Irak
Les inspecteurs de retour à Bagdad
Quatre ans après le départ de leurs prédécesseurs, les premiers inspecteurs en désarmement de l’ONU ont atterri lundi à Bagdad pour relancer le processus de vérification du désarmement irakien. Cette première mission est conduite conjointement par le Suédois Hans Blix, directeur exécutif de la COCOVINU (la Commission de contrôle, de vérification et d’inspection des Nations unies) et par l’Egyptien Mohamed el-Baradeï, directeur général de l’AEIA (l’Agence internationale de l’énergie atomique). Les deux hommes ont d’ores et déjà fermement mis en garde le régime de Bagdad contre toute entrave au travail des experts de l’ONU. Malgré l’engagement de l’Irak à coopérer pleinement avec les Nations unies, Washington et Londres maintiennent toujours la pression sur Bagdad, menaçant d’intervenir militairement à la moindre incartade du régime de Saddam Hussein.
En arrivant lundi à Bagdad, Hans Blix s’est voulu à la fois ferme et rassurant. «La situation est tendue en ce moment», a certes affirmé le chef des inspecteurs tout en insistant sur le fait que le retour des inspecteurs «était une nouvelle occasion offerte à l’Irak pour désarmer». «Nous sommes ici pour mener une inspection qui soit crédible, une inspection qui soit dans l’intérêt de l’Irak et de celui du monde», a-t-il également affirmé. Pour cette première mission, qu’il conduit conjointement avec l’Egyptien Mohamed el-Baradeï, Hans Blix était accompagné de 24 techniciens de la logistique et des communications Leur mission sera de préparer l’arrivée des inspecteurs en désarmement. Elle sera dans un premier temps très pratique puisque ces hommes sont chargés de dépoussiérer les locaux de l’ONU abandonnés depuis quatre ans, rebrancher les ordinateurs et moderniser les laboratoires d’analyse installés lors de la première période de vérification de 1991 à 1998. Les inspections à proprement parler ne devraient, elles, débuter que dans une dizaine de jours, avec l’arrivée des experts en désarmement.
Avant d’atterrir à Bagdad, le chef des inspecteurs de l’ONU a multiplié les mises en garde aux autorités irakiennes contre toute obstruction au travail de ses équipes. Les avertissements de Hans Blix à Saddam Hussein ont été sans équivoques. «Tout refus d’accès à un site, tout retard ou toute tentative de mettre quelque chose hors d’atteinte serait très grave», a-t-il notamment insisté. «L’accès immédiat aux sites est très important car les Irakiens peuvent cacher des documents ou des petites choses», a-t-il précisé. Le chef des inspecteurs évalue en effet à sa juste valeur la lourde responsabilité qui pèse sur ses épaules et sur celles de ses hommes. Car si la résolution 1441 de l’ONU renforce considérablement le pouvoir des experts en désarmement –Bagdad doit leur donner un accès inconditionnel à tous les sites–, elle les place en revanche dans le rôle d’arbitre dans le déclenchement d’une éventuelle offensive militaire puisqu’ils ont désormais la tâche d’évaluer le degré de coopération du régime irakien. Bagdad a d’ailleurs jusqu’au 8 décembre pour remettre la liste complète des sites susceptibles de servir au stockage ou à la fabrication d’armes de destruction massive. La communauté internationale devrait avoir ce moment-là une idée de la volonté ou non des autorités irakiennes de coopérer.
Washington et Londres maintiennent la pression
Les autorités de Bagdad ont certes démenti à maintes reprises posséder des armes prohibées. Mais pour Mohamed el-Baradeï, ces affirmations «ne peuvent pas être prises au sérieux». Le directeur de l’AIEA a par ailleurs estimé que les résultats des inspections en désarmement ne devraient pas être connu avant six mois au moins. Il a en conséquence appelé la communauté internationale à «la patience». Une patience à laquelle Washington et Londres ne semblent pourtant pas prêts à se soumettre. Les deux alliés maintiennent en effet la pression sur le régime de Bagdad, menaçant d’intervenir à la moindre incartade. Jack Straw, le chef de la diplomatie britannique, a ainsi de nouveau menacé lundi l’Irak de recourir à la force s’il ne coopérait pas avec les inspecteurs de l’ONU. «Ne laissons aucun doute à Saddam Hussein sur notre détermination à le voir désarmer de lui-même où être désarmer», a-t-il notamment affirmé dans un communiqué. «Si l’Irak essaie de faire obstruction au travail des experts, la communauté internationale va perdre patience», a-t-il menacé. Jack Straw s’est par ailleurs déclaré «assez confiant» sur le fait que les inspecteurs seront à même de découvrir un éventuel arsenal caché de Saddam Hussein.
