Attentats
Les démocraties sur le qui-vive
Tous les dirigeants des pays occidentaux l’affirment, la menace d’attentat est de plus en plus présente. La lutte contre le terrorisme, engagée depuis le 11 septembre dernier, a permis de déloger Al Qaïda de son fief afghan mais pas de désorganiser le réseau au point de faire disparaître le risque d’attaque. Partout, les mesures de sécurité sont renforcées dans les lieux stratégiques. Malgré cette pression savamment entretenue par l’organisation d’Oussama Ben Laden qui diffuse régulièrement, par l’intermédiaire des médias, des messages destinés à montrer sa détermination, les enquêtes avancent. A Londres, par exemple, trois terroristes qui préparaient un attentat viennent d’être arrêtés.
La Grande-Bretagne, la principale alliée des Etats-Unis, fait partie des principaux pays-cibles d’Al Qaïda. Tout comme la France, l’Allemagne ou l’Australie. Le dernier message sonore diffusé par la chaîne du Qatar, Al Jazira, attribué à Oussama Ben Laden, n’a laissé aucune ambiguïté à ce niveau. Depuis quelques semaines, les autorités britanniques ont d’ailleurs fait part de leur préoccupation face à la menace terroriste. Tony Blair, le Premier ministre, a ainsi estimé qu’elle était «réelle et grave». «Ils [les terroristes] veulent massacrer un maximum de gens et ils feront tout pour y parvenir».
Les autres dirigeants européens sont sur la même longueur d’onde. En France, Michèle Alliot-Marie, la ministre de la Défense, a pris le relais de Jean-Pierre Raffarin, le Premier ministre et Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Intérieur, pour rappeler qu’il fallait être vigilant. «La France est pays cible, d’abord parce qu’elle est un pays occidental, d’autre part parce qu’elle est un pays ayant connu le terrorisme depuis longtemps et qu’elle est décidée à lutter très fermement». En Belgique, en Allemagne, les responsables politiques ont fait, eux aussi, part de leur préoccupation. Antoine Duquesne, le ministre belge de l’Intérieur, a appelé à une «très grande vigilance» mais sans sombrer dans la «psychose». Quant aux autorités allemandes, elles ont mis au point un plan de riposte en cas d’attaque bactériologique.
Dans ce contexte, l’annonce de l’arrestation à Londres, de trois terroristes soupçonnés de faire partie du réseau de Ben Laden, alors qu’ils préparaient une action terroriste, est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. En mettant la main sur ces hommes avant qu’ils ne passent à l’action, la police britannique a montré son efficacité. Mais leur présence sur le sol anglais, dans le but de perpétrer un attentat à l’arme chimique dans le métro londonien, met en évidence la présence bien réelle d’un risque de nouvelle attaque meurtrière.
L’enquête progresse, la menace demeure
Certes, les autorités ont essayé de minimiser l’impact de cette arrestation en affirmant qu’il n’y avait «pas la moindre preuve concernant une bombe ou des gaz» et que le métro de la capitale anglaise demeurait sûr. Mais il n’en demeure pas moins que le maintien en détention des trois suspects (Rabah Kadris, Rabah Chekat-Bais, Karim Kadouri) jusqu’au 16 décembre, a été annoncé et qu’ils ont été inculpés, dès la semaine dernière, pour «possession d’objets destinés à la préparation, à l’incitation et à la commande d’actes terroristes». Preuve qu’ils sont bien impliqués dans l’organisation d’attentats en Angleterre mais peut-être aussi ailleurs. L’un des trois hommes, Rabah Kadri, serait d’ailleurs l’un des éléments clefs des réseaux européens d’envoi de militants islamistes en Afghanistan et l’un des principaux correspondants d’Al Qaïda en Angleterre.
