Côte d''Ivoire
Retour au calme après les accrochages dans l’Ouest
Les attaques menées contre les positions tenues par l’armée française à Duékoué, à l’ouest de la Côte d’Ivoire, auraient fait 30 morts dans les rangs rebelles et 9 blessés côté français. Le MPIGO dément son implication dans les accrochages et les autorités françaises croient plutôt en des actes «d’éléments incontrôlés».
Le calme était revenu mardi dans l’ouest de la Côte d’Ivoire après les violents accrochages survenus lundi. Alors que le principe d’un cessez-le-feu semblait être acquis dans les différentes zones de combat en Côte d’Ivoire, de violents combats ont été signalés lundi dans la région ouest que prétend contrôler le MPIGO (Mouvement populaire ivoirien du grand ouest). Lundi matin, des éléments armés du MPIGO, une quarantaine d’hommes, ont attaqué des positions tenues par l’armée française à Duékoué, à 200 km à l’ouest de Yamoussoukro. Les combats auraient fait quatre blessés légers dans les rangs de l’armée française, selon l’état-major des armées à Paris. Selon l’AFP, le MPIGO aurait reconnu avoir perdu «plusieurs» soldats dans les combats. Mais une deuxième s’est déroulée dans la soirée alors que «les soldats français effectuaient des opérations de ratissage et de fouille dans la zone des combats lorsqu’ils se sont retrouvés imbriqués avec des rebelles» précise l’état-major de l’armée française. Les premiers bilans fournis par l’armée française, au terme de la journée, font état de 30 tués côté rebelles et de 9 blessés côté français dont un grièvement.
Cette offensive du MPIGO répond à une stratégie de conquête et de présence sur le terrain, pour avoir voix au chapitre au même titre que tous les participants aux négociations de paix en Côte d’Ivoire. Apparu en novembre 2002, soit deux mois après le déclenchement des événements, le MPIGO est à la recherche de notoriété et veut se rendre incontournable dans les prochaines négociations. Au même titre que le MPCI, il veut aussi être consulté et pesé dans les choix à venir pour la future Côte d’Ivoire. La visite à Bouaké du ministre français, Dominique de Villepin pour y rencontrer les représentants du MPCI, est une reconnaissance enviée par le MPIGO. Persuadé, toutefois de ne pouvoir déloger les français, le MPIGO les harcèle néanmoins sur leurs positions. Il fixe les regards et les moyens autour des points dits stratégiques, positions tenues par l’armée française, et progresse par ailleurs vers ce qui reste son objectif : San Pedro.
«La plupart des rebelles parlent anglais»
Duékoué occupe une position stratégique sur la route de Daloa, la capitale des négoces du café et du cacao. Elle n’est pas tombée aux mains des rebelles du MPIGO, mais en revanche à 200 km plus au sud, et à moins de 100 km de la façade maritime, la petite ville de Grabo serait sous leur contrôle. Un habitant de Grabo, interrogé par Alain Renon confirme l’information. L’objectif affiché du MPIGO est d’occuper Tabou, petite ville portuaire qui favoriserait l’accès à San Pedro: le grand port d’exportation du café et du cacao.
A Paris on semble minimiser ces différentes attaques contre les positions françaises. Pour la ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie «il semble que même celui qui contrôle théoriquement la zone du côté des rebelles n’ait été au courant de cette attaque. Il semblerait qu’il s’agisse de l’œuvre d’incontrôlés» déclare-t-elle. A l’état-major de l’armée française, malgré ces accrochages le colonel Christian Baptiste, au micro de Boniface Vignon, croit toujours au respect des différents accords de cessez-le-feu, parce que les dirigeants du MPIGO et du MJP (Mouvement pour la justice et la paix) se seraient associés à l’esprit de l’apaisement souhaité par Paris avant les discussions inter-ivoiriennes prévues le 15 janvier dans la capitale française. Félix Doh, le chef du MPIGO, dément l’implication de ses troupes dans les accrochages avec l’armée françaises, laissant supposer que les événements pourraient être imputés à son allié: le MJP.
En tout cas les autorités françaises considèrent que la violation du cessez-le-feu ne remet pas en cause le principe de la rencontre de Paris le 15 janvier prochain. Elles retiennent que les rebelles du MPIGO et du MJP ont accepté l’idée de la réunion de Paris. Dominique de Villepin n’avait pas pu rencontrer les représentants du MPIGO et du MJP, mais une rencontre avec l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire était envisagée. Pour l’instant aucune date n’a été avancée.
Cette offensive du MPIGO répond à une stratégie de conquête et de présence sur le terrain, pour avoir voix au chapitre au même titre que tous les participants aux négociations de paix en Côte d’Ivoire. Apparu en novembre 2002, soit deux mois après le déclenchement des événements, le MPIGO est à la recherche de notoriété et veut se rendre incontournable dans les prochaines négociations. Au même titre que le MPCI, il veut aussi être consulté et pesé dans les choix à venir pour la future Côte d’Ivoire. La visite à Bouaké du ministre français, Dominique de Villepin pour y rencontrer les représentants du MPCI, est une reconnaissance enviée par le MPIGO. Persuadé, toutefois de ne pouvoir déloger les français, le MPIGO les harcèle néanmoins sur leurs positions. Il fixe les regards et les moyens autour des points dits stratégiques, positions tenues par l’armée française, et progresse par ailleurs vers ce qui reste son objectif : San Pedro.
«La plupart des rebelles parlent anglais»
Duékoué occupe une position stratégique sur la route de Daloa, la capitale des négoces du café et du cacao. Elle n’est pas tombée aux mains des rebelles du MPIGO, mais en revanche à 200 km plus au sud, et à moins de 100 km de la façade maritime, la petite ville de Grabo serait sous leur contrôle. Un habitant de Grabo, interrogé par Alain Renon confirme l’information. L’objectif affiché du MPIGO est d’occuper Tabou, petite ville portuaire qui favoriserait l’accès à San Pedro: le grand port d’exportation du café et du cacao.
A Paris on semble minimiser ces différentes attaques contre les positions françaises. Pour la ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie «il semble que même celui qui contrôle théoriquement la zone du côté des rebelles n’ait été au courant de cette attaque. Il semblerait qu’il s’agisse de l’œuvre d’incontrôlés» déclare-t-elle. A l’état-major de l’armée française, malgré ces accrochages le colonel Christian Baptiste, au micro de Boniface Vignon, croit toujours au respect des différents accords de cessez-le-feu, parce que les dirigeants du MPIGO et du MJP (Mouvement pour la justice et la paix) se seraient associés à l’esprit de l’apaisement souhaité par Paris avant les discussions inter-ivoiriennes prévues le 15 janvier dans la capitale française. Félix Doh, le chef du MPIGO, dément l’implication de ses troupes dans les accrochages avec l’armée françaises, laissant supposer que les événements pourraient être imputés à son allié: le MJP.
En tout cas les autorités françaises considèrent que la violation du cessez-le-feu ne remet pas en cause le principe de la rencontre de Paris le 15 janvier prochain. Elles retiennent que les rebelles du MPIGO et du MJP ont accepté l’idée de la réunion de Paris. Dominique de Villepin n’avait pas pu rencontrer les représentants du MPIGO et du MJP, mais une rencontre avec l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire était envisagée. Pour l’instant aucune date n’a été avancée.
par Didier Samson
Article publié le 07/01/2003