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Corse

Fin du procès des paillotes

Après neuf jours d’audience, le procès des restaurants de plage illégalement implantés sur le littoral corse, s’est clos avec la plaidoirie de Jacques Vergès, avocat de l’ancien préfet Bernard Bonnet, accusé d’avoir donné l’ordre d’incendier entre mars et avril 1999, lesdites paillotes. Comme prévu, il a demandé la relaxe de son client.
«Si vous condamniez le préfet Bonnet, vous commettriez une grave erreur», a lancé Maître Brossolet, collaborateur de Jacques Vergès et défenseur de Bernard Bonnet. Les avocats de l’ancien préfet de l’île de Beauté ont clamé l’innocence de leur client, «sacrifié», selon eux, pour éviter à «la gendarmerie et l’Etat» d’être jugés responsable de l’incendie de deux paillotes en 1999, illégalement construites sur le domaine maritime, et ont ainsi demandé à la Cour d’appel de Bastia sa relaxe, comme ils l’avaient d’ailleurs annoncé avant la tenue de ce procès.

«Dans ce dossier, il n’y a pas la preuve, bien au contraire, que le préfet ait donné l’ordre d’incendier nuitamment et clandestinement les restaurants de plage Aria Marina et Chez Francis», a soutenu le célèbre avocat parisien. Ce fut ensuite au tour de Bernard Bonnet de prendre, une dernière fois, la parole : «Je confirme que je n’ai pas donné l’ordre d’incendier les paillotes», a-t-il de nouveau répété à la Cour, le 28 novembre.

Délibéré le 15 janvier 2003

En début de semaine, le procureur général de la Cour d’appel de Bastia a requis la confirmation de la condamnation prononcée en janvier dernier à l’encontre du l’ancien préfet, soit trois ans de prison dont un ferme et trois ans de privation de ses droits civiques et civils. Au terme d’un réquisitoire d’une heure et demi, Patrick Lalande a également confirmé les peines infligées aux sept autres prévenus, dont six gendarmes jugés pour «cette lamentable affaire».

Les défenseurs des gendarmes ont, à ce moment, eux aussi, demandé la relaxe de leurs clients en prenant soin de charger le préfet Bonnet qualifié par l’un d’eux de «fuyard de la vérité». Ils ont tenté de démontrer que les membres des forces de l’ordre n’avaient fait qu’obéir à un ordre donné par le préfet, alors «tout puissant». Ont également été appelés à la barre, pour éclaircir cette affaire, Clotilde Valter et Alain Christnacht, anciens collaborateurs à Matignon de Lionel Jospin. Quant à ce dernier, la Cour n’a pas jugé utile de le convoquer comme le réclamait pourtant la défense de Bernard Bonnet. La Cour d’appel de Bastia rendra son arrêt le 15 janvier prochain.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 29/11/2002