Corée
Pyongyang prêt à reprendre les discussions avec Séoul
La Corée du Nord accepte de participer à une réunion avec la Corée du Sud. Au menu des discussions entre ministres, les projets économiques mais aussi le nucléaire. Un exercice délicat pour Séoul, partagé entre sa volonté de poursuivre le dialogue et la nécessaire condamnation des activités nucléaires de Pyongyang.
De notre correspondant à Séoul
La réunion entre les ministres des deux Corée aura donc lieu. Pyongyang en a accepté le principe. Habituellement, ce type de rencontre est destiné à faire avancer les projets de coopération économique entre les deux pays. Cette fois-ci, le gouvernement sud-coréen a ajouté la question du nucléaire au menu des discussions. Cet ordre du jour n’a pas fait reculer la Corée du Nord qui a donc proposé d’envoyer ses ministres à Séoul le 21 janvier pour quatre jours de pourparlers.
Mais cette réponse n’est pas la garantie d’une coopération des représentants de Pyongyang. Ces derniers pourraient se rendre dans la capitale sud-coréenne avec la volonté de relancer les échanges économiques mais pas de négocier sur la question brûlante du nucléaire.
Deux projets en particulier, suspendus depuis le début de la polémique, pourraient intéresser la Corée du Nord. Ces programmes représentent une manne financière importante pour le régime communiste qui tente de maintenir à flot son économie.
Les projets de coopération économique sont essentiels pour Pyongyang
Ainsi, la Corée du Nord à l’espoir de créer une zone économique spéciale pour attirer les investisseurs du Sud. Cette zone franche, située dans la ville de Gaesong, se trouve à moins de 80 kilomètres de Séoul, mais de l’autre côté de la frontière. L’inauguration de ce complexe industriel, prévue le 26 décembre dernier, a été annulée à la dernière minute.
L’autre projet intercoréen concerne la montagne Geumgang, également au nord de la frontière qui coupe la péninsule coréenne en deux. Cette fois-ci, il s’agit d’édifier un ensemble de loisirs pour les touristes sud-coréens. Le calendrier des travaux a été suspendu sine die.
Par ailleurs ces deux projets nécessitent l’ouverture de routes entre les deux Corée. Ces voies de communication doivent traverser la zone tampon qui sépare hermétiquement les deux pays depuis près de 50 ans. Les travaux de gros oeuvre sont achevés. En revanche, les procédures de contrôle des véhicules autorisés à emprunter ces voies sont toujours en discussion. Dans le climat de tension actuel, les ministres auront du mal à régler cette question au cours de leur rencontre du mois de janvier. L’intérêt pour les dossiers économiques pourrait donc avoir poussé le régime nord-coréen a accepter l’invitation du Sud. En revanche du côté de Séoul, les motivations sont plus complexes.
En effet, depuis le début de la polémique sur le nucléaire, la Corée du Sud a toujours maintenu son engagement dans le dialogue avec Pyongyang. Le gouvernement s’accroche à sa politique de main tendue vers le Nord, un des piliers du programme du président sortant Kim Dae-jung mais aussi de son successeur, Roh Moo-hyun. Ce dernier a été élu le mois dernier et doit être investi le 25 février. Pour les deux hommes il n’est pas question de couper les ponts avec la Corée du Nord ou de suspendre les projets pour faire pression sur le régime communiste. La tenue de la réunion des ministres s’inscrit donc dans cette logique.
Mais en même temps, la Corée du Sud est à l’unisson de la communauté internationale pour exiger l’abandon du programme d’armement nucléaire de Pyongyang. Elle a promis de réitérer cette condamnation au cours de la réunion intercoréenne. En face, les représentants nord-coréens pourraient lui opposer une fin de non recevoir. En effet, Pyongyang considère que ce sujet ne concerne que les Etats-Unis et ne pourra être réglé que par eux. Ainsi, pour le régime communiste, seul Washington peut apporter des garanties sérieuses sur sa sécurité en acceptant un traité de non-agression. Dans cette hypothèse, la réunion ministérielle du mois de janvier pourrait tourner court.
A moins que la Corée du Sud ne décide de laisser de côté la question du nucléaire. Les autorités de Séoul pourraient faire avancer les projets économiques malgré les protestations internationales provoquées par la reprise des activités nucléaires en Corée du Nord.