Washington reste, de son côté, déterminé à exploiter le moindre faux pas de Bagdad pour l’attaquer. Ce faux pas pourrait être révélé le 8 décembre prochain, date butoir pour que l’Irak présente la liste complète des sites susceptibles de servir au stockage ou à la fabrication d’armes de destruction massive. Les Américains, qui possèdent leurs propres informations, pourraient alors accuser l’Irak d’obstruction si ces données n’apparaissaient pas sur la liste présentée aux inspecteurs. Washington se situe en outre plus que jamais dans une logique de guerre. Le New York Times a ainsi révélé, citant des responsables américains et alliés, que la Maison Blanche avait d’ores et déjà obtenu en privé des assurances quant aux autorisations d’atterrissage et de vols de nuit de la part de plusieurs pays du Golfe et d’Asie centrale. Le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld doit en outre consulter ses alliés cette semaine à Prague, lors du sommet de l’OTAN, afin d’étudier les moyens à mettre en œuvre pour l’éventuel acheminement des forces américaines stationnées en Europe vers la région du Golfe.
Avant d’atterrir à Bagdad, le chef des inspecteurs de l’ONU a multiplié les mises en garde aux autorités irakiennes contre toute obstruction au travail de ses équipes. Les avertissements de Hans Blix à Saddam Hussein ont été sans équivoques. «Tout refus d’accès à un site, tout retard ou toute tentative de mettre quelque chose hors d’atteinte serait très grave», a-t-il notamment insisté. «L’accès immédiat aux sites est très important car les Irakiens peuvent cacher des documents ou des petites choses», a-t-il précisé. Le chef des inspecteurs évalue en effet à sa juste valeur la lourde responsabilité qui pèse sur ses épaules et sur celles de ses hommes. Car si la résolution 1441 de l’ONU renforce considérablement le pouvoir des experts en désarmement –Bagdad doit leur donner un accès inconditionnel à tous les sites–, elle les place en revanche dans le rôle d’arbitre dans le déclenchement d’une éventuelle offensive militaire puisqu’ils ont désormais la tâche d’évaluer le degré de coopération du régime irakien. Bagdad a d’ailleurs jusqu’au 8 décembre pour remettre la liste complète des sites susceptibles de servir au stockage ou à la fabrication d’armes de destruction massive. La communauté internationale devrait avoir ce moment-là une idée de la volonté ou non des autorités irakiennes de coopérer.
Washington et Londres maintiennent la pression
Les autorités de Bagdad ont certes démenti à maintes reprises posséder des armes prohibées. Mais pour Mohamed el-Baradeï, ces affirmations «ne peuvent pas être prises au sérieux». Le directeur de l’AIEA a par ailleurs estimé que les résultats des inspections en désarmement ne devraient pas être connu avant six mois au moins. Il a en conséquence appelé la communauté internationale à «la patience». Une patience à laquelle Washington et Londres ne semblent pourtant pas prêts à se soumettre. Les deux alliés maintiennent en effet la pression sur le régime de Bagdad, menaçant d’intervenir à la moindre incartade. Jack Straw, le chef de la diplomatie britannique, a ainsi de nouveau menacé lundi l’Irak de recourir à la force s’il ne coopérait pas avec les inspecteurs de l’ONU. «Ne laissons aucun doute à Saddam Hussein sur notre détermination à le voir désarmer de lui-même où être désarmer», a-t-il notamment affirmé dans un communiqué. «Si l’Irak essaie de faire obstruction au travail des experts, la communauté internationale va perdre patience», a-t-il menacé. Jack Straw s’est par ailleurs déclaré «assez confiant» sur le fait que les inspecteurs seront à même de découvrir un éventuel arsenal caché de Saddam Hussein.
Washington reste, de son côté, déterminé à exploiter le moindre faux pas de Bagdad pour l’attaquer. Ce faux pas pourrait être révélé le 8 décembre prochain, date butoir pour que l’Irak présente la liste complète des sites susceptibles de servir au stockage ou à la fabrication d’armes de destruction massive. Les Américains, qui possèdent leurs propres informations, pourraient alors accuser l’Irak d’obstruction si ces données n’apparaissaient pas sur la liste présentée aux inspecteurs. Washington se situe en outre plus que jamais dans une logique de guerre. Le New York Times a ainsi révélé, citant des responsables américains et alliés, que la Maison Blanche avait d’ores et déjà obtenu en privé des assurances quant aux autorisations d’atterrissage et de vols de nuit de la part de plusieurs pays du Golfe et d’Asie centrale. Le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld doit en outre consulter ses alliés cette semaine à Prague, lors du sommet de l’OTAN, afin d’étudier les moyens à mettre en œuvre pour l’éventuel acheminement des forces américaines stationnées en Europe vers la région du Golfe.
par Mounia Daoudi
Article publié le 18/11/2002