Politique française
Les adieux prochains de Robert Hue
Dans un entretien accordé au quotidien Le Parisien, en date du 6 novembre, le président du Parti communiste français (PCF) annonce sa démission future de ce poste qu’il occupe depuis octobre 2001 et son intention de créer sa propre Fondation. «Ma décision est prise: mettons fin à cette expérience jamais vraiment commencée, d’une codirection», a-t-il affirmé, plaidant apparemment coupable.
Robert Hue a décidé de partir avant qu'on ne lui montre la porte ! Après Lionel Jospin qui s’est retiré de la vie politique, le 21 avril dernier suite à son éviction du second tour de l’élection présidentielle au profit de Jean-Marie Le Pen, après Dominique Voynet qui cèdera sa place à la tête des Verts, dès le congrès de décembre prochain à Nantes, c’est au tour du président du Parti communiste français de quitter ses fonctions au prochain congrès du parti en avril 2003. L’ancienne gauche plurielle voit ainsi la plupart de ses dirigeants prendre le large.
Lassé des jeux de pouvoir internes au parti, tirant la leçon de l’échec de sa tentative d’une relance du PCF et sonné par sa double défaite électorale -présidentielle où il n’a recueilli que 3,37% des suffrages- et législative -où il a perdu son siège de député du Val d’Oise-, Robert Hue a annoncé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat de président du PCF au prochain congrès. «J’ai beaucoup consulté mes amis, y compris Marie-George Buffet. Mais c’est une décision qui m’appartient et qu’il était de mon devoir de prendre. C’est inédit dans notre histoire», a-t-il confié au Parisien. Ces deux échec électoraux successifs ont, semble-t-il, coûté cher au successeur de Georges Marchais qui a sans cesse été contesté dans sa formation tant par les orthodoxes que par les refondateurs.
Création d’une Fondation
Depuis le congrès d’octobre 2001, où le parti a décidé d’avoir une direction bicéphale -Robert Hue comme président et Marie-George Buffet comme secrétaire nationale-, les divergences entre les deux n’ont cessé de s’accroître sur les directions à impulser à un parti en perte de vitesse et confronté à de graves difficultés financières. Robert Hue s’était alors donné pour tâche de conduire la «mutation» de son parti en déclin tout en acceptant la participation des communistes -quatre ministres- au gouvernement de Lionel Jospin en 1997. Objet de toutes les contestations, cette «mutation» qu’il avait voulue pour faire du PCF une organisation adaptée à l’évolution politique du monde occidental, n’a pas toujours été bien perçue et comprise par la base et même par la direction, qui, en tandem avec Marie-George Buffet, lui a rendu la tâche encore plus impossible. «Mettons fin à cette expérience, jamais vraiment commencée, d’une codirection», concède-t-il lui-même dans le quotidien avant d’ajouter, comme pour se dédouaner: «la tâche de Marie-George est difficile. Je ne veux pas contribuer à la compliquer encore (…) Elle doit avoir les mains libres pour prendre la tête d’une direction efficace».
Dans cette interview, Robert Hue revient aussi sur la participation du PCF au gouvernement Jospin qui lui a coûtée très cher, selon lui. Evoquant les perspectives de la gauche et les propositions de quelques-uns de ses dirigeants de créer une large formation, il affirme: «Ce grand parti de toute la gauche, ce n’est rien d’autre qu’une tentative d’alignement de toute la gauche sur le PS. Avec pour base, ce que les dirigeants socialistes appellent un réformisme assumé, c’est-à-dire l’acceptation des exigences du capitalisme mondialisé». «Qu’irions-nous faire dans cette galère ?», conclut-il.
Pas question toutefois pour Robert Hue, 56 ans, de se retirer de la vie politique comme l’a fait récemment Lionel Jospin ou comme Dominique Voynet, dans quelques semaines. S’il quitte la tête de la Place du Colonel-Fabien, il compte bien continuer à faire entendre sa voix, mais plus librement. «Je n’ai nullement l’intention de déserter le combat (…). Je vais mettre en place une Fondation politique tournée vers la réflexion, l’élaboration, la formation citoyenne, les contacts et la coopération avec les forces soucieuses de créer une alternative au capitalisme», clame-t-il.
