Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Attentats

Un groupe de neuf islamistes démantelé

Un groupe de neuf islamistes soupçonné d’avoir voulu perpétrer, en France, des attentats contre la Russie a été démantelé depuis la mi-décembre. Mais cette «filière tchétchène» est désavouée par un représentant du gouvernement séparatiste tchétchène.
Les quatre islamistes présumés, arrêtés mardi à Romainville, en banlieue parisienne, ont été mis en examen et écroués pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste», a annoncé le ministère de l’Intérieur. Ces quatre hommes feraient partie d’un groupe d’au moins neuf personnes, si l’on ajoute les cinq autres personnes interpellées auparavant. Trois hommes et une femme avaient été arrêtés à La Courneuve, également en banlieue parisienne, le 16 décembre, et un cinquième, le 21 décembre, à la frontière franco-espagnole. Et parmi les quatre derniers figure Menad Benchallali, de nationalité française, recherché depuis plusieurs mois et dont le frère Mourad est détenu sur la base américaine de Guantanamo à Cuba.

Ils appartiendraient tous à une «filière tchétchène» que la justice française soupçonne d’avoir projeté des attentats contre les intérêts russes en France, particulièrement contre l’ambassade de Russie à Paris. Des déclarations obtenues pendant la garde à vue de la part d’un des islamistes présumés il ressort qu’ils voulaient venger les membres du commando indépendantiste tchétchène, tués lors de la prise d’otages dans un théâtre de Moscou, fin octobre dernier. Le contre-espionnage français a découvert une liste de noms de produits chimiques permettant la fabrication d’explosifs et de gaz toxiques à base de cyanure, ce qui donne consistance à l’hypothèse de la préparation d’un attentat chimique.

De leur propre initiative

Toutefois, les liens avec les Tchétchènes de ces islamistes ont été désavoués, samedi, par l'ex-porte-parole du gouvernement séparatiste tchétchène Mairbek Vatchagaev qui réside actuellement en France. Il a estimé qu’ils «ne pouvaient avoir aucun rapport» avec les Tchétchènes et formellement exclu toute implication du président indépendantiste tchétchène Aslan Maskhadov dans cette affaire.

Pour la police française, trois de ces islamistes ont été formés dans des camps situés dans les gorges de Pankissi en Géorgie, où ils auraient cotoyé des combattants tchétchènes mais aussi des hauts responsables de l’organisation terroriste islamiste Al-Qaïda. Toutefois ils n'auraient pas tenté d'agir sur ordre direct d'Al-Qaïda, mais plutôt de leur propre initiative.



par Francine  Quentin

Article publié le 28/12/2002