Social
France : montée des revendications
Agriculteurs, chauffeurs routiers, audiovisuel public, inspecteurs du permis de conduire : les tensions sociales touchent un nombre croissant de catégories professionnelles obligeant le gouvernement à intervenir, y compris dans des conflits qui opposent des salariés à des employeurs du secteur privé. Une urgence, éviter un blocus routier dommageable à l’économie tout entière.
Les agriculteurs qui bloquaient une soixantaine de dépôts d’approvisionnement de la grande distribution ont bénéficié, objectivement, des risques de télescopage de leur mouvement avec celui des chauffeurs routiers. Le gouvernement est intervenu pour tenter de désamorcer le conflit avant l’expiration de l’ultimatum des routiers qui menacent de bloquer routes et dépôts de carburants à partir de dimanche soir s’ils n’obtiennent pas satisfaction.
Les agriculteurs dénonçaient les différences de prix jugées abusives entre le prix qui leur est imposé par la grande distribution et celui pratiqué auprès des clients des hypers et supermarchés. De fait, le gouvernement a relevé 19 infractions des distributeurs à la législation sur les prix minima aux producteurs de fruits et légumes frais et engagé des actions en justice. De plus, le ministre de l’Agriculture Hervé Gaymard et son collègue au commerce Renaud Dutreil ont annoncé l’extension à d’autres produits sensibles de ce dispositif empêchant les grands distributeurs de profiter de leur position dominante pour imposer des prix excessivement bas à leurs fournisseurs. Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin s’était déjà opposé à la grande distribution lorsqu’il était ministre des Petites entreprises et de l’Artisanat du gouvernement Juppé, de 1995 à 1997. Ainsi, vendredi, à l’issue d’une rencontre entre les représentants des agriculteurs et ceux de la grande distribution pour confirmer un partage plus équitable des profits et suspendre les pratiques unilatérales à l’encontre des producteurs, la levée des barrages a été annoncée.
Rappel de la France à ses obligations
De leur côté, les salariés des entreprises de transports routiers tenaient au même moment la réunion de la dernière chance avec le patronat du secteur pour obtenir, notamment, un 13ème mois de rémunération. L’échec de la précédente réunion ne permettait pas d’être optimiste sur le résultat de celle-ci. Impression confirmée dès l’ouverture de la séance de négociation par les syndicats qui la jugeaient «très mal commencée». Les patrons du transport routier mettent en avant les grands progrès sociaux réalisés au cours des dernières années dans ce secteur et soulignent l’écart croissant de leurs charges avec celles qui pèsent sur leurs concurrents européens, les mettant en danger si aucune harmonisation n’intervient au sein de l’Union européenne. En effet, la situation ne peut que s’aggraver avec l’arrivée des nouveaux membres est-européens de l’UE à partir de 2004.
Devant cette impasse et le risque de blocus routier le gouvernement a appelé au dialogue social. Mais, le secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a adopté le ton de la fermeté pour avertir que le gouvernement n’accepterait pas un blocage des routes, abus du droit de grève, d’autant que, selon lui, l’opinion publique est de son côté. Déjà, la Commission européenne a rappelé à la France l’obligation d’assurer la libre circulation des marchandises sur le territoire. Cette inquiétude est justifiée par la position de carrefour de la France entre les axes nord-sud, est-ouest de l’Europe.
Le gouvernement n’est pas pour autant au bout de sa liste de difficultés. Dès la semaine prochaine plusieurs mouvements sociaux sont attendus dans les services publics pour protester contre la diminution des moyens financiers dans un contexte budgétaire délicat et, surtout, contre les projets de privatisation par exemple à Air France.
Les agriculteurs dénonçaient les différences de prix jugées abusives entre le prix qui leur est imposé par la grande distribution et celui pratiqué auprès des clients des hypers et supermarchés. De fait, le gouvernement a relevé 19 infractions des distributeurs à la législation sur les prix minima aux producteurs de fruits et légumes frais et engagé des actions en justice. De plus, le ministre de l’Agriculture Hervé Gaymard et son collègue au commerce Renaud Dutreil ont annoncé l’extension à d’autres produits sensibles de ce dispositif empêchant les grands distributeurs de profiter de leur position dominante pour imposer des prix excessivement bas à leurs fournisseurs. Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin s’était déjà opposé à la grande distribution lorsqu’il était ministre des Petites entreprises et de l’Artisanat du gouvernement Juppé, de 1995 à 1997. Ainsi, vendredi, à l’issue d’une rencontre entre les représentants des agriculteurs et ceux de la grande distribution pour confirmer un partage plus équitable des profits et suspendre les pratiques unilatérales à l’encontre des producteurs, la levée des barrages a été annoncée.
Rappel de la France à ses obligations
De leur côté, les salariés des entreprises de transports routiers tenaient au même moment la réunion de la dernière chance avec le patronat du secteur pour obtenir, notamment, un 13ème mois de rémunération. L’échec de la précédente réunion ne permettait pas d’être optimiste sur le résultat de celle-ci. Impression confirmée dès l’ouverture de la séance de négociation par les syndicats qui la jugeaient «très mal commencée». Les patrons du transport routier mettent en avant les grands progrès sociaux réalisés au cours des dernières années dans ce secteur et soulignent l’écart croissant de leurs charges avec celles qui pèsent sur leurs concurrents européens, les mettant en danger si aucune harmonisation n’intervient au sein de l’Union européenne. En effet, la situation ne peut que s’aggraver avec l’arrivée des nouveaux membres est-européens de l’UE à partir de 2004.
Devant cette impasse et le risque de blocus routier le gouvernement a appelé au dialogue social. Mais, le secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a adopté le ton de la fermeté pour avertir que le gouvernement n’accepterait pas un blocage des routes, abus du droit de grève, d’autant que, selon lui, l’opinion publique est de son côté. Déjà, la Commission européenne a rappelé à la France l’obligation d’assurer la libre circulation des marchandises sur le territoire. Cette inquiétude est justifiée par la position de carrefour de la France entre les axes nord-sud, est-ouest de l’Europe.
Le gouvernement n’est pas pour autant au bout de sa liste de difficultés. Dès la semaine prochaine plusieurs mouvements sociaux sont attendus dans les services publics pour protester contre la diminution des moyens financiers dans un contexte budgétaire délicat et, surtout, contre les projets de privatisation par exemple à Air France.
par Francine Quentin
Article publié le 22/11/2002