Attentats
Al Qaïda reprend l’initiative
La chaîne de télévision du Qatar, Al Jazira, a diffusé, une nouvelle fois, un message sonore attribué à Oussama Ben Laden. Pour le moment, les spécialistes n’ont pas authentifié avec certitude la voix du chef d’Al Qaïda. Mais cette nouvelle intervention médiatique arrive à point nommé pour maintenir la pression sur les occidentaux et inciter les peuples arabes à résister, au moment même où l’Irak doit se décider sur l’approbation de la résolution de l’ONU concernant son désarmement. L’auteur du message s’en prend aux Etats-Unis et à leurs alliés, et promet de nouvelles attaques terroristes.
«Aux peuples des pays alliés du gouvernement américain inique. La voie du salut commence par la fin de l’agression. Ce n’est que justice de rendre la pareille.» S’agit-il des termes du dernier message envoyé par Oussama Ben Laden aux Occidentaux ou de celui d’un autre membre de l’organisation terroriste Al Qaïda ? Les experts n’ont pas encore établi avec certitude s’il s’agit de la voix de celui dont on ne sait pas, depuis l’intervention américaine en Afghanistan et les bombardements sur les montagnes de Tora Bora, s’il est en vie ou non.
La bande diffusée par Al Jazira est en train d’être passée au crible des expertises techniques les plus poussées pour déterminer qui en est l’auteur. Les spécialistes de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) procèdent à des tests très élaborés qui consistent, non seulement à analyser les fréquences vocales et à les comparer avec celles d’autres enregistrements disponibles de la voix d’Oussama Ben Laden, mais aussi à examiner le vocabulaire employé pour voir s’il correspond à celui qu’il utilise habituellement.
En attendant le résultat de ces travaux d’authentification, certains experts comme Matsumi Suzuki, le chef du laboratoire acoustique du Japon, ont déjà fait part de leur conviction qu’il s’agissait bien de la voix du chef d’Al Qaïda. La semaine dernière déjà, le directeur d’Interpol, Ronald Noble, avait donné une indication qui allait dans le même sens, en affirmant qu’il pensait qu’Oussama Ben Laden était en vie et que son organisation préparait vraisemblablement de nouveaux attentats de grande envergure.
«Comme vous nous assassinez, vous le serez aussi»
Depuis plusieurs semaines, en effet, les responsables des pays occidentaux font part de leur préoccupation face à la résurgence du risque terroriste. Plusieurs ports européens ont, par exemple, été mis en état d’alerte, il y a quelques jours. Les services de renseignement américains avaient obtenu des informations selon lesquelles un camion piégé aurait pu être embarqué sur un ferry pour perpétrer un attentat. Les mesures de sécurité ont donc été renforcées dans les sites menacés.
Tony Blair, le Premier ministre britannique, a d’ailleurs confirmé, le 11 novembre, que la menace était bien réelle et que la guerre contre le terrorisme ne pourrait se faire «sans un prix à payer». Depuis les attentats du 11 septembre, plusieurs actions terroristes menées dans toutes les parties du monde ont montré que, malgré l’offensive des Etats-Unis contre Al Qaïda, le risque perdure. A Djerba, à Karachi, au Yemen, au Koweït, et surtout à Bali, des attentats ont coûté la vie à des ressortissants des pays alliés aux Etats-Unis dans la guerre contre le terrorisme. L’organisation d’Oussama Ben Laden a mis en avant son implication dans la préparation et la réalisation de chacune de ces attaques.
Dans le message diffusé hier par Al Jazira, l’homme qui parle revendique une nouvelle fois tous ces attentats, qu’il qualifie de «riposte de musulmans soucieux de défendre leur religion». Il fait aussi référence à la prise d’otage de Moscou, à la guerre en Tchétchénie et met en garde les alliés de George W. Bush, «le pharaon du siècle». La Grande-Bretagne, la France, l’Italie, le Canada, l’Allemagne et plus particulièrement l’Australie sont désignés comme les cibles potentielles de nouvelles attaques : «Comme vous [nous] assassinez, vous le serez aussi, et comme vous [nous] bombardez, vous le serez également».
Cette intervention sur une chaîne de télévision intervient alors que l’Afghanistan célèbre le premier anniversaire de la chute du régime taliban à la suite de la campagne militaire menée par les Américains, qui est d’ailleurs dénoncée dans le message. «Si vous avez de la peine à voir vos tués et ceux de vos alliés en Tunisie, à Karachi…, rappelez-vous aussi nos tués parmi les enfants en Palestine, en Irak. Rappelez-vous nos tués en Afghanistan ».
