Ghana
Bénéficiaire débordé de la crise ivoirienne
Promu itinéraire de contournement de la Côte d’Ivoire par les pays enclavés du Sahel, le Ghana fait difficilement face à un surcroît d’activité qui dépasse largement ses capacités de traitement des marchandises tant à l’import qu’à l’export.
A première vue, la recherche d’axes alternatifs à la Côte d’Ivoire pour acheminer les marchandises à l’intérieur de l’Afrique de l’Ouest est une chance pour un pays côtier comme le Ghana. C’est en partie vrai mais la situation doit cependant être nuancée. Les exportateurs maliens, burkinabé, nigériens font appel aux transporteurs du Ghana, du Togo ou du Bénin. Cela entraîne une augmentation forte et subite de la demande. Les commerçants de ces pays enclavés se ravitaillent aussi en produits manufacturés importés. Résultat, les sociétés de transports ghanéennes sont confrontées à une pénurie de véhicules et augmentent leur prix, d’autant plus que les chauffeurs de camions ghanéens en ont profité pour exiger des augmentations de salaires. Il n'en demeure pas moins que le Ghana devient progressivement une nouvelle source d’approvisionnement en produits manufacturés et en produits alimentaires vers le Mali ou le Burkina Faso. Plus le temps passe et plus les circuits commerciaux s'organisent, ils pourraient bien perdurer même après un retour à la normale en Côte d'Ivoire.
Pour l'instant cependant, les coûts de transport, en raison de l’engorgement, sont en hausse ce qui pèse sur les prix des produits vendus sur les marchés malien ou nigérien mais aussi sur la compétitivité des marchandises et matières premières exportées par ces pays. A l’évidence cette tension entre l’offre et la demande de moyens de transport reflète que le couloir ghanéen n'est pas encore en mesure de compenser complètement la destination ivoirienne. Les transactions avec le Ghana présentent en outre des charges supplémentaires en raison des frais de change car ce pays contrairement à la Côte d’Ivoire n’appartient pas à la zone franc CFA.
A terme cependant le Ghana pourrait représenter un réel concurrent pour son voisin ivoirien. En effet, depuis plusieurs années déjà les exportateurs du Burkina Faso tentent de se délier de leur dépendance envers le port d’Abidjan en diversifiant leurs circuits vers le port de Téma au Ghana. Depuis 1999, c’est-à-dire la première crise ivoirienne, le Mali, le Burkina et le Niger utilisent de plus en plus cette destination alternative et le conflit en cours accélère le processus. Le volume d’activité pourrait être encore plus important si les installations portuaires étaient développées et d’une capacité suffisante pour prendre réellement la relève du port d’Abidjan.
Repères :
Superficie: 239 000 km²
Capitale: Accra
Population: 19,5 millions d'habitants
PIB par habitant: 390 $ -Taux de croissance du PIB en 2001: 4,2%
Prévisions de croissance du PIB en 2002: 4,5
Inflation en Avril 2002: +14,9%
(Sources DREE)
Pour l'instant cependant, les coûts de transport, en raison de l’engorgement, sont en hausse ce qui pèse sur les prix des produits vendus sur les marchés malien ou nigérien mais aussi sur la compétitivité des marchandises et matières premières exportées par ces pays. A l’évidence cette tension entre l’offre et la demande de moyens de transport reflète que le couloir ghanéen n'est pas encore en mesure de compenser complètement la destination ivoirienne. Les transactions avec le Ghana présentent en outre des charges supplémentaires en raison des frais de change car ce pays contrairement à la Côte d’Ivoire n’appartient pas à la zone franc CFA.
A terme cependant le Ghana pourrait représenter un réel concurrent pour son voisin ivoirien. En effet, depuis plusieurs années déjà les exportateurs du Burkina Faso tentent de se délier de leur dépendance envers le port d’Abidjan en diversifiant leurs circuits vers le port de Téma au Ghana. Depuis 1999, c’est-à-dire la première crise ivoirienne, le Mali, le Burkina et le Niger utilisent de plus en plus cette destination alternative et le conflit en cours accélère le processus. Le volume d’activité pourrait être encore plus important si les installations portuaires étaient développées et d’une capacité suffisante pour prendre réellement la relève du port d’Abidjan.
Repères :
Superficie: 239 000 km²
Capitale: Accra
Population: 19,5 millions d'habitants
PIB par habitant: 390 $ -Taux de croissance du PIB en 2001: 4,2%
Prévisions de croissance du PIB en 2002: 4,5
Inflation en Avril 2002: +14,9%
(Sources DREE)
par Francine Quentin
Article publié le 31/12/2002