Venezuela
Pendant les fêtes de Noël le bras de fer continue
La crise politique majeure que connaît le Venezuela depuis plus de trois semaines n’aura pas connu de trêve pour Noël. Les grévistes hostile au président Chavez et les partisans du chef de l’Etat restent mobilisés.
De notre correspondant à Caracas
A la veille de Noël, après trois semaines et demi de grève générale organisée par le patronat contre le président Hugo Chavez, une atmosphère lourde régnait dans la capitale vénézuélienne.
Lundi dernier, par dizaines de milliers les opposants au gouvernement ont une nouvelle fois manifesté dans l’est de Caracas, cette fois dans la soirée, portant des bougies et des lampes torches, symbole d’une lumière d’espoir. Puis mardi, plusieurs milliers d’entre eux se sont retrouvés près de la place Altamira pour une «messe de la paix et la liberté».
De leur côté, de nombreux partisans du président Chavez ont répondu à l’appel des dirigeants pour une fête près du siège de l’entreprise de pétrole, PDVSA. «Nous serons là à minuit» a dit le député de la majorité Dario Vivas, «surtout pour souligner notre conviction: personne ne peut nous voler le Noël, cette date sera fêtée de manière active, vigilante, joyeuse et en paix, par la famille vénézuélienne». Les plus fervents supporters du président disaient fêter la «Chavidad», jeu de mots entre le nom du président et «Navidad», noël.
Pas d’issue pour la crise
Mais pour une grande partie de la population, la grève a provoqué lassitude et énervement depuis plus de trois semaines. Peu de magasins sont ouverts, et donc peu de cadeaux ont pu être achetés. De longues files d’attente s’étirent devant les pompes à essence, et les difficultés d’approvisionnement en carburant limitent les déplacements.
En début de semaine, les centres commerciaux de la banlieue avaient déjà commencé a ouvrir leurs portes, suivi par certaines boutiques de la capitale. Mais les manifestants anti-Chavez les plus zélés, même s’ils étaient moins nombreux que les éventuels clients, ont été entendus protestant vivement: «Tu achètes, moi je marche», «Si tu achètes, tu vends ta patrie». Les supermarchés, comme depuis le début de la grève, n’ouvrent que jusqu’à 13h. Quelques produits, le Coca-Cola ou la bière, manquent dans les étalages, surtout en raison de problèmes de distribution.
Dans le centre et l’ouest de la capitale, où se trouvent les secteurs populaires qui soutiennent toujours le gouvernement Chavez, l’affluence était un peu plus importante, mais le coeur n’y était pas non plus.
Il n’y a même pas de championnat de base-ball –le sport national-, suspendu pour des raisons de sécurité, mais des responsables de la ligue locale réfléchissent à une manière de reprendre le jeu, car ils calculent déjà que leurs pertes atteignent 2 millions d’euros, sans compter le manque à gagner.
«C’est ce gouvernement sourd et incapable de proposer des solutions qui a provoqué la crise», assure dans un communiqué la coalition d’opposition politique, Coordinadora democratica, «on ne peut ignorer le mal être de la population, ni le fait que la protestation pourrait nous mener vers des situations plus délicates, quand le manque de combustible et de denrées alimentaires sera plus fort. Les travailleurs du pétrole ne sont pas coupables des pénuries, ni les enfants qui ne peuvent aller à l’école, ni les commerçants qui font face à des pertes chiffrées en millions. Le coupable est uniquement Hugo Chavez, l’intransigeant».
Cependant, le vice-président, José Vicente Rangel, avait proposé une trêve de Noël, dans le bras de fer politique qui paralyse une partie de l’activité. Elle a été rejetée par les grévistes et la même Coordinadora Democratica, qui a répondu que ce n’était pas le moment.
En revanche, l’opposition a demandé à taper sur des casseroles -pour exprimer leur mécontentement contre le gouvernement- aussi cette nuit du reveillon de Noël, mais au lieu de le faire à 20 heures comme d’habitude depuis le début de la grève, cette fois c’était à minuit. Sans laisser la moindre trace d’espoir de proposer, eux non plus, une solution avant l’année prochaine.
