Transports
Traquer les chauffards
Le gouvernement va annoncer toute une série de mesures contre l’insécurité routière, l’un des thèmes que Jacques Chirac a hissés au rang de «grand chantier» de son quinquennat. Les mesures envisagées pour freiner l’hécatombe sur les routes - 8 000 morts tous les ans - sont notamment marquées par un durcissement de la répression des infractions au code de la route.
Jacques Chirac l’avait annoncé lors de la traditionnelle allocution télévision du 14 juillet dernier : l’insécurité routière serait l’une des priorités de son gouvernement. Voilà qui est fait ! Le comité interministériel chargé de ce dossier -qui comprend seize ministres dont le premier d’entre eux- va rendre public, ce mercredi soir, une série de mesures qui ont pour objectif de diminuer considérablement le nombre de morts sur les routes françaises : surveillance automatisée des autoroutes, automatisation de la chaîne de contraventions, alourdissement des peines contre les chauffards, permis de conduire probatoire pour les jeunes conducteurs, visites médicales obligatoires pour les personnes âgées…etc.
Le gouvernement est donc parti en guerre contre les délinquants de la route et mise surtout sur une répression accrue des infractions pour modifier le comportement des Français au volant. Il est vrai que 8 000 personnes ont perdu la vie en 2001 et près de 154 000 ont été blessées. Des chiffres qui mettent ainsi la France au rang des plus mauvais bilans des pays d’Europe occidentale.
Les associations attentives
S’agissant du renforcement des sanctions, les chauffards pourraient encourir des peines allant jusqu’à dix ans de prison et 150 000 euros d’amende. Quant à l’alcool, la drogue et la vitesse, ils seront considérés comme des circonstances aggravantes en cas d’homicide ou de blessures involontaires. Par ailleurs, il ne sera plus possible d’aménager son retrait de permis en fonction d’impératifs professionnels. Des mesures qui seront incluses dans le projet de loi sur la grande criminalité, que présentera le ministre de la Justice Dominique Perben, au premier trimestre 2003.
En revanche, d’après quelques informations qui ont percé ces derniers jours, il semblerait que les mesures comme l’abaissement du taux d’alcoolémie autorisé au volant (actuellement de 0,5g/l) ou encore les tickets de péage mouchards aient été abandonnées. En fait, pour le gouvernement, il s’agit de ne pas créer de textes législatifs supplémentaires mais de faire respecter ceux déjà existants.
Les associations de lutte contre la violence routière espéraient, avant l’annonce de ces mesures, que les moyens financiers et humains seraient à la hauteur de cette mobilisation générale. Unanimes pour se féliciter d’une «volonté politique manifeste» et d’une détermination à combattre ce que Jacques Chirac avait qualifié de «scandale national», ces associations de prévention attendaient avec «espoir» et «anxiété» les décisions de ce comité interministériel.
Bien que les accidents corporels ont baissé au cours des six derniers mois (-10,8% de juin à novembre 2002), selon le ministère de l’Equipement et des Transports, le gouvernement veut avant tout susciter plus encore la peur du gendarme chez les automobilistes. Malgré ces résultats relatifs, Gilles de Robien a toutefois noté que «si ces résultats sont encourageants, ils demeurent encore fragiles et il est donc plus que jamais nécessaire de poursuivre la mobilisation engagée».
Lire également :
Sécurité routière : énième plan ?
(L’éditorial politique de Geneviève Goëtzinger)
Ecouter aussi :
Le reportage de Raphaël Reynes avec les gendarmes de Seine-et-Marne
18/12/2002, 2'34
Geneviève Jurgensen, Présidente de la ligue contre la violence routière (au micro de Valérie Lehoux, le 18/12/2002).
Bernard Darniche
Ancien pilote automobile (Invité de Philippe Cergel, le 18/12/2002).
Le gouvernement est donc parti en guerre contre les délinquants de la route et mise surtout sur une répression accrue des infractions pour modifier le comportement des Français au volant. Il est vrai que 8 000 personnes ont perdu la vie en 2001 et près de 154 000 ont été blessées. Des chiffres qui mettent ainsi la France au rang des plus mauvais bilans des pays d’Europe occidentale.
Les associations attentives
S’agissant du renforcement des sanctions, les chauffards pourraient encourir des peines allant jusqu’à dix ans de prison et 150 000 euros d’amende. Quant à l’alcool, la drogue et la vitesse, ils seront considérés comme des circonstances aggravantes en cas d’homicide ou de blessures involontaires. Par ailleurs, il ne sera plus possible d’aménager son retrait de permis en fonction d’impératifs professionnels. Des mesures qui seront incluses dans le projet de loi sur la grande criminalité, que présentera le ministre de la Justice Dominique Perben, au premier trimestre 2003.
En revanche, d’après quelques informations qui ont percé ces derniers jours, il semblerait que les mesures comme l’abaissement du taux d’alcoolémie autorisé au volant (actuellement de 0,5g/l) ou encore les tickets de péage mouchards aient été abandonnées. En fait, pour le gouvernement, il s’agit de ne pas créer de textes législatifs supplémentaires mais de faire respecter ceux déjà existants.
Les associations de lutte contre la violence routière espéraient, avant l’annonce de ces mesures, que les moyens financiers et humains seraient à la hauteur de cette mobilisation générale. Unanimes pour se féliciter d’une «volonté politique manifeste» et d’une détermination à combattre ce que Jacques Chirac avait qualifié de «scandale national», ces associations de prévention attendaient avec «espoir» et «anxiété» les décisions de ce comité interministériel.
Bien que les accidents corporels ont baissé au cours des six derniers mois (-10,8% de juin à novembre 2002), selon le ministère de l’Equipement et des Transports, le gouvernement veut avant tout susciter plus encore la peur du gendarme chez les automobilistes. Malgré ces résultats relatifs, Gilles de Robien a toutefois noté que «si ces résultats sont encourageants, ils demeurent encore fragiles et il est donc plus que jamais nécessaire de poursuivre la mobilisation engagée».
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Sécurité routière : énième plan ?
(L’éditorial politique de Geneviève Goëtzinger)
Ecouter aussi :
Le reportage de Raphaël Reynes avec les gendarmes de Seine-et-Marne
18/12/2002, 2'34
Geneviève Jurgensen, Présidente de la ligue contre la violence routière (au micro de Valérie Lehoux, le 18/12/2002).
Bernard Darniche
Ancien pilote automobile (Invité de Philippe Cergel, le 18/12/2002).
par Clarisse Vernhes
Article publié le 18/12/2002