Social
Le retour des barrages routiers
La CGT et la CFDT, les deux syndicats majoritaires au sein des routiers ont appelé, depuis le 24 novembre au soir, à dresser des barrages dans toute la France. Les deux organisations syndicales majoritaires maintiennent donc leur principale revendication : un 13ème mois. Par ailleurs, la semaine sociale qui s’annonce - grève du service public le 26 novembre - va être délicate à gérer pour le gouvernement Raffarin.
Le mot d’ordre reste le même chez les deux syndicats principaux des routiers, la CGT et la CFDT : bloquer le transport routier de marchandises sur les autoroutes, les routes, les carrefours et autres produits, mais en épargnant les automobilistes ainsi que les raffineries et les dépôts de carburant, pour éviter toute confrontation avec les forces de l’ordre. Le 24 novembre, quatre syndicats minoritaires - qui représentent environ 20% de la profession - sont parvenus à un accord avec les patrons sur des augmentations de salaires : 14% en trois ans. «Cet accord correspond très exactement à nos revendications», a même déclaré le secrétaire général de Force ouvrière, Marc Blondel.
De leur côté, la CGT et la CFDT ont refusé d’adhérer à cet accord estimant qu’il était destiné à «berner les salariés» et que leur exigence d’un 13ème mois de rémunération a été purement et simplement repoussé. Une revendication primordiale sur laquelle butaient les négociations depuis une quinzaine de jours. Les routiers sont donc passés à l’action, lundi matin, en installant quelques barrages routiers et une vingtaine de barrages filtrants sur les routes françaises. Le ministre des transports, Gilles de Robien, a tout de suite appelé les routiers à «ne pas confondre le droit de grève avec le droit de barrer les routes», tandis que son secrétaire d’Etat, Dominique Bussereau affirmait sur la chaîne télévisée privée LCI l’intention du gouvernement de «poursuivre le dialogue dans la discrétion».
«Un parfum de 1995»
Le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, dont c’est le premier conflit social important depuis son arrivée au pouvoir en mai dernier, continuait, ce lundi matin, d’afficher sa double volonté : fermeté et ouverture. Mais, le Premier ministre va devoir également compter sur un autre mouvement de grogne, avec la manifestation nationale du 26 novembre où devraient se retrouver dans les rues de Paris, 50 000 cheminots, les salariés d’Air France, de la RATP, de France Télécom, de la Poste, de la Sécurité sociale mais aussi une partie de l’audiovisuel public. Cette journée d’action destinée à défendre le service public cristallise, en fait, des inquiétudes communes autour de l’avenir des entreprises nationales, de leurs missions et des statuts de leurs personnels.
L’ampleur de cette manifestation devrait donc constituer un test pour le gouvernement - déjà confronté à la grogne des routiers, des inspecteurs du permis de conduire, des universités, des agriculteurs et des salariés du l’audiovisuel public - qui, par la voix de son Premier ministre, affiche toutefois son intention de dialoguer. «La politique du gouvernement est toujours articulée autour de deux priorités : autorité mais aussi humanité. Nous faisons confiance au dialogue mais nous voulons le respect de l’Etat de droit», a déclaré Jean-Pierre Raffarin.
Dans l’opposition, on déplore cette situation tout en s’en réjouissant secrètement. «Tout ceci à un parfum de novembre-décembre 1995. Cela ressemble comme un frère à ce qui s’était passé à l’époque d’Alain Juppé», a déclaré Jean-Christophe Cambadélis, député socialiste de Paris, sur i-télévision. Une réflexion dont se serait très certainement passée le Premier ministre qui s’escrime, depuis quelques semaines déjà, à éviter ce genre de rapprochement.
Lire également :
Le temps de l'épreuve
(L'éditorial politique de Geneviève Goëtzinger)
De leur côté, la CGT et la CFDT ont refusé d’adhérer à cet accord estimant qu’il était destiné à «berner les salariés» et que leur exigence d’un 13ème mois de rémunération a été purement et simplement repoussé. Une revendication primordiale sur laquelle butaient les négociations depuis une quinzaine de jours. Les routiers sont donc passés à l’action, lundi matin, en installant quelques barrages routiers et une vingtaine de barrages filtrants sur les routes françaises. Le ministre des transports, Gilles de Robien, a tout de suite appelé les routiers à «ne pas confondre le droit de grève avec le droit de barrer les routes», tandis que son secrétaire d’Etat, Dominique Bussereau affirmait sur la chaîne télévisée privée LCI l’intention du gouvernement de «poursuivre le dialogue dans la discrétion».
«Un parfum de 1995»
Le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, dont c’est le premier conflit social important depuis son arrivée au pouvoir en mai dernier, continuait, ce lundi matin, d’afficher sa double volonté : fermeté et ouverture. Mais, le Premier ministre va devoir également compter sur un autre mouvement de grogne, avec la manifestation nationale du 26 novembre où devraient se retrouver dans les rues de Paris, 50 000 cheminots, les salariés d’Air France, de la RATP, de France Télécom, de la Poste, de la Sécurité sociale mais aussi une partie de l’audiovisuel public. Cette journée d’action destinée à défendre le service public cristallise, en fait, des inquiétudes communes autour de l’avenir des entreprises nationales, de leurs missions et des statuts de leurs personnels.
L’ampleur de cette manifestation devrait donc constituer un test pour le gouvernement - déjà confronté à la grogne des routiers, des inspecteurs du permis de conduire, des universités, des agriculteurs et des salariés du l’audiovisuel public - qui, par la voix de son Premier ministre, affiche toutefois son intention de dialoguer. «La politique du gouvernement est toujours articulée autour de deux priorités : autorité mais aussi humanité. Nous faisons confiance au dialogue mais nous voulons le respect de l’Etat de droit», a déclaré Jean-Pierre Raffarin.
Dans l’opposition, on déplore cette situation tout en s’en réjouissant secrètement. «Tout ceci à un parfum de novembre-décembre 1995. Cela ressemble comme un frère à ce qui s’était passé à l’époque d’Alain Juppé», a déclaré Jean-Christophe Cambadélis, député socialiste de Paris, sur i-télévision. Une réflexion dont se serait très certainement passée le Premier ministre qui s’escrime, depuis quelques semaines déjà, à éviter ce genre de rapprochement.
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par Clarisse Vernhes
Article publié le 25/11/2002