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Monnaie unique européenne

L’euro sonnant et trébuchant fête son premier anniversaire

Depuis le 1er janvier 2002, l’euro, entré en circulation en 1999, a fait son apparition dans le portefeuille des Européens. Il n’a pourtant pas encore fait oublier le franc, le Deustschemark ou l’escudo.
En France, l'année 2002 a vu l'euro s'installer en douceur mais sans passion. Début janvier, la mise en circulation des 2 milliards de billets et des 7 milliards de pièces en euros s'est faite sans incident majeur. Le mariage d'amour espéré il y a un an s'est pourtant transformé en mariage de raison, d’autant que la référence au franc est toujours bien présente.

Fin décembre 2001, les Français découvrent la monnaie unique grâce aux premiers kits euros. Avec un taux bizarroïde de 6,55957 franc pour un euro, les Français montrent rapidement leurs limites en calcul mental. Pour les grosses sommes, le franc reste de mise. Le double affichage sert de pense-bête.

Certains préfèrent même l'argot: 100 euros, c'est 650 francs, voire 650 balles. Au grand dam des amoureux du franc, la monnaie nationale perd son cours légal le 18 février 2002. Le franc, la France, les Français, l'attachement est viscéral et les habitudes bien ancrées. Car avec l'arrivée de l'euro, les Français continuent d'alimenter leur bas de laine. Cette fois avec des billets de 200 et 500 euros. Mais l'an I de la monnaie unique restera marquée par la polémique sur l'augmentation des prix.

L'Insee parle de hausse modéré, un impact de 0,1% sur l'indice des prix. Mais selon le magazine Que choisir, cette hausse aurait été supérieure à 8%. L'effet sur l'opinion est dévastateur. Fin 2002, 96% des Français ont le sentiment que les prix ont augmenté.

Les nouveaux entrants en veulent

La Pologne, la Hongrie ou l'Estonie, comme les sept autres nouveaux pays entrants dans l'Union europénne, ont déjà beaucoup fait pour intégrer l'Europe. Les dix futurs membres de l'Union européenne rejoindront les Quinze en mai 2004. Restera alors une réforme majeure: adopter l'euro comme monnaie nationale.

Contrairement au Danemark ou au Royaume Uni, les dix nouveaux entrants n'ont pas demandé à être dispensés d'euro. Le cahier des charges imposé par les Quinze au sommet de Copenhague est très clair: les futurs membres devront choisir l'euro sous peine de retarder leur adhésion.

Certains pays ont donc pris les choses en main. La Hongrie, par exemple, a pour objectif d'adopter la monnaie unique à partir de 2007. La Pologne et l'Estonie sont encore plus ambitieuses en visant l'euro pour 2006.

Sur le papier, le grand saut en zone euro semble possible. Après dix années de réformes économiques douloureuses, les dix pays ne sont pas si loin de remplir tous les critères de Maastricht. Le taux d'inflation moyen chez les futurs membres est passé de 70% en 1992 à 4,5% cette année. A l'exception de Malte les entrants ne dépassent pas le seuil maximal d'endettement de 60% du PIB.

Seul point noir: la dégradation des finances publiques dictée par des choix politiques. Car dans de nombreux pays la marche vers l'euro signifiera la baisse des prestations sociales, donc la hausse du coût de la vie. D'où la prudence de certains gouvernements qui se sont bien gardé d'annoncer une date d'entrée dans la zone euro.

Ecouter également :
Euro, un an après
Le reportage de Laurent Berthault dans un quartier populaire à Paris (01/01/2003, 4 min)

Lire également :
1er janvier 2003 : l’an euro 1
Edito économique de Norbert Navarro



par Nicolas  Vescovacci

Article publié le 31/12/2002