Ce message est destiné aux Occidentaux mais aussi à l’opinion publique arabe à laquelle il rappelle le combat mené par Al Qaïda et ses enjeux. Comme l’organisation l’a fait chaque fois que cela a été stratégiquement important depuis un an. Notamment à l’occasion de l’anniversaire du 11 septembre, quand Al Jazira avait diffusé un autre message de revendication, lui aussi attribué à Ben Laden. D’ici la fin de la semaine, l’Irak doit se prononcer sur la résolution des Nations unies concernant le désarmement du pays. Dans un contexte où depuis des mois, les Etats-Unis font peser la menace d’une guerre préventive pour contraindre Saddam Hussein à remplir ses engagements, il s’agit donc d’un moment clef pour reprendre l’initiative.
La bande diffusée par Al Jazira est en train d’être passée au crible des expertises techniques les plus poussées pour déterminer qui en est l’auteur. Les spécialistes de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) procèdent à des tests très élaborés qui consistent, non seulement à analyser les fréquences vocales et à les comparer avec celles d’autres enregistrements disponibles de la voix d’Oussama Ben Laden, mais aussi à examiner le vocabulaire employé pour voir s’il correspond à celui qu’il utilise habituellement.
En attendant le résultat de ces travaux d’authentification, certains experts comme Matsumi Suzuki, le chef du laboratoire acoustique du Japon, ont déjà fait part de leur conviction qu’il s’agissait bien de la voix du chef d’Al Qaïda. La semaine dernière déjà, le directeur d’Interpol, Ronald Noble, avait donné une indication qui allait dans le même sens, en affirmant qu’il pensait qu’Oussama Ben Laden était en vie et que son organisation préparait vraisemblablement de nouveaux attentats de grande envergure.
«Comme vous nous assassinez, vous le serez aussi»
Depuis plusieurs semaines, en effet, les responsables des pays occidentaux font part de leur préoccupation face à la résurgence du risque terroriste. Plusieurs ports européens ont, par exemple, été mis en état d’alerte, il y a quelques jours. Les services de renseignement américains avaient obtenu des informations selon lesquelles un camion piégé aurait pu être embarqué sur un ferry pour perpétrer un attentat. Les mesures de sécurité ont donc été renforcées dans les sites menacés.
Tony Blair, le Premier ministre britannique, a d’ailleurs confirmé, le 11 novembre, que la menace était bien réelle et que la guerre contre le terrorisme ne pourrait se faire «sans un prix à payer». Depuis les attentats du 11 septembre, plusieurs actions terroristes menées dans toutes les parties du monde ont montré que, malgré l’offensive des Etats-Unis contre Al Qaïda, le risque perdure. A Djerba, à Karachi, au Yemen, au Koweït, et surtout à Bali, des attentats ont coûté la vie à des ressortissants des pays alliés aux Etats-Unis dans la guerre contre le terrorisme. L’organisation d’Oussama Ben Laden a mis en avant son implication dans la préparation et la réalisation de chacune de ces attaques.
Dans le message diffusé hier par Al Jazira, l’homme qui parle revendique une nouvelle fois tous ces attentats, qu’il qualifie de «riposte de musulmans soucieux de défendre leur religion». Il fait aussi référence à la prise d’otage de Moscou, à la guerre en Tchétchénie et met en garde les alliés de George W. Bush, «le pharaon du siècle». La Grande-Bretagne, la France, l’Italie, le Canada, l’Allemagne et plus particulièrement l’Australie sont désignés comme les cibles potentielles de nouvelles attaques : «Comme vous [nous] assassinez, vous le serez aussi, et comme vous [nous] bombardez, vous le serez également».
Cette intervention sur une chaîne de télévision intervient alors que l’Afghanistan célèbre le premier anniversaire de la chute du régime taliban à la suite de la campagne militaire menée par les Américains, qui est d’ailleurs dénoncée dans le message. «Si vous avez de la peine à voir vos tués et ceux de vos alliés en Tunisie, à Karachi…, rappelez-vous aussi nos tués parmi les enfants en Palestine, en Irak. Rappelez-vous nos tués en Afghanistan ».
Ce message est destiné aux Occidentaux mais aussi à l’opinion publique arabe à laquelle il rappelle le combat mené par Al Qaïda et ses enjeux. Comme l’organisation l’a fait chaque fois que cela a été stratégiquement important depuis un an. Notamment à l’occasion de l’anniversaire du 11 septembre, quand Al Jazira avait diffusé un autre message de revendication, lui aussi attribué à Ben Laden. D’ici la fin de la semaine, l’Irak doit se prononcer sur la résolution des Nations unies concernant le désarmement du pays. Dans un contexte où depuis des mois, les Etats-Unis font peser la menace d’une guerre préventive pour contraindre Saddam Hussein à remplir ses engagements, il s’agit donc d’un moment clef pour reprendre l’initiative.
par Valérie Gas
Article publié le 13/11/2002