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Transports

Carambolage maritime au large des côtes françaises

L’épave du Tricolor, ce bateau qui a coulé dans la Manche au large de Dunkerque avec près de 3000 voitures à bord, a été percutée par un cargo, le Nicola. Le navire a réussi à se désencastrer. Le détroit du Pas-de-Calais où s'est déroulée cette double collision est l’un des plus fréquentés et dangereux au monde.
Ce nouvel accident est l’illustration très concrète du risque que constitue pour la navigation l'épave du bateau norvégien Tricolor, coulé samedi dans la Manche. Sa coque a été heurtée lundi matin par le Nicola, un navire battant pavillon dans les Antilles néerlandaises et navigant sans marchandise. Avec l’aide de deux remorqueurs, le Nicola est parvenu à se déséchouer. Le cargo vide est à l’heure actuelle au mouillage, tout près du lieu de la collision. Des plongeurs sont en train d’examiner la coque, pour déterminer l’étendue des dégâts.

Le Tricolor, un roulier norvégien avait quant à lui été percuté une première fois samedi à 35 kilomètres des côtes, dans le détroit du Pas-de-Calais, au large de Dunkerque après une collision avec un porte-conteneurs, un navire-marchand des Bahamas. Il transportait à bord près de 3 000 voitures de luxe neuves et contenait quelque 2 000 tonnes de combustible pour sa propulsion, tandis que chacun des véhicules contenait 5 cinq litres d’essence. Les vingt-quatre membres de l’équipage ont pu être sauvés.

Le Tricolor attend maintenant d’être dépollué et renfloué. Son armateur norvégien, Wilhemsen Lines, s'y est engagé. Le Deurloo, le navire d’assistance envoyé sur place par l’armateur, devra dans un premier temps inspecter le navire et contenir d’éventuelles fuites, avant d’entamer le pompage des 2 000 tonnes de carburant contenu dans les soutes, quand l’état de la mer le permettra. Les opérations de pompage ont été retardées en raison du mauvais temps sévissant dans la région. «Aucune pollution notable n’est à déplorer pour l’instant», a indiqué la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.

Echoué mais bien visible

Une opération plus que nécessaire, l’épave repose dans une voie de circulation très fréquentée du détroit du Pas-de-Calais, où près de 400 navires commerciaux –dont 50 déclarent transporter une cargaison dangereuse (hydrocarbures, gaz ou substances radioactives) croisent chaque jour une centaine de ferries, principalement sur le trajet Calais-Douvres. Une zone de grande affluence comme l’a expliqué Philippe Bacquet, directeur du Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage en Manche (Crossma) interrogé par l’AFP : «Le Pas-de-Calais est l’un des détroits les plus dangereux car étroit et très fréquenté. Il passe rien que sur le rail montant plus de 200 navires par jour. De nuit, où les accidents sont les plus fréquents car seuls les feux signalent l’épave et les patrouilleurs alentour, entre 80 et 90 navires remontent vers le Nord».

Autre problème et non des moindres, le Tricolor est lui-même couché sur le flanc, dans une zone où la profondeur est inférieure à trente mètres. L’épave est donc exactement à fleur d’eau, au beau milieu de la Manche. Mais pour Philippe Bacquet, «théoriquement, il ne devrait pas y avoir d’accident avec la bouée, les annonces aux marins, la présence de patrouilleurs de gendarmerie». En effet, de gros moyens ont été mis en place pour éviter d’autres collisions. Une première bouée lumineuse a pu être posée par le service des phares et balises du ministère des Transports. En attendant le mouillage d’une seconde balise, une patrouilleur de la gendarmerie et le navire d’assistance envoyé par l’armateur tournent dans la zone. Les Etats riverains la Belgique et la Grande-Bretagne ont accepté de participer aux opérations de surveillance.



par Myriam  Berber (avec AFP)

Article publié le 16/12/2002