Transports
Un pétrolier percute l’épave du <i>Tricolor</i>
Alors que les premières boulettes de fioul provenant du Prestige se sont échouées sur les plages de l'Atlantique, on a frôlé la catastrophe dans la Manche, un nouvel accident maritime dans le détroit du Pas-de-Calais, entre la France et la Grande Bretagne. Un pétrolier turc s'est encastré sur l'épave du Tricolor, ce navire norvégien échoué depuis le 14 décembre dernier avec 2 800 voitures de luxe à bord. Un nouvel accrochage qui n'aurait théoriquement pas du avoir lieu.
Dans les soutes du pétrolier turc, près de 70 000 tonnes de gazole et de kérosène, une cargaison hautement inflammable et potentiellement polluante, aux dires des autorités françaises. L'incident a eu lieu à 35 kilomètres seulement de Dunkerque.
A 20h20, c'était marée basse, à ce moment là, la carcasse du Tricolor, échoué depuis le 14 décembre par 30 mètres de fond seulement, affleure à la surface. Malgré un important dispositif d'alerte, le pétrolier turc est entré en collision en montant sur l'arrière du Tricolor. Pendant deux heures, il y a eu beaucoup d'agitation autour du lieu de l'accident. Deux remorqueurs et deux hélicoptères se sont rendus sur zone, il a été question d'évacuer l'équipage. Mais finalement, à la faveur de la marée haute le Vicky a réussi à se dégager. Escorté par un remorqueur, il a été dirigé vers un point de mouillage sûr. La pétrolier va bien sûr être inspecté pour déceler d'éventuelles fissures ou fuites. Pour l'instant aucune pollution n'est signalée, si ce n'est une odeur de fioul provenant du Tricolor, dont un tiers seulement du carburant a été pompé depuis son naufrage.
Un naufrage incompréhensible
On comprend mal comment le capitaine du Vicky a pu ignorer la présence de cette épave. Depuis plus de 15 jours, après avoir été heurté une première fois par un cargo allemand, le Tricolor est signalé par 5 bouées lumineuses placées à 150 mètres de l'épave. De plus, toutes les demi-heures, des annonces radio sont automatiquement faites à tous les navigateurs présents sur zone. Et ils sont nombreux. Le détroit du Pas-de-Calais est une véritable autoroute maritime empruntée chaque jour dans les deux sens par des centaines de pétroliers, cargos et autre porte-containers. Chaque navire est de plus alerté individuellement par les autorités françaises, belges et britanniques de la présence de l'épave. Enfin un patrouilleur de la gendarmerie se trouve sur les lieux du naufrage jour et nuit. C'est d'ailleurs un patrouilleur français qui hier soir a alerté le capitaine du Vicky, lui demandant de se dérouter légèrement pour être certain d'éviter l'épave, il a même obtenu une réponse positive du navire, qui pourtant à foncé sur le Tricolor.
On sait pour l'instant que ce pétrolier turc de 242 mètres de long a été construit en 1981, il a donc 22 ans, on ignore s'il s'agit d'un pétrolier simple coque ou double coque. Mais selon un expert de la compagnie Lloyds, le Vicky se serait vu refuser l'accès au port de New York en octobre 2000 en raison d'une fuite dans l'une de ces cales. Et puis un incident aurait eu lieu sur ce bateau il y a deux ans, une explosion dans la salle des machines qui a fait un mort et quatre blessés. Nul doute que ce nouvel accrochage risque de relancer le débat sur la sécurité maritime et l'éradication des bateaux poubelles, débat rouvert en novembre dernier après le naufrage du pétrolier Prestige.
A 20h20, c'était marée basse, à ce moment là, la carcasse du Tricolor, échoué depuis le 14 décembre par 30 mètres de fond seulement, affleure à la surface. Malgré un important dispositif d'alerte, le pétrolier turc est entré en collision en montant sur l'arrière du Tricolor. Pendant deux heures, il y a eu beaucoup d'agitation autour du lieu de l'accident. Deux remorqueurs et deux hélicoptères se sont rendus sur zone, il a été question d'évacuer l'équipage. Mais finalement, à la faveur de la marée haute le Vicky a réussi à se dégager. Escorté par un remorqueur, il a été dirigé vers un point de mouillage sûr. La pétrolier va bien sûr être inspecté pour déceler d'éventuelles fissures ou fuites. Pour l'instant aucune pollution n'est signalée, si ce n'est une odeur de fioul provenant du Tricolor, dont un tiers seulement du carburant a été pompé depuis son naufrage.
Un naufrage incompréhensible
On comprend mal comment le capitaine du Vicky a pu ignorer la présence de cette épave. Depuis plus de 15 jours, après avoir été heurté une première fois par un cargo allemand, le Tricolor est signalé par 5 bouées lumineuses placées à 150 mètres de l'épave. De plus, toutes les demi-heures, des annonces radio sont automatiquement faites à tous les navigateurs présents sur zone. Et ils sont nombreux. Le détroit du Pas-de-Calais est une véritable autoroute maritime empruntée chaque jour dans les deux sens par des centaines de pétroliers, cargos et autre porte-containers. Chaque navire est de plus alerté individuellement par les autorités françaises, belges et britanniques de la présence de l'épave. Enfin un patrouilleur de la gendarmerie se trouve sur les lieux du naufrage jour et nuit. C'est d'ailleurs un patrouilleur français qui hier soir a alerté le capitaine du Vicky, lui demandant de se dérouter légèrement pour être certain d'éviter l'épave, il a même obtenu une réponse positive du navire, qui pourtant à foncé sur le Tricolor.
On sait pour l'instant que ce pétrolier turc de 242 mètres de long a été construit en 1981, il a donc 22 ans, on ignore s'il s'agit d'un pétrolier simple coque ou double coque. Mais selon un expert de la compagnie Lloyds, le Vicky se serait vu refuser l'accès au port de New York en octobre 2000 en raison d'une fuite dans l'une de ces cales. Et puis un incident aurait eu lieu sur ce bateau il y a deux ans, une explosion dans la salle des machines qui a fait un mort et quatre blessés. Nul doute que ce nouvel accrochage risque de relancer le débat sur la sécurité maritime et l'éradication des bateaux poubelles, débat rouvert en novembre dernier après le naufrage du pétrolier Prestige.
par Laurent Berthault
Article publié le 02/01/2003