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Russie

Les Tchétchènes frappent les Russes à Grozny

L'attentat qui a dévasté le siège du gouvernement pro-russe à Grozny a fait au moins 61 morts et plus de 86 blessés. Toutefois la première chaine de télévision russe avance le chiffre de 80 morts. Bien que non revendiquée cette opération-suicide est attribuée aux séparatistes tchétchènes et jette un doute sur la capacité des Russes à contrôler effectivement cette République caucasienne.
Deux mois après la prise d'otages tragique dans un théâtre de Moscou, les commandos tchétchènes se rappellent une fois de plus au bon souvenir des Russes, à Grozny même, capitale de la République caucasienne. Le siège du gouvernement mis en place par les Russes sous la direction d'un administrateur tchétchène Akhmad Kadyrov a fait l'objet vendredi d'une attaque par deux véhicules chargés d'une tonne d'explosifs. L'explosion a fait, selon un bilan encore provisoire, une quarantaine de morts et plus de 250 blessés. Destinée à frapper au cœur l’attentat n’a cependant pas atteint le chef de l'administration pro-russe en Tchétchénie Akhmad Kadyrov qui était à Moscou au moment de l'explosion. Quant au Premier ministre tchétchène pro-russe Mikhaïl Babitch, il ne figure pas au nombre des victimes.

Cette action met en lumière les difficultés des Russes à mettre un terme au conflit et même leur capacité à maintenir l'ordre dans une république à majorité musulmane et agitée par un mouvement séparatiste déterminé. L’attentat n’a pas été formellement revendiqué mais les autorités de Moscou désignent les partisans du président tchétchène Aslan Maskhadov, élu en 1997 lors d’un scrutin soutenu par la Russie, mais destitué par Moscou deux ans plus tard. Toutefois le président déchu a immédiatement condamné les attentats-suicide, tout en expliquant qu’il pouvait les «comprendre» en raison de la situation en Tchétchénie. Il met en garde comme la volonté russe d’assimiler les revendications tchétchènes au terrorisme international.

Poursuite du processus politique


Face à cette nouvelle catastrophe liée au conflit tchétchène, le président russe Vladimir Poutine s'est dit «profondément choqué» par la tragédie de Grozny. Mais les responsables russes maintiennent leur intention de poursuivre le processus politique en cours afin de donner à la Tchétchénie une constitution et un gouvernement élu tout en réaffirmant l’appartenance de la province à la Russie. Un référendum en ce sens devrait être organisé en mars prochain.

Au cours des six derniers mois outre cet opération suicide, les indépendantistes ont abattu un hélicoptère transportant 121 soldats, commis un attentat contre un commissariat de police à Grozny faisant 22 morts, enfin ils ont pris en otages pendant trois jours quelque 800 spectateurs d'un théâtre de Moscou: 129 personnes ont péri dans l'assaut donné par les forces spéciales russes, la plupart par inhalation du gaz employé lors de l'opération.



par Francine  Quentin

Article publié le 30/12/2002