D’ailleurs, l’opinion sud-coréenne semble prête à accepter une telle option. Un sondage réalisé après le 26 décembre, au plus fort de la crise, montre que 67% des Sud-Coréens veulent le maintien de la coopération avec leurs voisins du Nord.
La réunion entre les ministres des deux Corée aura donc lieu. Pyongyang en a accepté le principe. Habituellement, ce type de rencontre est destiné à faire avancer les projets de coopération économique entre les deux pays. Cette fois-ci, le gouvernement sud-coréen a ajouté la question du nucléaire au menu des discussions. Cet ordre du jour n’a pas fait reculer la Corée du Nord qui a donc proposé d’envoyer ses ministres à Séoul le 21 janvier pour quatre jours de pourparlers.
Mais cette réponse n’est pas la garantie d’une coopération des représentants de Pyongyang. Ces derniers pourraient se rendre dans la capitale sud-coréenne avec la volonté de relancer les échanges économiques mais pas de négocier sur la question brûlante du nucléaire.
Deux projets en particulier, suspendus depuis le début de la polémique, pourraient intéresser la Corée du Nord. Ces programmes représentent une manne financière importante pour le régime communiste qui tente de maintenir à flot son économie.
Les projets de coopération économique sont essentiels pour Pyongyang
Ainsi, la Corée du Nord à l’espoir de créer une zone économique spéciale pour attirer les investisseurs du Sud. Cette zone franche, située dans la ville de Gaesong, se trouve à moins de 80 kilomètres de Séoul, mais de l’autre côté de la frontière. L’inauguration de ce complexe industriel, prévue le 26 décembre dernier, a été annulée à la dernière minute.
L’autre projet intercoréen concerne la montagne Geumgang, également au nord de la frontière qui coupe la péninsule coréenne en deux. Cette fois-ci, il s’agit d’édifier un ensemble de loisirs pour les touristes sud-coréens. Le calendrier des travaux a été suspendu sine die.
Par ailleurs ces deux projets nécessitent l’ouverture de routes entre les deux Corée. Ces voies de communication doivent traverser la zone tampon qui sépare hermétiquement les deux pays depuis près de 50 ans. Les travaux de gros oeuvre sont achevés. En revanche, les procédures de contrôle des véhicules autorisés à emprunter ces voies sont toujours en discussion. Dans le climat de tension actuel, les ministres auront du mal à régler cette question au cours de leur rencontre du mois de janvier. L’intérêt pour les dossiers économiques pourrait donc avoir poussé le régime nord-coréen a accepter l’invitation du Sud. En revanche du côté de Séoul, les motivations sont plus complexes.
En effet, depuis le début de la polémique sur le nucléaire, la Corée du Sud a toujours maintenu son engagement dans le dialogue avec Pyongyang. Le gouvernement s’accroche à sa politique de main tendue vers le Nord, un des piliers du programme du président sortant Kim Dae-jung mais aussi de son successeur, Roh Moo-hyun. Ce dernier a été élu le mois dernier et doit être investi le 25 février. Pour les deux hommes il n’est pas question de couper les ponts avec la Corée du Nord ou de suspendre les projets pour faire pression sur le régime communiste. La tenue de la réunion des ministres s’inscrit donc dans cette logique.
Mais en même temps, la Corée du Sud est à l’unisson de la communauté internationale pour exiger l’abandon du programme d’armement nucléaire de Pyongyang. Elle a promis de réitérer cette condamnation au cours de la réunion intercoréenne. En face, les représentants nord-coréens pourraient lui opposer une fin de non recevoir. En effet, Pyongyang considère que ce sujet ne concerne que les Etats-Unis et ne pourra être réglé que par eux. Ainsi, pour le régime communiste, seul Washington peut apporter des garanties sérieuses sur sa sécurité en acceptant un traité de non-agression. Dans cette hypothèse, la réunion ministérielle du mois de janvier pourrait tourner court.
A moins que la Corée du Sud ne décide de laisser de côté la question du nucléaire. Les autorités de Séoul pourraient faire avancer les projets économiques malgré les protestations internationales provoquées par la reprise des activités nucléaires en Corée du Nord.
D’ailleurs, l’opinion sud-coréenne semble prête à accepter une telle option. Un sondage réalisé après le 26 décembre, au plus fort de la crise, montre que 67% des Sud-Coréens veulent le maintien de la coopération avec leurs voisins du Nord.
par Mathieu Baratier
Article publié le 09/01/2003