A la veille de Noël, après trois semaines et demi de grève générale organisée par le patronat contre le président Hugo Chavez, une atmosphère lourde régnait dans la capitale vénézuélienne.
Lundi dernier, par dizaines de milliers les opposants au gouvernement ont une nouvelle fois manifesté dans l’est de Caracas, cette fois dans la soirée, portant des bougies et des lampes torches, symbole d’une lumière d’espoir. Puis mardi, plusieurs milliers d’entre eux se sont retrouvés près de la place Altamira pour une «messe de la paix et la liberté».
De leur côté, de nombreux partisans du président Chavez ont répondu à l’appel des dirigeants pour une fête près du siège de l’entreprise de pétrole, PDVSA. «Nous serons là à minuit» a dit le député de la majorité Dario Vivas, «surtout pour souligner notre conviction: personne ne peut nous voler le Noël, cette date sera fêtée de manière active, vigilante, joyeuse et en paix, par la famille vénézuélienne». Les plus fervents supporters du président disaient fêter la «Chavidad», jeu de mots entre le nom du président et «Navidad», noël.
Pas d’issue pour la crise
Mais pour une grande partie de la population, la grève a provoqué lassitude et énervement depuis plus de trois semaines. Peu de magasins sont ouverts, et donc peu de cadeaux ont pu être achetés. De longues files d’attente s’étirent devant les pompes à essence, et les difficultés d’approvisionnement en carburant limitent les déplacements.
En début de semaine, les centres commerciaux de la banlieue avaient déjà commencé a ouvrir leurs portes, suivi par certaines boutiques de la capitale. Mais les manifestants anti-Chavez les plus zélés, même s’ils étaient moins nombreux que les éventuels clients, ont été entendus protestant vivement: «Tu achètes, moi je marche», «Si tu achètes, tu vends ta patrie». Les supermarchés, comme depuis le début de la grève, n’ouvrent que jusqu’à 13h. Quelques produits, le Coca-Cola ou la bière, manquent dans les étalages, surtout en raison de problèmes de distribution.
Dans le centre et l’ouest de la capitale, où se trouvent les secteurs populaires qui soutiennent toujours le gouvernement Chavez, l’affluence était un peu plus importante, mais le coeur n’y était pas non plus.
Il n’y a même pas de championnat de base-ball –le sport national-, suspendu pour des raisons de sécurité, mais des responsables de la ligue locale réfléchissent à une manière de reprendre le jeu, car ils calculent déjà que leurs pertes atteignent 2 millions d’euros, sans compter le manque à gagner.
«C’est ce gouvernement sourd et incapable de proposer des solutions qui a provoqué la crise», assure dans un communiqué la coalition d’opposition politique, Coordinadora democratica, «on ne peut ignorer le mal être de la population, ni le fait que la protestation pourrait nous mener vers des situations plus délicates, quand le manque de combustible et de denrées alimentaires sera plus fort. Les travailleurs du pétrole ne sont pas coupables des pénuries, ni les enfants qui ne peuvent aller à l’école, ni les commerçants qui font face à des pertes chiffrées en millions. Le coupable est uniquement Hugo Chavez, l’intransigeant».
Cependant, le vice-président, José Vicente Rangel, avait proposé une trêve de Noël, dans le bras de fer politique qui paralyse une partie de l’activité. Elle a été rejetée par les grévistes et la même Coordinadora Democratica, qui a répondu que ce n’était pas le moment.
En revanche, l’opposition a demandé à taper sur des casseroles -pour exprimer leur mécontentement contre le gouvernement- aussi cette nuit du reveillon de Noël, mais au lieu de le faire à 20 heures comme d’habitude depuis le début de la grève, cette fois c’était à minuit. Sans laisser la moindre trace d’espoir de proposer, eux non plus, une solution avant l’année prochaine.
par Pablo Aiquel
Article publié le 25/12/2002