Madagascar
Élections législatives dans le calme
Les Malgaches étaient appelés aux urnes dimanche, pour des élections législatives anticipées. Le scrutin s’est déroulé dans des conditions relativement bonnes. Les résultats définitifs ne seront connus que dans les prochains jours. Mais d’ores et déjà, le parti présidentiel apparaît comme le grand gagnant de ces législatives.
De notre correspondant à Madagascar
Le président de la République malgache a plusieurs raisons d’être satisfait, au lendemain de ces élections législatives anticipées. D’abord parce que le scrutin s’est globalement bien passé. Le matériel de vote était en place, avec les fameuses urnes transparentes, et aucun incident violent n’a été signalé dans ou à proximité des bureaux de vote. Un problème néanmoins récurrent : des habitants n’ont pu remplir leur devoir de citoyen, faute de cartes d’électeur disponibles à temps. Il y avait bien la possibilité de se faire délivrer des ordonnances pour être autorisé quand même à voter. Mais cette solution ne s’est pas toujours montrée efficace. En tout cas, cela révèle la persistance d’anomalies dans l’élaboration des listes électorales. Les observateurs internationaux et malgaches soulignent officieusement ces imperfections. Les autorités les reconnaissent. Mais pour le Conseil national électoral, ce problème n’est pas de nature à entacher la sincérité du vote.
6 133 483 électeurs étaient donc invités à se rendre dans un des 17 042 bureaux de vote, afin de désigner 160 députés, parmi les quelques 1 300 candidats. A l’heure actuelle, on ne dispose pas encore des chiffres complets concernant le taux de participation, hormis dans la capitale. A Antananarivo, 62% des électeurs ont pris part à ce scrutin. Pour le reste du pays, les estimations oscillent entre 50% et 65%. La participation serait sensiblement la même que lors des dernières législatives, en 1998. Le président de la République peut trouver là un autre motif de satisfaction : l’appel au boycottage, lancé par une partie de l’opposition, n’a visiblement pas été suivi. «En tout cas, pas de manière significative», précise un diplomate étranger proche du dossier.
Des urnes transparentes, une curiosité
Traditionnellement, les élections législatives ne sont pas des scrutins très mobilisateurs, compte-tenu notamment du discrédit qui pèse à Madagascar sur l’Assemblée nationale. Ou encore en raison de la relative ignorance de l’opinion publique concernant le rôle des députés. Alors qu’est-ce qui a poussé les électeurs à se rendre aux urnes pour ces législatives anticipées, dimanche ? Peut-être, comme l’avoue un vieil homme, la curiosité de voir justement les urnes, transparentes, une première à Madagascar. Plus sérieusement, la volonté d’avoir de nouvelles têtes à la chambre basse. «Je suis venu voter pour que Marc Ravalomanana soit conforté à sa place de président», confie enfin une femme à la sortie de son bureau de vote dans la capitale. «Les électeurs semblent avoir voulu plébisciter Marc Ravalomanana, plus que les candidats de son parti», confirme un représentant étranger.
A voir les premières tendances, en terme de résultats, le président malgache peut nourrir un réel motif de satisfaction : sa côte de popularité est loin d’être entamée. «Le nouveau régime malgache profite encore de l’état de grâce», explique un expert de la communauté internationale. Lundi matin, le ministère de l’Intérieur publiait les chiffres complets pour la capitale. Carton plein pour le parti présidentiel, le TIM (‘Tiako i Madagasikara’, ‘J’aime Madagascar’), ou pour la coalition pro-Ravalomanana, appelée ‘Firaisankinam-pirenena’ (‘Solidarité nationale’).
De manière écrasante, les hommes du président décrochent les 12 sièges qui étaient à pourvoir à Antananarivo. Et cette tendance semble se retrouver également dans les grandes villes de province. Les candidats du nouveau régime feraient cavaliers seuls, selon les estimations partielles. Pour les autres formations politiques, y compris celles qui avaient soutenu Marc Ravalomanana dans son accession au pouvoir, leurs représentants donneraient presque l’impression de faire de la figuration. Ces législatives étaient censées permettre au président malgache d’asseoir son pouvoir, après la période de crise du premier semestre 2002. «Un vote de confirmation en faveur du président», expliquait sur RFI, le Premier ministre et secrétaire général du TIM, Jacques Sylla, avant le scrutin. Il précisait par ailleurs : «notre objectif est d’avoir une majorité raisonnable à l’Assemblée», majorité qu’il situait entre 50 et 60%. Or, la majorité présidentielle qui commence à se dessiner, pourrait être bien plus large, si le TIM et la coalition ‘Solidarité nationale’ continuent sur leur lancée.
Pour l’heure, aucun triomphalisme au quartier-général de Tiako i Madagasikara, à Antananarivo. Les militants poursuivent leur collecte des données, en provenance des bureaux de vote. Au Ministère de l’Intérieur, les murs de la grande salle des élections sont encore quasiment vierges. Les résultats, qui y seront affichés, n’arrivent qu’au compte-goutte. Les chiffres complets ne seront disponibles que dans plusieurs jours.
