Immigration
L'Eglise demande l'évacuation des sans-papiers
A la demande des autorités religieuses, quelque 200 sans-papiers ont été expulsés dans la nuit du 2 au 3 novembre, de l'église parisienne Saint-Jacques-Saint Bernard, qu'ils occupaient depuis quelques heures. L'évacuation par la police a eu lieu sans heurt.
Rien ne va plus entre l'Eglise catholique et les sans-papiers ! En demandant expressément aux forces de l’ordre, le 2 novembre, d’évacuer de l’église Saint-Jacques-Saint Bernard 200 immigrés en situation irrégulière, l’archevêché de Paris a haussé le ton. L’occupation de cette église est intervenue à l’issue d’une manifestation organisée à Paris par la Coordination nationale des sans-papiers qui a réuni plus de mille personnes. Une fois cette marche terminée, les manifestants se sont rendus dans ce lieu de culte pour réclamer une régularisation globale des sans-papiers. Quatre heures après cette occupation et à la suite de négociations infructueuses avec les autorités religieuses, les occupants d’origine africaine et chinoise ont été chassés de l’église par la police, sans incident ; les sans-papiers se refusant «à tout affrontement avec les forces de l’ordre».
Cette mesure coercitive, la première depuis l’occupation durant quinze jours, en août dernier, de la basilique Saint-Denis - qui a relancé le mouvement des sans-papiers - semble marquer un tournant dans la politique d’accueil jusqu’ici adoptée par l’Eglise catholique à l’égard des immigrés en situation irrégulière. Réagissant à cette évacuation, Monseigneur Brunin, évêque auxiliaire de Lille et président du comité épiscopal des migrations, a justifié cette mesure prise «à la demande de la paroisse». «Il ne s’agit pas d’un durcissement de l’Eglise mais nous ne voulons pas nous laisser enfermer dans une logique d’occupation», a-t-il dit avant d’ajouter : «L’Eglise ne lâche pas les sans-papiers mais on ne force pas la main de l’Eglise pour qu’elle soit accueillante».
Le spectre de 1996
«Nous n’avons plus le choix, il ne nous reste plus que les églises pour faire entendre notre voix», ont déclaré, de leur côté, les sans-papiers via leur porte-parole, Joseph Brucher. Une déclaration en forme d’appel au secours qui intervient au moment où Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Intérieur a décidé d’examiner les dossiers de régularisation, au cas par cas. Depuis l’occupation de l’église Saint-Ambroise, puis de l’église Saint-Bernard, à Paris, en 1996, le mouvement des sans-papiers a été jalonné d’occupations d’églises, dans l’espoir d’y trouver à la fois asile et une caisse de résonance à leurs demandes.
En 1996, l’expulsion musclée de 300 Africains qui occupaient l’église Saint-Bernard et qui avait contribué à l’impopularité du gouvernement Juppé, est dans tous les esprits. Aujourd’hui, celui de Jean-Pierre Raffarin qui semble particulièrement redouter les occupations des lieux de culte, a décidé de régler le problème en douceur à force de dialogue, même si le sujet est toujours aussi sensible.
Cette mesure coercitive, la première depuis l’occupation durant quinze jours, en août dernier, de la basilique Saint-Denis - qui a relancé le mouvement des sans-papiers - semble marquer un tournant dans la politique d’accueil jusqu’ici adoptée par l’Eglise catholique à l’égard des immigrés en situation irrégulière. Réagissant à cette évacuation, Monseigneur Brunin, évêque auxiliaire de Lille et président du comité épiscopal des migrations, a justifié cette mesure prise «à la demande de la paroisse». «Il ne s’agit pas d’un durcissement de l’Eglise mais nous ne voulons pas nous laisser enfermer dans une logique d’occupation», a-t-il dit avant d’ajouter : «L’Eglise ne lâche pas les sans-papiers mais on ne force pas la main de l’Eglise pour qu’elle soit accueillante».
Le spectre de 1996
«Nous n’avons plus le choix, il ne nous reste plus que les églises pour faire entendre notre voix», ont déclaré, de leur côté, les sans-papiers via leur porte-parole, Joseph Brucher. Une déclaration en forme d’appel au secours qui intervient au moment où Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Intérieur a décidé d’examiner les dossiers de régularisation, au cas par cas. Depuis l’occupation de l’église Saint-Ambroise, puis de l’église Saint-Bernard, à Paris, en 1996, le mouvement des sans-papiers a été jalonné d’occupations d’églises, dans l’espoir d’y trouver à la fois asile et une caisse de résonance à leurs demandes.
En 1996, l’expulsion musclée de 300 Africains qui occupaient l’église Saint-Bernard et qui avait contribué à l’impopularité du gouvernement Juppé, est dans tous les esprits. Aujourd’hui, celui de Jean-Pierre Raffarin qui semble particulièrement redouter les occupations des lieux de culte, a décidé de régler le problème en douceur à force de dialogue, même si le sujet est toujours aussi sensible.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 04/11/2002