Irak
Bagdad souffle le chaud et le froid
Bagdad, qui a jusqu’à vendredi pour approuver ou non la résolution 1441 de l’ONU sur le désarmement irakien, fait durer le suspense en se déclarant tour à tour contre puis favorable au texte onusien. Le Parlement irakien a certes voté mardi matin à l’unanimité une recommandation prônant le rejet de cette nouvelle résolution malgré le souhait de l’un de ses membres prestigieux, Oudaï Saddam Hussein, le fils de l’homme fort de Bagdad, qui a pourtant invité les élus à l’approuver. Mais la décision finale reviendra quoiqu’il en soit au président irakien et tout porte à croire que ce dernier «dans sa grande sagesse» agira contre l’avis du Parlement irakien.
Se rangeant à la recommandation de sa commission des Affaires étrangères et arabes, le Parlement irakien a donc décidé de rejeter mardi matin à l’unanimité la résolution 1441 de l’ONU sur le désarment irakien. Les 250 députés ont en effet adopté, à main levée, la proposition de cette commission qui avait appelé la veille les élus à ne pas accepter le nouveau texte onusien «en se fiant à l’opinion du peuple irakien». Elle avait toutefois prié le président Saddam Hussein, à qui revient de toutes les façons le dernier mot, d’«adopter l’action qu’il juge opportune». Le président du Parlement Saadoun Hammadi, a donc jugé nécessaire de réaffirmer, à l’issue du vote de mardi matin, que l’ensemble des députés irakiens «mandate la direction politique pour prendre les décisions qu’elle jugera opportunes pour défendre le grand peuple d’Irak, son indépendance et sa dignité», le soutien des élus irakiens étant assuré au président Saddam Hussein et cela quelque soit la décision qu’il prendra.
Pourtant, Oudaï Saddam Hussein, le fils de l’Homme fort de Bagdad, a demandé mardi matin au Parlement d’approuver la résolution 1441. Une demande qui n’a pas été prise en compte, l’important pour les députés irakiens étant avant tout de rejeter un texte jugé inique par l’homme fort de Bagdad, qui aura ensuite à charge de décider «dans sa grande sagesse» de l’attitude à adopter face à la communauté internationale. Cette recommandation du Parlement irakien doit être soumise dans les heures qui viennent au Conseil de commandement de la révolution, la plus haute instance dirigeante du pays qui est présidée par Saddam Hussein en personne. Le président irakien va-t-il approuver la recommandation des députés ou au contraire va-t-il se poser en défenseur de son peuple en choisissant d’accueillir les experts en désarmement de l’ONU ? L’homme fort de Bagdad a jusqu’à vendredi pour décider.
Vers une approbation de la résolution 1441
Cette recommandation de ne pas approuver la dernière résolution de l’ONU a causé la surprise, notamment au Proche-Orient, où les ministres des Affaires étrangères arabes avaient pourtant appelé, la veille encore, les autorités de Bagdad à coopérer avec les experts en désarmement de l’ONU. L’Arabie saoudite a d’ailleurs réitéré cette position dès lundi soir estimant qu’en acceptant d’accueillir les inspecteurs onusiens, «le gouvernement couperait l’herbe sous les pieds de quiconque veut porter atteinte au peuple irakien». Plus directe, la France, l’un des rares pays à avoir affronté avec la Russie l’administration américaine sur la question irakienne, a de son côté haussé le ton. Le chef de la diplomatie, Dominique de Villepin, a en effet affirmé mardi matin que si le président irakien Saddam Hussein n'acceptait pas de coopérer avec les inspecteurs en désarmement des Nations unies, il y aurait une guerre contre l'Irak. «Il appartient à Saddam Hussein et à Saddam Hussein personnellement de satisfaire à l'obligation internationale», a-t-il déclaré en estimant notamment qu’il s’agit de «l'intérêt de son pays, l'intérêt de son peuple et il doit le faire»
Il est très probable donc que, sous la pression des pays arabes et sous celle de pays comme la France ou la Russie, le président irakien ne se range pas à l’avis des députés, à supposer qu’il ait eu un moment l’intention de le faire. Tout semble en effet relever de la mise en scène et la subite volte-face de son fils devant le Parlement irakien en est sans doute un indice non négligeable. Et cela sans compter tout le bénéfice qu’il pourra en tirer sur le plan intérieur. Saddam Hussein apparaîtra en effet comme le président prêt à tout les sacrifices pour sauver son peuple.
