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Tunisie

Dominique de Villepin à Tunis

Le ministre français des Affaires étrangères est en visite officielle en Tunisie. Les relations de coopération économique sont le principal objet de cette visite, mais il sera aussi question de coopération dans la lutte contre le terrorisme et de préparation de la visite de Jacques Chirac en début d’année prochaine.
Dominique de Villepin, le ministre français des Affaires étrangères se rend en visite officielle en Tunisie le 14 novembre. Cette visite qui n’occupera qu’une journée est prévue de longues dates et participe à la «priorité politique» accordée aux relations entre la France et les pays du Maghreb, par l’actuel gouvernement français. La France est le premier partenaire commercial et financier de Tunisie. A ce titre le ministre français évoquera les relations bilatérales entre les deux pays avec son homologue tunisien Habib Ben Yahia et le président Ben Ali lui-même. La France est le premier investisseur étranger en Tunisie et entend faire évoluer sa coopération pour mettre un accent particulier sur le développement économique et social à travers des projets du fonds de solidarité prioritaire. La commission mixte franco-tunisienne avait déjà définie les zones prioritaires d’actions que Dominique de Villepin appréciera lors de cette visite.

Un autre point de satisfaction dans les relations franco-tunisiennes, selon les Tunisiens, reste l’action de la diplomatie française dans les différentes crises du Proche-Orient. L’application par Israël des résolutions des Nations unies réclamée par la France dans la crise palestinienne, est une ligne saluée par les autorités tunisiennes. Par ailleurs le président Ben Ali a exprimé «sa considération pour les efforts déployés par le président français auprès des parties internationales influentes, ainsi qu’au niveau de l’ONU en vue de parvenir à une résolution excluant le recours automatique à la force contre l’Irak». De part et d’autre, on se félicite de la convergence de point de vue et des échanges téléphoniques réguliers entre Jacques Chirac et Ben Ali. Une visite en Tunisie du président français l’année prochaine est d’ailleurs en préparation. Nicolas Sarkozy, le ministre français de l’Intérieur avait déjà effectué à la fin octobre une visite à Tunis. La multiplication de ces visites fait dire à l’opposition tunisienne que les autorités françaises font très peu de cas des droits de l’homme bafoués en Tunisie.

Les droits de l’homme «passés par pertes et profits»

Lors du point de presse du porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, annonçant la visite de Dominique de Villepin, soin a été pris d’éviter soigneusement les questions qui fâchent. Les questions liées à la démocratie n’ont pas été davantage abordées. La quatorzième révision de la constitution maintenant le président Ben Ali au pouvoir n’a souffert d’aucune réserve de la France au grand dam des organisations de défense des droits de l’homme. L’épisode de la grève de la fin de l’avocate Radia Nasraoui pour obtenir la libération de son mari Hamma Hammami, du Parti communiste des ouvriers tunisiens (PCOT), appartiendrait déjà au passé. Les organisations de défense des droits de l’homme refusent de le classer au registre des pertes et profits de la politique en Tunisie, et profitent de toutes les occasions pour attirer l’attention sur les «libertés publiques en danger en Tunisie».

Enfin, l’attentat en avril dernier contre la synagogue de Djerba qui a fait 21 morts, sera aussi abordé, dans le cadre du rapprochement des politiques de lutte contre le terrorisme. Le juge anti-terroriste français Jean-Louis Bruguière s’était rendu à la mi-septembre en Tunisie accompagné des policiers de la DST (Direction de surveillance du territoire) pour marquer la bonne collaboration des services. Trois proches de l’auteur de l’attentat-suicide contre la synagogue de Djerba ont été mis en examen et écroués à Paris. Dominique de Villepin profitera également de sa visite pour recueillir le point de vue de la Tunisie sur ses propositions de renforcement des relations Europe-Méditerranée, pour une relance concrète de l’UMA (Union du Maghreb arabe).



par Didier  Samson

Article publié le 13/11/2002