiée à un processus de paix aujourd’hui moribond, la grande formation de gauche doit en effet affronter le bilan de vingt mois de co-gestion des affaires au sein du cabinet d’union nationale. Et même si les travaillistes ont d’ores et déjà annoncé une campagne tournée essentiellement vers le social, leur compromission avec le gouvernement d’Ariel Sharon risque de leur porter un lourd préjudice. Le parti pourrait de plus être menacé dans son existence même. Dans le cas d’une victoire de l’aile droite, incarnée par l’ancien ministre de la Défense Benyamin Ben Eliezer, l’aile gauche pourrait être tentée par la rupture et se tourner vers le parti de gauche Meretz pour constituer une nouvelle formation. Cette situation n’est pas sans conséquence sur l’avenir du conflit au Proche-Orient, le parti travailliste étant à l’heure qu’il est le seul grand parti israélien qui ne remette pas en cause la création d’un Etat Palestinien.
Si le Likoud est assuré de remporter les élections législatives, le nom du prochain Premier ministre reste pour le moment incertain. Le duel Sharon-Netanyahu risque d’ailleurs d’être, à ce sujet, impitoyable. «C’est à qui va être le plus dur, et le programme de l’un et de l’autre en sera radicalisé», prédit d’ores et déjà l’analyste palestinien Zacharia al-Qaq. Très pessimiste, il estime que «les négociations vont être remisées pour des années et la région plongée dans une sorte d’impasse». Dans ce contexte, la victoire de la droite israélienne augure mal d’une reprise des pourparlers israélo-palestiniens. A moins que la communauté internationale ne parvienne à imposer aux deux parties un plan de règlement de ce conflit.
Mais sur place en Israël, on fait très peu de cas de cette nouvelle proposition de règlement du conflit. Si à gauche, certains travaillistes consentent encore à parler de négociations de paix, à droite le sujet n’est désormais plus à l’ordre du jour et la surenchère est de mise. Ariel Sharon qui doit affronter son grand rival Benyamin Netanyahu dans un duel qui pourrait s’avérer impitoyable lors des primaires du Likoud le 28 novembre prochain, a ainsi émis de sérieuses réserves sur ce plan qui ne suscite d’ailleurs que très peu d’enthousiasme dans son entourage. Il a notamment critiqué l’existence d’un calendrier contraignant et exigé que l’Autorité palestinienne mette d’abord fin au terrorisme. Mais soucieux de ménager son allié américain, le Premier ministre, qui a affirmé accepter «en principe» ce plan, a très diplomatiquement remis l’examen du projet à après les élections de janvier. Il a également empêché son nouveau ministre de la Défense, le faucon Shaoul Mofaz, partisan d’une expulsion de Yasser Arafat de Cisjordanie, d’émettre la moindre critique sur cette proposition du quartette.
Plus brutal, le nouveau chef de la diplomatie a pour sa part affirmé que tout examen de «la feuille de route» du quartette était désormais superflu. Benyamin Netanyahu estime en effet que l’assaut américain contre le régime de Bagdad, qu’il considère comme inéluctable, rend inutile toutes discussions. Il a même affirmé que cette offensive contre l’Irak «offrira une bonne occasion de se débarrasser de Yasser Arafat».
La droite assurée de remporter les élections
Tous les sondages le prédisent, le Likoud sera le grand vainqueur des législatives de janvier, le parti travailliste apparaissant définitivement hors course. Identifiée à un processus de paix aujourd’hui moribond, la grande formation de gauche doit en effet affronter le bilan de vingt mois de co-gestion des affaires au sein du cabinet d’union nationale. Et même si les travaillistes ont d’ores et déjà annoncé une campagne tournée essentiellement vers le social, leur compromission avec le gouvernement d’Ariel Sharon risque de leur porter un lourd préjudice. Le parti pourrait de plus être menacé dans son existence même. Dans le cas d’une victoire de l’aile droite, incarnée par l’ancien ministre de la Défense Benyamin Ben Eliezer, l’aile gauche pourrait être tentée par la rupture et se tourner vers le parti de gauche Meretz pour constituer une nouvelle formation. Cette situation n’est pas sans conséquence sur l’avenir du conflit au Proche-Orient, le parti travailliste étant à l’heure qu’il est le seul grand parti israélien qui ne remette pas en cause la création d’un Etat Palestinien.
Si le Likoud est assuré de remporter les élections législatives, le nom du prochain Premier ministre reste pour le moment incertain. Le duel Sharon-Netanyahu risque d’ailleurs d’être, à ce sujet, impitoyable. «C’est à qui va être le plus dur, et le programme de l’un et de l’autre en sera radicalisé», prédit d’ores et déjà l’analyste palestinien Zacharia al-Qaq. Très pessimiste, il estime que «les négociations vont être remisées pour des années et la région plongée dans une sorte d’impasse». Dans ce contexte, la victoire de la droite israélienne augure mal d’une reprise des pourparlers israélo-palestiniens. A moins que la communauté internationale ne parvienne à imposer aux deux parties un plan de règlement de ce conflit.
par Mounia Daoudi
Article publié le 11/11/2002