Le président de la République malgache a plusieurs raisons d’être satisfait, au lendemain de ces élections législatives anticipées. D’abord parce que le scrutin s’est globalement bien passé. Le matériel de vote était en place, avec les fameuses urnes transparentes, et aucun incident violent n’a été signalé dans ou à proximité des bureaux de vote. Un problème néanmoins récurrent : des habitants n’ont pu remplir leur devoir de citoyen, faute de cartes d’électeur disponibles à temps. Il y avait bien la possibilité de se faire délivrer des ordonnances pour être autorisé quand même à voter. Mais cette solution ne s’est pas toujours montrée efficace. En tout cas, cela révèle la persistance d’anomalies dans l’élaboration des listes électorales. Les observateurs internationaux et malgaches soulignent officieusement ces imperfections. Les autorités les reconnaissent. Mais pour le Conseil national électoral, ce problème n’est pas de nature à entacher la sincérité du vote.
6 133 483 électeurs étaient donc invités à se rendre dans un des 17 042 bureaux de vote, afin de désigner 160 députés, parmi les quelques 1 300 candidats. A l’heure actuelle, on ne dispose pas encore des chiffres complets concernant le taux de participation, hormis dans la capitale. A Antananarivo, 62% des électeurs ont pris part à ce scrutin. Pour le reste du pays, les estimations oscillent entre 50% et 65%. La participation serait sensiblement la même que lors des dernières législatives, en 1998. Le président de la République peut trouver là un autre motif de satisfaction : l’appel au boycottage, lancé par une partie de l’opposition, n’a visiblement pas été suivi. «En tout cas, pas de manière significative», précise un diplomate étranger proche du dossier.
Des urnes transparentes, une curiosité
Traditionnellement, les élections législatives ne sont pas des scrutins très mobilisateurs, compte-tenu notamment du discrédit qui pèse à Madagascar sur l’Assemblée nationale. Ou encore en raison de la relative ignorance de l’opinion publique concernant le rôle des députés. Alors qu’est-ce qui a poussé les électeurs à se rendre aux urnes pour ces législatives anticipées, dimanche ? Peut-être, comme l’avoue un vieil homme, la curiosité de voir justement les urnes, transparentes, une première à Madagascar. Plus sérieusement, la volonté d’avoir de nouvelles têtes à la chambre basse. «Je suis venu voter pour que Marc Ravalomanana soit conforté à sa place de président», confie enfin une femme à la sortie de son bureau de vote dans la capitale. «Les électeurs semblent avoir voulu plébisciter Marc Ravalomanana, plus que les candidats de son parti», confirme un représentant étranger.
A voir les premières tendances, en terme de résultats, le président malgache peut nourrir un réel motif de satisfaction : sa côte de popularité est loin d’être entamée. «Le nouveau régime malgache profite encore de l’état de grâce», explique un expert de la communauté internationale. Lundi matin, le ministère de l’Intérieur publiait les chiffres complets pour la capitale. Carton plein pour le parti présidentiel, le TIM (‘Tiako i Madagasikara’, ‘J’aime Madagascar’), ou pour la coalition pro-Ravalomanana, appelée ‘Firaisankinam-pirenena’ (‘Solidarité nationale’).
De manière écrasante, les hommes du président décrochent les 12 sièges qui étaient à pourvoir à Antananarivo. Et cette tendance semble se retrouver également dans les grandes villes de province. Les candidats du nouveau régime feraient cavaliers seuls, selon les estimations partielles. Pour les autres formations politiques, y compris celles qui avaient soutenu Marc Ravalomanana dans son accession au pouvoir, leurs représentants donneraient presque l’impression de faire de la figuration. Ces législatives étaient censées permettre au président malgache d’asseoir son pouvoir, après la période de crise du premier semestre 2002. «Un vote de confirmation en faveur du président», expliquait sur RFI, le Premier ministre et secrétaire général du TIM, Jacques Sylla, avant le scrutin. Il précisait par ailleurs : «notre objectif est d’avoir une majorité raisonnable à l’Assemblée», majorité qu’il situait entre 50 et 60%. Or, la majorité présidentielle qui commence à se dessiner, pourrait être bien plus large, si le TIM et la coalition ‘Solidarité nationale’ continuent sur leur lancée.
Pour l’heure, aucun triomphalisme au quartier-général de Tiako i Madagasikara, à Antananarivo. Les militants poursuivent leur collecte des données, en provenance des bureaux de vote. Au Ministère de l’Intérieur, les murs de la grande salle des élections sont encore quasiment vierges. Les résultats, qui y seront affichés, n’arrivent qu’au compte-goutte. Les chiffres complets ne seront disponibles que dans plusieurs jours.
par Olivier Péguy
Article publié le 17/12/2002