Social
Grogne sociale dans le secteur public
Lancée par les cheminots et rejoint par une bonne partie du service public, la manifestation unitaire de ce mardi, dans la France entière, est un nouveau test important pour le gouvernement Raffarin. Motif de ce mécontentement : l’avenir des retraites, les statuts et les salaires des personnels des entreprises nationales.
Après la grande manifestation nationale des électriciens et des gaziers, le 3 octobre dernier, ce défilé est le deuxième test pour le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. 30 000 manifestants, selon la police, entre 60 000 et 80 000 selon la CGT parmi lesquels des cheminots, des salariés d’EDF et de GDF, de la RATP, de la SNCF, de La Poste, de France Télécom, d’Air France, de l’audiovisuel public ont défilé, le 26 novembre, dans les rues de Paris pour défendre le service public et l’avenir des retraites. A l’origine, il ne s’agissait que d’une manifestation nationale de cheminots à l’appel de l’ensemble des syndicats de la SNCF face au gel annoncé d’un millier de recrutements, par la direction des chemins de fers français.
L’approche des négociations sur la réforme des retraites, prévues au début de l’année prochaine, l’ouverture du capital et la privatisation de certaines entreprises publiques - Air France et EDF-GDF, notamment - et les récentes déclarations de François Fillon, ministre des Affaires sociale, du Travail et de la Solidarité, sur les préretraites qu’il a qualifiées de «catastrophe» pour l’économie, ont fini de faire prendre de l’ampleur à cette manifestation. Dans le transport aérien, le trafic a été très affecté par la grève des aiguilleurs du ciel. Seuls 22% des vols ont été maintenus à Roissy et 17% à Orly. Dans les transports urbains parisiens, le trafic était perturbé sur plusieurs lignes de métro sans toutefois l’être totalement. A La Poste, il y avait 21,9% de grévistes et au siège social de France Télécom 43%.
Les syndicats testent le gouvernement
En tête de la manifestation qui a débuté Place Denfert-Rochereau pour se terminer à Sèvres-Babylone, non loin de l’hôtel Matignon, l’on a pu apercevoir trois anciens ministres socialistes - Daniel Vaillant, Elisabeth Guigou et Ségolène Royal - qui se sont très vite fait huer par les manifestants qui scandaient : «PS, récupération». Ils se sont donc vite éclipsés, encadrés par les forces de l’ordre.
Défenseur des intérêts du service public et de ses salariés, le syndicat Force ouvrière (FO) - l’un des deux syndicats avec la CGT à avoir appelé à la grève - mené par Marc Blondel a estimé être «obligé» de lancer un «mouvement d’avertissement au gouvernement» face aux mesures sociales qu’il a annoncées. Son de cloche très différent à la CFDT, où François Chérèque, secrétaire général, a quant à lui déclaré, sur LCI, que les fonctionnaires étaient appelés à manifester contre «des réformes virtuelles» tout en réaffirmant qu’il ne soutenait donc pas la grève dans la Fonction publique. «C’est une grève contre une future réforme des retraites et on ne cesse de dire aux fonctionnaires que s’il n’y a pas de réforme des retraites, c’est leur retraite, à eux aussi, qui est en difficulté», a-t-il dit avant d’ajouter : «Pour nous, le problème numéro un ce n’est pas de manifester contre une réforme des retraites qui pour le moment n’existe pas, c’est de négocier sur le sujet de l’emploi dans le privé».
L’ampleur de la mobilisation de ce mardi était en fait considérée comme un nouvel avertissement pour le gouvernement de droite, arrivée au pouvoir en mai dernier, et déjà confronté à la grogne des routiers, des inspecteurs du permis de conduire, des universités, des agriculteurs et des salariés de l’audiovisuel public. Mais ce fut également un test important pour les syndicats qui ont eu à démontrer leur capacité à mobiliser leurs troupes, à quelques jours d’un rendez stratégique : les élections prud’homales qui se dérouleront le 10 décembre prochain. Alors que beaucoup d’entre eux souhaitaient reproduire à l’identique le mouvement social de 1995, il semblerait que cette fois-ci, la mobilisation ait été plus dispersée.
Lire également :
Raffarin : bravo l'artiste !
(L'éditorial économique de Norbert Navarro)
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En tête de la manifestation qui a débuté Place Denfert-Rochereau pour se terminer à Sèvres-Babylone, non loin de l’hôtel Matignon, l’on a pu apercevoir trois anciens ministres socialistes - Daniel Vaillant, Elisabeth Guigou et Ségolène Royal - qui se sont très vite fait huer par les manifestants qui scandaient : «PS, récupération». Ils se sont donc vite éclipsés, encadrés par les forces de l’ordre.
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L’ampleur de la mobilisation de ce mardi était en fait considérée comme un nouvel avertissement pour le gouvernement de droite, arrivée au pouvoir en mai dernier, et déjà confronté à la grogne des routiers, des inspecteurs du permis de conduire, des universités, des agriculteurs et des salariés de l’audiovisuel public. Mais ce fut également un test important pour les syndicats qui ont eu à démontrer leur capacité à mobiliser leurs troupes, à quelques jours d’un rendez stratégique : les élections prud’homales qui se dérouleront le 10 décembre prochain. Alors que beaucoup d’entre eux souhaitaient reproduire à l’identique le mouvement social de 1995, il semblerait que cette fois-ci, la mobilisation ait été plus dispersée.
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(L'éditorial économique de Norbert Navarro)
par Clarisse Vernhes
Article publié le 26/11/2002