Sans doute pas dupe des intentions du président irakien, le président russe Vladimir Poutine a d’ailleurs déclaré mardi à Oslo qu'il croyait que l'Irak finirait par accepter la résolution 1441 de l'ONU pour éviter la guerre. Il a appelé les autres Etats arabes à faire pression sur Saddam Hussein en ce sens.
Pourtant, Oudaï Saddam Hussein, le fils de l’Homme fort de Bagdad, a demandé mardi matin au Parlement d’approuver la résolution 1441. Une demande qui n’a pas été prise en compte, l’important pour les députés irakiens étant avant tout de rejeter un texte jugé inique par l’homme fort de Bagdad, qui aura ensuite à charge de décider «dans sa grande sagesse» de l’attitude à adopter face à la communauté internationale. Cette recommandation du Parlement irakien doit être soumise dans les heures qui viennent au Conseil de commandement de la révolution, la plus haute instance dirigeante du pays qui est présidée par Saddam Hussein en personne. Le président irakien va-t-il approuver la recommandation des députés ou au contraire va-t-il se poser en défenseur de son peuple en choisissant d’accueillir les experts en désarmement de l’ONU ? L’homme fort de Bagdad a jusqu’à vendredi pour décider.
Vers une approbation de la résolution 1441
Cette recommandation de ne pas approuver la dernière résolution de l’ONU a causé la surprise, notamment au Proche-Orient, où les ministres des Affaires étrangères arabes avaient pourtant appelé, la veille encore, les autorités de Bagdad à coopérer avec les experts en désarmement de l’ONU. L’Arabie saoudite a d’ailleurs réitéré cette position dès lundi soir estimant qu’en acceptant d’accueillir les inspecteurs onusiens, «le gouvernement couperait l’herbe sous les pieds de quiconque veut porter atteinte au peuple irakien». Plus directe, la France, l’un des rares pays à avoir affronté avec la Russie l’administration américaine sur la question irakienne, a de son côté haussé le ton. Le chef de la diplomatie, Dominique de Villepin, a en effet affirmé mardi matin que si le président irakien Saddam Hussein n'acceptait pas de coopérer avec les inspecteurs en désarmement des Nations unies, il y aurait une guerre contre l'Irak. «Il appartient à Saddam Hussein et à Saddam Hussein personnellement de satisfaire à l'obligation internationale», a-t-il déclaré en estimant notamment qu’il s’agit de «l'intérêt de son pays, l'intérêt de son peuple et il doit le faire»
Il est très probable donc que, sous la pression des pays arabes et sous celle de pays comme la France ou la Russie, le président irakien ne se range pas à l’avis des députés, à supposer qu’il ait eu un moment l’intention de le faire. Tout semble en effet relever de la mise en scène et la subite volte-face de son fils devant le Parlement irakien en est sans doute un indice non négligeable. Et cela sans compter tout le bénéfice qu’il pourra en tirer sur le plan intérieur. Saddam Hussein apparaîtra en effet comme le président prêt à tout les sacrifices pour sauver son peuple.
Sans doute pas dupe des intentions du président irakien, le président russe Vladimir Poutine a d’ailleurs déclaré mardi à Oslo qu'il croyait que l'Irak finirait par accepter la résolution 1441 de l'ONU pour éviter la guerre. Il a appelé les autres Etats arabes à faire pression sur Saddam Hussein en ce sens.
par Mounia Daoudi
Article publié le 12/11/2002