A l’annonce de son futur départ, Marie-George Buffet a tenu à rendre «hommage» à Robert Hue en rappelant que tous les deux avaient «longuement travaillé ensemble». Quant à l’Humanité, journal du PCF, il n’a pas mentionné dans son édition du 6 novembre, la décision du dirigeant communiste de quitter ses fonctions.
Lassé des jeux de pouvoir internes au parti, tirant la leçon de l’échec de sa tentative d’une relance du PCF et sonné par sa double défaite électorale -présidentielle où il n’a recueilli que 3,37% des suffrages- et législative -où il a perdu son siège de député du Val d’Oise-, Robert Hue a annoncé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat de président du PCF au prochain congrès. «J’ai beaucoup consulté mes amis, y compris Marie-George Buffet. Mais c’est une décision qui m’appartient et qu’il était de mon devoir de prendre. C’est inédit dans notre histoire», a-t-il confié au Parisien. Ces deux échec électoraux successifs ont, semble-t-il, coûté cher au successeur de Georges Marchais qui a sans cesse été contesté dans sa formation tant par les orthodoxes que par les refondateurs.
Création d’une Fondation
Depuis le congrès d’octobre 2001, où le parti a décidé d’avoir une direction bicéphale -Robert Hue comme président et Marie-George Buffet comme secrétaire nationale-, les divergences entre les deux n’ont cessé de s’accroître sur les directions à impulser à un parti en perte de vitesse et confronté à de graves difficultés financières. Robert Hue s’était alors donné pour tâche de conduire la «mutation» de son parti en déclin tout en acceptant la participation des communistes -quatre ministres- au gouvernement de Lionel Jospin en 1997. Objet de toutes les contestations, cette «mutation» qu’il avait voulue pour faire du PCF une organisation adaptée à l’évolution politique du monde occidental, n’a pas toujours été bien perçue et comprise par la base et même par la direction, qui, en tandem avec Marie-George Buffet, lui a rendu la tâche encore plus impossible. «Mettons fin à cette expérience, jamais vraiment commencée, d’une codirection», concède-t-il lui-même dans le quotidien avant d’ajouter, comme pour se dédouaner: «la tâche de Marie-George est difficile. Je ne veux pas contribuer à la compliquer encore (…) Elle doit avoir les mains libres pour prendre la tête d’une direction efficace».
Dans cette interview, Robert Hue revient aussi sur la participation du PCF au gouvernement Jospin qui lui a coûtée très cher, selon lui. Evoquant les perspectives de la gauche et les propositions de quelques-uns de ses dirigeants de créer une large formation, il affirme: «Ce grand parti de toute la gauche, ce n’est rien d’autre qu’une tentative d’alignement de toute la gauche sur le PS. Avec pour base, ce que les dirigeants socialistes appellent un réformisme assumé, c’est-à-dire l’acceptation des exigences du capitalisme mondialisé». «Qu’irions-nous faire dans cette galère ?», conclut-il.
Pas question toutefois pour Robert Hue, 56 ans, de se retirer de la vie politique comme l’a fait récemment Lionel Jospin ou comme Dominique Voynet, dans quelques semaines. S’il quitte la tête de la Place du Colonel-Fabien, il compte bien continuer à faire entendre sa voix, mais plus librement. «Je n’ai nullement l’intention de déserter le combat (…). Je vais mettre en place une Fondation politique tournée vers la réflexion, l’élaboration, la formation citoyenne, les contacts et la coopération avec les forces soucieuses de créer une alternative au capitalisme», clame-t-il.
A l’annonce de son futur départ, Marie-George Buffet a tenu à rendre «hommage» à Robert Hue en rappelant que tous les deux avaient «longuement travaillé ensemble». Quant à l’Humanité, journal du PCF, il n’a pas mentionné dans son édition du 6 novembre, la décision du dirigeant communiste de quitter ses fonctions.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 06/11/2002