Tourisme
Vives tensions sociales en Guadeloupe
Depuis deux mois, la Guadeloupe est en ébullition suite à un conflit avec le groupe pétrolier Texaco. Et pour ajouter au malaise social, le groupe hôtelier Accor a annoncé, le 9 novembre, son intention de fermer deux des quatre hôtels qu’il possède aux Antilles françaises. Une situation qui risque d’amplifier la crise que connaît déjà le secteur touristique antillais.
Climat social dégradé, concurrence accrue des îles voisines - Saint-Domingue et Cuba - où la main d’œuvre est beaucoup moins chère, problème de desserte aérienne, accueil de plus en plus décevant : le tourisme est en perte de vitesse dans les Antilles françaises. Une situation qui vient s’ajouter à un climat social détestable, depuis déjà quelques mois. L’annonce le 9 novembre par le groupe hôtelier Accor de se désengager progressivement de la Guadeloupe et de la Martinique ne devrait pas arranger les choses. Et la grève générale qui a commencé le 12 novembre sur le sol guadeloupéen n’est pas faite non plus pour calmer les esprits et améliorer l’image de ce DOM (département d’outre-mer).
Dans ce contexte, le climat a donc été alourdi par une grève générale de quatre jours (du 12 au 15 novembre) lancé par la centrale syndicale indépendantiste de Guadeloupe (UGTG), forte de 4 000 membres et majoritaire dans plusieurs secteurs d’activité économique de l’île. L’UGTG entendait, au départ, marquer sa détermination dans le conflit qui l’oppose à la filiale locale de la compagnie pétrolière américaine Texaco - elle réclame depuis plusieurs semaines l’attribution de la location gérance d’une station-service -, mais son appel a fait écho à l’annonce d’Accor. La première journée de mobilisation n’a pourtant pas eu d’incidence sur l’activité économique, excepté de longues files d’attentes devant certaines stations-service. Aucune manifestation particulière n'a marqué cette journée de grève générale, si ce n'est quelques piquets devant certaines institutions.
Le tourisme, principale ressource de la Guadeloupe
Le secteur du tourisme représente la première activité de la Guadeloupe. En 2001, il a généré 460 millions d’euros de recette, selon l’Office du Tourisme. En 2000, 602 875 vacanciers ont séjourné dans ce DOM, soit une progression de 7,5% par rapport à l’année précédente. D’autre part, ce secteur emploie 10% de salariés locaux et constitue 8% des établissements.
Mais depuis quelques temps, les voyagistes ont peu à peu réorienté leur offre vers les îles voisines, notamment Cuba et Saint-Domingue, où le coût de la main d’œuvre est très inférieur à celui des départements français d’outre-mer. «Je compte mettre en place ce que nous avons déjà mis en place en Martinique qui semble produire des effets très positifs», a déclaré Brigitte Girardin, la ministre française de l’outre-mer, qui souhaite ainsi créer une structure de concertation patronat-syndicat à l’instar de ce qui se fait en Martinique. «Je regrette la décision d’Accor, mais je partage les raisons qui ont provoqué cette décision. Le climat social est quand même grave là-bas, c’est une des raisons pour lesquelles le tourisme bat de l’aile», a pour sa part estimé Léon Bertrand, le secrétaire d’Etat au tourisme.
Le dialogue social semble donc très délicat et pourrait essentiellement tenir à l’histoire coloniale. En effet, ces revendications ne sont pas sans rappeler un malaise ancestral : le rapport difficile et ambigü qu’ont eu, au fil des ans, les colonisateurs et les colonisés.
Dans ce contexte, le climat a donc été alourdi par une grève générale de quatre jours (du 12 au 15 novembre) lancé par la centrale syndicale indépendantiste de Guadeloupe (UGTG), forte de 4 000 membres et majoritaire dans plusieurs secteurs d’activité économique de l’île. L’UGTG entendait, au départ, marquer sa détermination dans le conflit qui l’oppose à la filiale locale de la compagnie pétrolière américaine Texaco - elle réclame depuis plusieurs semaines l’attribution de la location gérance d’une station-service -, mais son appel a fait écho à l’annonce d’Accor. La première journée de mobilisation n’a pourtant pas eu d’incidence sur l’activité économique, excepté de longues files d’attentes devant certaines stations-service. Aucune manifestation particulière n'a marqué cette journée de grève générale, si ce n'est quelques piquets devant certaines institutions.
Le tourisme, principale ressource de la Guadeloupe
Le secteur du tourisme représente la première activité de la Guadeloupe. En 2001, il a généré 460 millions d’euros de recette, selon l’Office du Tourisme. En 2000, 602 875 vacanciers ont séjourné dans ce DOM, soit une progression de 7,5% par rapport à l’année précédente. D’autre part, ce secteur emploie 10% de salariés locaux et constitue 8% des établissements.
Mais depuis quelques temps, les voyagistes ont peu à peu réorienté leur offre vers les îles voisines, notamment Cuba et Saint-Domingue, où le coût de la main d’œuvre est très inférieur à celui des départements français d’outre-mer. «Je compte mettre en place ce que nous avons déjà mis en place en Martinique qui semble produire des effets très positifs», a déclaré Brigitte Girardin, la ministre française de l’outre-mer, qui souhaite ainsi créer une structure de concertation patronat-syndicat à l’instar de ce qui se fait en Martinique. «Je regrette la décision d’Accor, mais je partage les raisons qui ont provoqué cette décision. Le climat social est quand même grave là-bas, c’est une des raisons pour lesquelles le tourisme bat de l’aile», a pour sa part estimé Léon Bertrand, le secrétaire d’Etat au tourisme.
Le dialogue social semble donc très délicat et pourrait essentiellement tenir à l’histoire coloniale. En effet, ces revendications ne sont pas sans rappeler un malaise ancestral : le rapport difficile et ambigü qu’ont eu, au fil des ans, les colonisateurs et les colonisés.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 13/11/2002