L’arrestation au Koweït de Mohsen al-Fadli, le responsable d’Al Qaïda dans le Golfe, montre aussi que la traque des membres de l’organisation continue et donne des résultats. Cet homme serait impliqué à la fois dans l’attentat contre le destroyer USS Cole, en octobre 2000 et dans celui contre le pétrolier Limburg, en octobre 2002, tous deux perpétrés au Yémen. Il participait actuellement à l’organisation d’une nouvelle attaque contre un hôtel fréquenté par les Américains dans ce même pays. Son interpellation a été rendue possible par une étroite collaboration entre les services koweïtiens, saoudiens, américains et français.
Si on ne sait toujours pas avec certitude ce qu’est devenu Oussama Ben Laden, malgré toutes les recherches entreprises pour le localiser ou identifier son cadavre, il semble donc clair que son réseau terroriste est toujours actif. Al Qaïda est une pieuvre qui a peut-être perdu sa tête mais pas ses tentacules.
Les autres dirigeants européens sont sur la même longueur d’onde. En France, Michèle Alliot-Marie, la ministre de la Défense, a pris le relais de Jean-Pierre Raffarin, le Premier ministre et Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Intérieur, pour rappeler qu’il fallait être vigilant. «La France est pays cible, d’abord parce qu’elle est un pays occidental, d’autre part parce qu’elle est un pays ayant connu le terrorisme depuis longtemps et qu’elle est décidée à lutter très fermement». En Belgique, en Allemagne, les responsables politiques ont fait, eux aussi, part de leur préoccupation. Antoine Duquesne, le ministre belge de l’Intérieur, a appelé à une «très grande vigilance» mais sans sombrer dans la «psychose». Quant aux autorités allemandes, elles ont mis au point un plan de riposte en cas d’attaque bactériologique.
Dans ce contexte, l’annonce de l’arrestation à Londres, de trois terroristes soupçonnés de faire partie du réseau de Ben Laden, alors qu’ils préparaient une action terroriste, est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. En mettant la main sur ces hommes avant qu’ils ne passent à l’action, la police britannique a montré son efficacité. Mais leur présence sur le sol anglais, dans le but de perpétrer un attentat à l’arme chimique dans le métro londonien, met en évidence la présence bien réelle d’un risque de nouvelle attaque meurtrière.
L’enquête progresse, la menace demeure
Certes, les autorités ont essayé de minimiser l’impact de cette arrestation en affirmant qu’il n’y avait «pas la moindre preuve concernant une bombe ou des gaz» et que le métro de la capitale anglaise demeurait sûr. Mais il n’en demeure pas moins que le maintien en détention des trois suspects (Rabah Kadris, Rabah Chekat-Bais, Karim Kadouri) jusqu’au 16 décembre, a été annoncé et qu’ils ont été inculpés, dès la semaine dernière, pour «possession d’objets destinés à la préparation, à l’incitation et à la commande d’actes terroristes». Preuve qu’ils sont bien impliqués dans l’organisation d’attentats en Angleterre mais peut-être aussi ailleurs. L’un des trois hommes, Rabah Kadri, serait d’ailleurs l’un des éléments clefs des réseaux européens d’envoi de militants islamistes en Afghanistan et l’un des principaux correspondants d’Al Qaïda en Angleterre.
L’arrestation au Koweït de Mohsen al-Fadli, le responsable d’Al Qaïda dans le Golfe, montre aussi que la traque des membres de l’organisation continue et donne des résultats. Cet homme serait impliqué à la fois dans l’attentat contre le destroyer USS Cole, en octobre 2000 et dans celui contre le pétrolier Limburg, en octobre 2002, tous deux perpétrés au Yémen. Il participait actuellement à l’organisation d’une nouvelle attaque contre un hôtel fréquenté par les Américains dans ce même pays. Son interpellation a été rendue possible par une étroite collaboration entre les services koweïtiens, saoudiens, américains et français.
Si on ne sait toujours pas avec certitude ce qu’est devenu Oussama Ben Laden, malgré toutes les recherches entreprises pour le localiser ou identifier son cadavre, il semble donc clair que son réseau terroriste est toujours actif. Al Qaïda est une pieuvre qui a peut-être perdu sa tête mais pas ses tentacules.
par Valérie Gas
Article publié le 18/11/2002