Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Politique française

La difficile succession de Dominique Voynet

Les Verts se réunissent en congrès ce week-end, les 14 et 15 décembre, à Nantes pour choisir un nouvel exécutif et essayer de définir leurs lignes d'action pour les deux ans à venir. Une réunion qui risque de voir s’affronter les différentes sensibilités du parti.
«Je prends un peu de champ. Ce n’est pas un renoncement à la vie séculière. C’est aussi l’occasion de reprendre pied dans une activité professionnelle», avait déclaré, le 29 août dernier, dans le journal Le Monde, Dominique Voynet pour expliquer les raisons de son départ imminent de la direction du mouvement. Depuis le départ annoncé de la secrétaire générale des Verts et depuis le vote des militants lors des assemblées générales décentralisées, le 1er décembre, les écologistes n’en finissent pas de régler leurs comptes.

Il y a presque deux semaines donc, quatre des six motions ont obtenu chacune environ un quart des suffrages : Alain Lipietz -candidat éphémère à la présidentielle- arrive très légèrement en tête (29,6%) suivi par le courant de Noël Mamère, candidat des Verts à la présidentielle du printemps 2002. A ce jour, aucun candidat n’est en mesure de constituer à lui-seul une majorité. Conséquence : l’accentuation du blocage déjà existant entre tous les courants. Peu après, des négociations ont commencé pour tenter d’aplanir, avant le congrès, les divergences apparues au grand jour au terme du vote des militants sur les motions et équipes candidates à la future direction.

Non à un grand parti de gauche

Englués dans de vieilles querelles de personnes et de pouvoir, toutes les sensibilités vertes sont toutefois d’accord pour revendiquer leur autonomie. En effet, suite au souhait, le 31 octobre dernier de Dominique Voynet -dans le journal Le Parisien-Aujourd’hui- de fusionner les Verts au sein d’un grand parti de gauche, les différents courants ont vivement marqué leur désapprobation. De même que certains ont préconisé de ne plus se désister automatiquement au profit du Parti socialiste. Ainsi, en novembre, Noël Mamère, déclarait : «Je suis favorable à un contrat avec le Parti socialiste. Mais pour que les Verts n’en soient pas les dindons, ils doivent pleinement occuper leur espace politique», avant d’ajouter : «le congrès de Nantes sera celui de la clarification entre ceux qui veulent être une antichambre du PS et ceux qui refusent cette logique».

Dans le même esprit, à l’approche d’une rencontre avec François Hollande, le premier secrétaire du PS, Daniel Cohn-Bendit, président du groupe Vert au Parlement européen, a affirmé que «quant à l’éventualité de créer une UMP de gauche, je trouve que c’est une mauvaise idée (...) en revanche je suis favorable à une refondation de la gauche plurielle». Dans Libération du 11 décembre, il a également annoncé qu’il ne se rendrait pas au congrès de Nantes arguant : «vu l’évolution du débat interne et l’incapacité des Verts à dégager plus de cinq minutes pour parler d’autres choses que de leurs bisbilles internes, et notamment de l’Europe, je ne vois pas ce que je peux apporter à ce congrès, qui s’engage d’une manière détestable».


Ecouter également :
Alain Lipietz, député Vert européen au micro de Pierre Ganz.

Noël Mamère, en ligne du congrès des Verts à Nantes le 14/12/2002, au micro de Valérie Lehoux.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 14/12/2002